Grabbe, Christian Dietrich.

Grabbe, Christian Dietrich. Grabbe, Christian Dietrich (1801--1836), écrivain allemand qui est, avec Georg Büchner, l'auteur dramatique le plus important de la période antérieure à la révolution de 1848. Né à Detmold, fils d'un gardien de prison, Christian Dietrich Grabbe reste fortement marqué par l'environnement carcéral de son enfance. De 1822 à 1824, il étudie le droit à Leipzig et Berlin. Ses rencontres avec Heinrich Heine et Ludwig Tieck, à la même époque, le conduisent à fréquenter quelque temps les milieux littéraires. Ses premières pièces, une tragédie, Théodore, duc de Gothland (Herzog Theodor von Gothland) et une comédie, Raillerie, satire, ironie et signification cachée (Scherz, Satire, Ironie und tiefere Bedeutung), sont déjà empreintes de l'esprit caustique, voire tragi-comique, qui caractérise l'oeuvre de Grabbe. Dans Raillerie, satire, ironie et signification cachée, l'auteur n'hésite pas à se mettre en scène sous les traits d'un personnage, illustrant un goût étrange pour l'auto-ironie : « C'est le Grabbe maudit, comme on devrait l'appeler en réalité, le crabe nain, l'auteur de la pièce ! Il est bête comme un pied et fustige tous les écrivains alors qu'il n'est lui-même bon à rien. Il a les jambes arquées, les yeux qui louchent et un visage simiesque totalement inexpressif ! «. André Breton reprendra des extraits de cette pièce dans son Anthologie de l'humour noir (1940). Entre 1826 et 1834, Grabbe gagne sa vie en exerçant, à contrecoeur, la fonction de conseiller au sein d'un tribunal militaire. Cette occupation ne l'empêche pas de publier, fort du soutien de son éditeur, plusieurs oeuvres, dont le drame historique Napoléon ou les Cent-Jours (Napoleon oder die hundert Tage, 1831). Il finit pourtant par se brouiller avec lui en 1834 au sujet d'une pièce, Annibal (Hannibal, 1835), dont la mise en scène s'avère ardue. Au cours des années 1830, son infortune au théâtre ne fait que se confirmer : ses essais de comédien et à la mise en scène se soldent tous par des échecs. À la suite d'un différend avec Karl Leberecht Immerman, sous la direction duquel il a fait une nouvelle tentative au théâtre de Düsseldorf, Grabbe regagne sa ville natale. Gravement malade, alcoolique et seul depuis son divorce d'avec Louise Clostermeier en 1832, il ne parvient pas à achever la Bataille d'Arminius (Die Hermannsschlacht, posth. 1838). Grabbe a signé deux autres grands drames, Don Juan et Faust (Don Juan und Faust, 1829), tentative de conjugaison des mythes de Don Juan et de Faust, et l'Empereur Frédéric Barberousse (Kaiser Friedrich Barbarossa, 1829). Malgré ses échecs à la scène, Grabbe et sa conception du théâtre ont sans conteste influencé les écoles naturaliste et expressionniste. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.