Freud, Sigmund - savants et scientifiques.
Publié le 27/04/2013
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Dès 1906, Freud constitue un petit groupe de dix-sept élèves et disciples, qui se réunissent chaque mercredi pour former la « Société psychologique du mercredi ».
Parmi eux se trouvent les psychiatres autrichiens William Stekel et Alfred Adler, le
psychologue autrichien Otto Rank, et les psychiatres suisses Eugen Bleuler et Carl Gustav Jung.
Au nombre des autres associés qui se joignent au cercle en 1908 figurent le psychiatre hongrois Sándor Ferenczi et le psychiatre britannique Ernest Jones.
4 LE DÉVELOPPEMENT DE LA DOCTRINE PSYCHANALYTIQUE DE 1910 À 1920
L’adhésion à la psychanalyse de Jung, suisse et protestant, constitue d’abord pour Freud un important enjeu, celui de pouvoir sortir la psychanalyse de son cadre viennois et juif.
Il lui confie la direction de l’International Psychoanalytical Association
(IPA), qu’il crée en 1910.
Au fur et à mesure que le mouvement prend de l’ampleur, gagnant de nouveaux adhérents à travers l’Europe et les États-Unis, Freud doit se soucier du maintien de l’unité doctrinale et faire face aux dissensions et aux
déviations.
Dès 1911, Adler quitte l’école psychanalytique orthodoxe, suivi par Jung en 1913 — chacun de leur côté, les deux hommes élaborent de nouveaux fondements théoriques, en désaccord avec la place fondamentale donnée par Freud à la
sexualité dans l’origine de la névrose.
Une deuxième vague d’exclusions intervient après la Première Guerre mondiale, avec le départ de Rank en 1924 puis de Ferenczi en 1929.
Entre 1910 et 1920, Freud poursuit la recherche théorique au travers de sa pratique ; il fait paraître les Cinq Leçons sur la psychanalyse (1909), un texte connu sous le titre « le Président Schreber » (1911), Totem et Tabou (1912), dans lequel Freud
tente une recherche anthropologique sur les origines de l’humanité, l’ Introduction à la psychanalyse (1916-1917) et Deuil et Mélancolie (1917).
C’est au cours de cette période qu’il définit la spécificité du comportement de l’analyste face au patient, à
savoir la règle fondamentale selon laquelle la demande du patient, qui s’exerce au travers du transfert, ne doit pas recevoir de réponse de l’analyste, pour que l’analysant puisse opérer une « régression » vers son passé et trouver les affects à l’origine
du symptôme.
5 LE TOURNANT DE 1920
Un changement apparaît en 1920 dans la doctrine freudienne, avec la parution de son ouvrage Au-delà du principe de plaisir. Il introduit dans sa conception la notion de « pulsion de vie », qu’il appelle Eros, et la « pulsion de mort », qu’il nomme
Thanatos. Dès lors, le Ça, le moi et le surmoi constituent les trois instances de la personne.
Cette conception nouvelle se révèle opératoire dans les ouvrages tels que le Moi et le Ça (1923) et Inhibition, Symptôme et Angoisse (1926).
Freud multiplie
également les tentatives pour expliquer et populariser la psychanalyse, notamment dans Ma vie et la psychanalyse (1925) et Abrégé de psychanalyse (1938).
6 LA TENTATION ANTHROPOLOGIQUE
Freud cherche également à constituer une vision globale de l’homme qui s’apparente davantage à une anthropologie qu’à une philosophie.
Avant le début de la Première Guerre mondiale, il tente déjà de dresser un tableau de l’humanité primitive dans
Totem et Tabou. Il entend trouver une origine phylogénétique à la psyché de l’homme, à la constitution du moi par la « castration » en évoquant la mise à mort du chef de la « horde primitive » par ses fils.
Il renoue avec cette approche
anthropologique après la Première Guerre mondiale, notamment dans l’ Avenir d’une illusion (1927), Malaise dans la civilisation (également connu sous le nom de Malaise dans la culture, 1930) et Moïse et le monothéisme (1939).
Pour Freud, la
religion maintient par la notion de sacrifice une culpabilité permanente de l’humanité.
Atteint dès 1923 d’un cancer de la mâchoire qui nécessite un traitement continu et douloureux et quantité d’opérations chirurgicales, Freud réussit à continuer, malgré ses souffrances, de pratiquer, d’élargir et de diffuser la psychanalyse.
Mais la
montée du nazisme le guette : ses œuvres sont brûlées à Berlin en 1934.
Lorsque les Allemands occupent l’Autriche en 1938, Freud s’enfuit avec sa famille à Londres, où il meurt le 23 septembre 1939.
La contribution essentielle de Freud est la création d’une approche entièrement nouvelle de la personne humaine.
En outre, il a fondé une nouvelle discipline médicale et élaboré des méthodes thérapeutiques fondamentales.
Dans l’histoire des idées,
la psychanalyse constitue une des théories à la fois les plus influentes et les plus décriées.
Karl Popper, un adversaire déclaré de la psychanalyse, appelle celle-ci un ensemble théorique irréfutable (« infalsifiable »), dont on ne peut que tout prendre
ou tout laisser et qui ne progresse pas : c’est un hommage incontestable tout autant qu’une critique.
Mais les innombrables continuateurs de la psychanalyse, comme en France Jacques Lacan, qui lance le mot d’ordre de « retour à Freud »,
témoignent du caractère révolutionnaire de l’œuvre de Freud sur l’ensemble de l’évolution des sciences humaines.
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