gothique, art - sculpture.
Publié le 15/05/2013
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tendent vers une certaine rigueur formelle et un équilibre des proportions.
Par exemple, les différents types de voûtements sont abandonnés pour ne retenir, à quelques exceptions près, que la voûte quadripartite sur travée barlongue.
En plan, un
transept saillant sépare la nef et le chevet d’égale importance, alors qu’en élévation les grandes arcades possèdent la même hauteur que les fenêtres hautes.
L’élévation est à trois niveaux : grandes arcades, triforium et fenêtres hautes.
Les supports
sont constitués de piliers cantonnés.
Les immenses fenêtres hautes descendent bien en dessous des retombées des voûtes et sont constituées, pour chaque travée, de deux lancettes surmontées d’une rose.
Cet agrandissement des ouvertures est
rendu possible par l’emploi d’arcs-boutants de plus en plus perfectionnés.
Le modèle chartrain s’impose ensuite pour les grandes cathédrales du début du XIIIe siècle : Notre-Dame de Reims (v.
1210), Notre-Dame d’Amiens (1220) et Saint-Pierre de
Beauvais (1225).
Ce dernier chantier, dont la voûte culmine à 47 m et qui s’écroule en partie en 1284, marque la fin de la course des architectes gothiques vers la démesure.
Contemporaine de Soissons et de Chartres, la cathédrale Saint-Étienne de Bourges fait figure d’œuvre dissidente.
En effet, le monument sans transept et aux cinq vaisseaux se poursuivant jusque dans le déambulatoire privilégie la continuité des
volumes.
Quant au voûtement à six branches de la nef centrale, il se réfère à des modèles du premier art gothique.
Si l’élévation comporte bien trois niveaux (grandes arcades, triforium et fenêtres hautes), les proportions diffèrent radicalement de
Chartres.
Les grandes arcades sont immenses et reposent sur des piles sveltes, circulaires, cantonnées de huit petites colonnettes.
Au-dessus, le triforium est également très développé et quasiment traité comme des ouvertures de tribunes.
En
revanche, les baies hautes, très réduites, demeurent comprises dans les lunettes des voûtes.
Si l’influence de Bourges ne se fait guère sentir en France, le monument semble avoir davantage séduit les architectes espagnols, comme en témoigne la cathédrale de Burgos.
Dans le Saint Empire, bien que l’on observe la pénétration de
l’architecture gothique d’Île-de-France, celle-ci est réinterprétée en fonction des traditions locales (cathédrales de Trèves et de Marbourg).
En revanche, à partir du début du XIIIe siècle, le gothique anglais tend à affirmer son originalité par rapport aux
solutions françaises, notamment par la présence d’un double transept (cathédrale de Lincoln et cathédrale de Salisbury) et surtout par l’accentuation des effets plastiques : multiplication des moulures, nervures et colonnettes en marbre noir de
Purbeck (à Lincoln).
2. 3 Le gothique tardif
2.3. 1 Le gothique rayonnant
La reconstruction du haut vaisseau du chevet de l’abbatiale de Saint-Denis à partir de 1231 inaugure la première phase de l’art rayonnant.
Si l’on reste fidèle à l’élévation à trois niveaux (grandes arcades, triforium et fenêtres hautes), la pile circulaire
cantonnée a disparu au profit de piliers de forme losangée conduisant par une multitude de colonnettes engagées l’ensemble des retombées jusqu’au sol.
Le triforium, réuni aux fenêtres hautes, n’est plus aveugle mais vitré.
Enfin, les parties hautes
sont totalement percées par d’immenses fenêtres hautes à quatre lancettes surmontées de trois roses.
À l’étage de la Sainte-Chapelle de Paris (achevée en 1248), les murs ont cette fois complètement cédé la place aux verrières.
En outre, les bras de
transept sont parfois traités comme de véritables façades occidentales et pourvus de très grandes roses vitrées.
C’est le cas de Notre-Dame de Paris, dont le bras sud est bâti vers 1245 par Jean de Chelles et le bras nord par Pierre de Montreuil à
partir de 1258.
Dans le nord de la France, à partir des années 1260 et jusqu’aux années 1380, l’architecture a de plus en plus tendance à se réduire à un simple jeu de remplages, de pinacle et de gâbles extrêmement aigus envahissant la paroi, alors que la
proportion de vide atteint les limites du possible.
La collégiale de Saint-Urbain de Troyes (à partir de 1262) et la priorale Saint-Thibault en Bourgogne (à partir de 1290) illustrent parfaitement cette tendance à traiter la structure et le mur en fonction
des effets de tension et de nervosité.
C’est surtout le midi de la France, à partir de la fin du XIIIe siècle et au XIVe siècle, qui propose des solutions plus originales, tendant à renouveler en profondeur l’esthétique architecturale venue de l’Île-de-France.
L’un des principaux courants de
l’architecture gothique méridionale est plus particulièrement caractérisé par une réinterprétation des modèles des grandes cathédrales du nord de la France.
Ainsi, les cathédrales Notre-Dame-de-l’Assomption de Clermont-Ferrand, Saint-Just de
Narbonne, Saint-Étienne de Limoges, Saint-Étienne de Toulouse et Notre-Dame de Rodez (autour de 1270-1280) partagent-elles un certain nombre de points communs : un vaste chevet pourvu de nombreuses chapelles rayonnantes aux murs
extérieurs très articulés, une élévation à trois niveaux avec des grandes arcades très aiguës et parfois même des nervures pénétrantes annonçant l’architecture flamboyante, et surtout un triforium aveugle et des baies hautes qui n’occupent pas toute
la largeur de la travée.
Parallèlement, on développe dans le midi de la France des monuments à nef unique (la cathédrale Sainte-Cécile d’Albi, à partir de 1277) qu’affectionnent et exportent plus particulièrement les ordres mendiants (nef de l’église
de Lamourguié à Narbonne, XIVe siècle).
À partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, le style gothique français, privilégiant les effets de graphisme et l’évidement du mur, s’implante durablement dans le Saint Empire jusqu’au milieu du XIVe siècle : Notre-Dame de Strasbourg (projet de 1277
pour la façade) et chœur de la cathédrale d’Aix-la-Chapelle (à partir de 1355).
Il est d’ailleurs significatif que l’empereur Charles IV fasse appel en 1342 à l’architecte français Mathieu d’Arras pour la construction de la cathédrale de Prague.
Quant à
l’Angleterre, elle poursuit une voie tout à fait originale avec l’apparition, vers 1280, du « Decorated Style », style très orné utilisant des niches et des arcs en accolades traités comme de véritables dentelles de pierre et, surtout, des voûtes dont les
nervures à liernes et tiercerons se déploient en éventail (la chapelle de la Vierge de la cathédrale d’Ely, deuxième quart du XIVe siècle).
2.3. 2 Le gothique flamboyant
Les signes avant-coureurs du gothique flamboyant semblent se manifester d’abord en Angleterre.
Il n’atteint le continent que dans la seconde moitié du XIVe siècle, avec des particularismes et des rythmes différents selon les régions.
Si le « Decorated
Style » anglais se poursuit jusque dans le troisième tiers du XIVe siècle, vers 1330 se manifeste une tendance privilégiant des formes beaucoup plus rigoureuses, le « Perpendicular Style », qui dure jusqu’au début du XVIe siècle : les masses et les
volumes sont clairement ordonnés et les baies sont divisées en panneaux rectangulaires, en particulier les immenses fenêtres perçant le mur droit qui ferme le sanctuaire (chœur des prêtres de la cathédrale de Gloucester, v.
1330).
Mais l’élément le
plus singulier de cette architecture est l’emploi de la voûte en éventail, composée d’une série de demi-cônes évasés, ombelliforme, prenant appui sur les murs : galerie sud du cloître de Gloucester (milieu du XIVe siècle).
En France (abbatiale de Saint-Riquier et église de Brou, début du XVIe siècle), l’élévation a tendance à se simplifier et, le plus souvent, à se réduire à deux niveaux.
Les éléments de la structure — voûtes et supports — participent à la création d’un
espace féerique : nervures pénétrantes dans le support, voûtes à liernes et tiercerons, clefs pendantes, alors que les meneaux des fenêtres dessinent des courbes et des contre-courbes.
Le Saint Empire privilégie l’homogénéisation de l’espace,
adoptant le parti de « halle », les trois vaisseaux montant à la même hauteur (Saint-Martin de Landshut en Bavière, v.
1390).
L’idée de division en travée y est abandonnée au profit d’une voûte unifiée en forme de résille (voûte du chœur de la
cathédrale de Prague par Peter Parler, 1344-1385 ; Saints-Pierre-et-Paul de Sobeslav en Bohême, v.
1500).
Dans la péninsule ibérique, l’architecture est traitée comme de l’orfèvrerie ; on assiste à une prolifération ornementale combinant le
vocabulaire mauresque et septentrional..
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