forme (philosophie) - philosophie.

forme (philosophie) - philosophie. 1 PRÉSENTATION forme (philosophie), dans la tradition hylémorphique (hylè : matière, morphè : forme) de la scolastique dérivée d'Aristote, terme qui se définit en relation à la matière, constituant ainsi le couple forme / matière qui désigne le principe de constitution de l'identité d'un être. Le questionnement sur la forme se situe donc initialement au croisement de la métaphysique et de la physique, mais par extension, le dualisme de la matière et de la forme finit également par caractériser tout type d'opposition fonctionnant de manière analogue : il s'applique, par exemple en logique, pour distinguer la forme d'une opération de l'entendement (rapport entre les termes et propositions) par opposition à sa matière, ou contenu (constitué par les termes et propositions). 2 ARISTOTE Contrairement aux Idées platoniciennes qui existent indépendamment des objets de l'expérience ordinaire, les formes aristotéliciennes peuvent être caractérisées comme « immanentes « : elles n'existent pas en dehors des objets qui les possèdent. La notion aristotélicienne de forme est donc liée à la notion corollaire de matière. Par exemple, les briques sont la matière qui compose une maison. Cependant, ces briques considérées en elles-mêmes ne constituent pas une maison ; elles ne le sont qu'en épousant la forme de la maison. Pour Aristote, c'est la forme plus que la matière qui fait de la maison ce qu'elle est ; la forme représente l'essence de la maison en tant qu'abri pour les personnes et les biens. Dans le cas d'un objet fabriqué, la forme peut être pensée pour répondre à une certaine fonction. Identifiant l'âme comme étant la forme d'un être corporel, Aristote considère que le paradigme de la forme s'applique d'abord aux êtres vivants, comme les animaux ou les plantes. Elle est un principe dynamique interne responsable des processus de développement naturels d'un organisme pour une génération donnée. La théorie hylémorphique distingue par ailleurs la forme substantielle, c'est-à-dire celle qui donne l'être à la chose : par exemple sapin et non bouleau ; et la forme accidentelle, qui modifie une chose déjà existante : par exemple, statue et non tableau. 3 POSTÉRITÉ ET ENJEUX Le couple matière / forme a connu un vif succès dans la philosophie et la physique médiévales. Descartes modifie l'approche de la matière en parlant de « substance étendue «. Chez Kant, dans un tout autre sens, la forme désigne le cadre de perception du temps et de l'espace (« formes a priori de la sensibilité «). En esthétique, le terme fonctionne une fois encore en opposition avec matière, en tant que structure donnant consistance à cette dernière. Voir aussi Nominalisme. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.