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Gozzi, Carlo.

Publié le 14/05/2013

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Gozzi, Carlo. Gozzi, Carlo (1720-1806), écrivain et auteur dramatique italien, qui s'érigea en défenseur de la tradition théâtrale italienne, contre les réformes que tentaient d'y introduire Carlo Goldoni et Pietro Chiari. Issu d'une famille de la noblesse lettrée mais désargentée, de tempérament solitaire, Gozzi ne quittera de toute sa vie -- à l'exception d'un court déplacement en Dalmatie comme soldat -- sa ville natale de Venise. Adversaire des Lumières, membre de l'Académie traditionaliste des Granelleschi (qui s'était auto-investie d'une mission de sauvegarde du classicisme italien contre les influences françaises), il se révèle un grand polémiste, s'érigeant -- avec son frère aîné Gasparo (1713-1786) -- en défenseur de la tradition contre la philosophie matérialiste, contre Goldoni et sa réforme de la comédie, contre Pietro Chiari (1711-1785), représentant du théâtre baroque lui aussi opposé à Goldoni, et méprisant toute forme de modernité dans quelque domaine que ce soit. Ses aversions trouvent leur place dans différents libelles, la Tartane des épidémies pour l'année 1756 (la Tartana degli influssi per l'anno, 1756), sorte d'almanach critique et satire agressive dirigés contre Goldoni et Chiari, le Théâtre comique à l'hôtellerie du pèlerin entre les mains des académiciens Granelleschi (il Teatro comico all'Osteria del Pellegrino tra la mani degli Accademici Granelleschi), le Schieson (lo Schieson), etc. Mais Gozzi dépasse bientôt cette polémique acharnée, aussi extravagante que finalement stérile, pour faire ses preuves comme auteur dramatique : les Fables théâtrales (Fiabe teatrali, 1761-1765), au nombre desquelles figurent l'Amour des trois oranges (l'Amore delle tre melarance), le Corbeau (il Corvo), le Roi cerf (il Re cervo), connaissent auprès du public vénitien un succès qui permettra un temps à ses idées de triompher. Adaptées de contes ou de fables médiévaux, dont elles conservent le caractère merveilleux et poétique, les Fiabe de Gozzi utilisent les masques de la commedia dell'arte, derrière lesquels on reconnaît souvent sans peine les figures de Goldoni et de Chiari, et rivalisent d'inventions bouffonnes et féeriques, d'où leur succès populaire. Ce faisant, elles restent à dessein dans les limites d'une tradition dont tout réalisme est absent et dont est évacuée toute psychologie autre que sommaire. C'est en effet principalement contre ce réalisme représenté par le théâtre goldonien que s'insurge Gozzi, y voyant une remise en cause de l'ordre social. Gozzi s'essaiera ensuite à d'autres genres (tragi-comédies, drames de cape et d'épée), avec beaucoup moins de succès : les Drogues d'amour (le Droghe d'amore, 1777). Hanté par la décadence, il écrit un poème satirique, Marfisa la Bizarre (Marfisa Bizzarra), qui dresse un sombre tableau de la Venise du XVIIIe siècle, livrée à la corruption et au vice. Il laisse une autobiographie, Mémoires inutiles (Memorie inutili, 1797-1798), qui donne de l'auteur l'image d'un homme las, gagné par la misanthropie et la paranoïa. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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