FRANCE : UNE DROITE DIVISEE - L’EUROPE ENTRE CONTINUITÉ ET CHANGEMENT

L’EUROPE ENTRE CONTINUITÉ ET CHANGEMENT. La plupart des États membres de l’Union européenne semblent prêts pour la monnaie unique malgré les réserves émises par l’Allemagne sur le cas de l’Italie. L’heure est également à l’élargissement à certains pays de l’Est tels que la Pologne ou la République tchèque, en dépit de la crise économique en provenance de Russie. Mais les tensions dans les Balkans montrent aussi que les Européens ne sont pas encore en mesure de se doter d’une politique  étrangère commune, et doivent encore s’appuyer sur l’OTAN. Si l’agression serbe au Kosovo menace la stabilité de cette région encore meurtrie par le conflit bosniaque, d’autres litiges sont en passe d’être réglés. Ainsi, l’Irlande du Nord s’oriente vers une solution négociée. Quant à l’Allemagne, elle tourne le dos à T ère Kohl sans pour autant rompre avec les orientations du gouvernement précédent. Les sociaux-démocrates menés par Gerhard Schroeder, alliés aux Verts - qui obtiennent plusieurs postes ministériels, dont les Affaires Étrangères - entendent ainsi respecter les engagements européens de leurs adversaires et opter pour la continuité.

FRANCE : UNE DROITE DIVISEE. Passés le traumatisme de la défaite el l’incrédulité devant le choix de Jacques Chirac de dissoudre prématurément l'Assemblée nationale, la droite se retrouve dans l’obligation de se relever. Non seulement elle doit surmonter la concurrence entre RPR et UDF, mais chacun des partis est en proie aux divisions. Ainsi, les gaullistes menés par Philippe Séguin s’opposent surtout sur la question européenne et sur la monnaie unique, tandis que l’UDF a dû exclure certains des siens pour avoir pactisé avec le Front national au len-demain des élections régionales. Querelles person-nelles, comme en témoigne la bataille entre Jean Tibéri et Jacques Toubon à Paris, absence de programme alternatif cohérent, alors que la cohabitation entre Jacques Chirac et le gouvernement se déroule au mieux, sirènes frontistes, prudence et modération de la gauche plurielle : plusieurs facteurs contribuent à l’affaiblissement de l’opposition. Toutefois, elle peut espérer, grâce à la lutte fratricide entre Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret à l’extrême droite, reconquérir son électorat perdu et, ainsi, de nouveau s’imposer.

RELATIONS INTERNATIONALES. Intransigeances du gouvernement Netanyahou en Israël, instabilité en Afrique centrale, crise financière en Asie du Sud-est, tensions entre l’Inde et le Pakistan... De nombreuses incertitudes pèsent toujours sur la situation internationale en 1998. La poursuite de la colonisation dans les territoires occupés envenime les relations israélo-palestiniennes, même si les accords de Wye Plantation laissent espérer une reprise des négociations. L’Asie du Sud-Est est entrée dans une tourmente qui ne pourra être jugulée que par l’in-

tervention massive des institutions financières interna-

tionales et par des réformes en profondeur. La Thaïlande, l’Indonésie et la Corée du Sud ont ainsi subi de plein fouet les effets d’une mondialisation déréglée, et dû procéder à de déchirantes révisions. Même la Chine pourrait être touchée par cette crise alors qu’elle poursuit sa politique d’ouverture et de réformes et tend à normaliser ses relations avec les États-Unis et ses voisins asiatiques. Enfin, la décision de l’Inde de procéder à des essais nucléaires et la riposte immédiate du Pakistan faisant de même sont lourdes de menaces pour la stabilité dans la région.