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Former l'« Homme nouveau »

Publié le 22/02/2012

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Le but ultime du fascisme italien est de former une nouvelle génération d'hommes et de femmes qui épousent totalement ses principes et puissent assurer son avenir. Le pouvoir s'attaque d'abord à la jeunesse. Ainsi, à partir de 1926, les divers mouvements de jeunesse sont regroupés dans l'Opera Nazionale Babilla (ONB). Cet organisme, à travers ses diverses organisations, prend en main l'éducation des enfants dès leur plus jeune âge. De 4 à 8 ans, ils sont inscrits aux Fils de la Louve. Ensuite, filles et garçons sont séparés, puisque, dans la société fasciste, ils ne seront pas appelés à jouer le même rôle. Les garçons, qui doivent devenir des combattants aptes à défendre le régime, sont regroupés au sein des Balilla. Ils portent l'uniforme, manient de fausses armes, et organisent parades et défilés. Les filles, intégrées dans les Petites italiennes, sont également censées entretenir leur forme physique, mais c'est avant tout pour faire de futures bonnes et saines mères de famille. À partir de l'âge de 14 ans, les garçons sont des Avanguardisti, les filles des Jeunes italiennes. Après 1936, date à laquelle le régime se rapproche de l'Allemagne nazie pour finalement en adopter tous les travers, l'embrigadement dans ces organisations est devenue obligatoire. Cela concerne près de 5 millions de jeunes italiens, appelés, pour beaucoup d'entre eux, à rejoindre ensuite le Parti national fasciste (PNF) ou son bras armé, la Milice. Dans les université, les étudiants sont également encadrés par les Groupes universitaires fascistes (GUF), qui comptent quelques 75 000 membres en 1936. Comme dans l'enseignement primaire, et, dans une moindre mesure, dans le secondaire, les programmes sont dûment remaniés, et font l'apologie du régime, que l'on compare à l'empire romain. Les adultes sont eux aussi solidement encadrés par le régime. Ils doivent, sous peine de ne pas trouver d'emploi, faire partie d'un syndicat, d'une association professionnelle, ou être membre du PNF. Mussolini décide même de réglementer leurs loisirs. L'Opera nazionale Dopolavoro, créée en 1925, possède des centres de loisirs et de vacances, où l'on dispense la bonne parole du régime, et dans lesquels les masses sont censées s'éduquer physiquement et idéologiquement. La quasi totalité de la population est ainsi encadrée par l'une des organisations du parti fasciste. Mais, à la différence de ce qui se passe alors dans le IIIe Reich, il semble que le régime ne rencontre pas d'adhésion massive. On a coutume de dire alors que l'on est fasciste par « nécessité familiale », afin d'éviter d'être exclu de la société, mais sans pour autant cautionner les visions mégalomaniaques du Duce.

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