forêt (faune & Flore).
Publié le 21/04/2013
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C’est une forêt relativement mal connue.
Les forêts galeries, le long des fleuves, tels les Varzeas de l’Amazone ou les marécages — gri-gri de Guyane, poto-poto de Côted’Ivoire ou swamp forest du Nigeria — en constituent les faciès floristiques et fauniques les plus riches.
Cette forêt dense, appelée aussi forêt pluvieuse, est entourée deforêts dites sèches ou de mousson là où les pluies sont moins abondantes et où apparaît une saison sèche plus ou moins longue.
Alors le caractère sempervirent s’atténue,la taille des arbres diminue, le couvert s’ouvre et le passage vers des forêts de plus en plus claires ou des savanes boisées se fait tantôt progressivement, comme en Afriqueoccidentale, tantôt plus brutalement, comme à Madagascar ou en Inde.
La caatinga brésilienne, les forêts à baobabs dites soudaniennes, en Afrique, et les forêts demousson à teck et à sal, en Inde, qui abritent cerf sambar, ours lippu, chien sauvage et écureuil géant, sont les mieux connues de ces forêts mixtes et claires mais aussi lesplus menacées par les incendies, les pâturages et le défrichement.
2.4 Les forêts tempérées
Les forêts tempérées, à feuillage caduc, forment dans l’hémisphère Nord quatre blocs distincts sur les façades orientale et occidentale des continents nord-américain eteurasiatique.
Parmi ces forêts des zones tempérées, la forêt de conifères géants du littoral pacifique de l’Amérique du Nord, pluvieux, humide, brumeux et neigeux, tientune place à part.
Étendue sur 3 600 km de l’Alaska à la Californie le long des chaînes côtières des montagnes Rocheuses, elle est apparentée à la forêt boréale parl’omniprésence de conifères (épicéa Sitka, pin Douglas, tsuga de l’Ouest, thuya géant et de nombreuses espèces de sapins), mais elle rappelle aussi la forêt tropicale parson gigantisme et son énorme biomasse.
Les séquoias, qui peuvent dépasser 100 m de haut et 5 m de diamètre, en sont les arbres les plus marquants.
Protégée dans desparcs nationaux, cette forêt abrite les écureuils roux et gris, le tamia doré et l’opossum, qui se nourrissent des graines des résineux et accumulent des provisions de cônesen prévision des hivers rigoureux.
Cette extraordinaire forêt a son équivalent réduit, au Chili, sur les contreforts des Andes, dans la région de Valdivia.
Les autres forêts tempérées sont dominées par les feuillus.
La forêt européenne est la plus pauvre floristiquement parlant, comparée à ses homologues est-américaine etchinoise (vingt-huit espèces de chênes aux États-Unis contre sept en Europe, par exemple, cinquante espèces différentes d’érables dans la forêt chinoise et japonaise pourmoins de dix en Europe).
Toutes ces forêts tempérées ont été défrichées et utilisées depuis des millénaires par les sociétés paysannes asiatiques et européennes et, depuis quelques siècles, pour lesbesoins essentiellement urbains et industriels en Amérique du Nord.
2.5 Les autres types de forêts
À côté de ces grandes forêts mondiales coexistent des ensembles de moindre taille mais de grand intérêt biologique, paysager et économique.
Les forêts méditerranéennes,aux marges des déserts, en Europe du Sud et au Maghreb, en Californie, au Chili, en Afrique du Sud et en Australie sont caractérisées par leur adaptation à la sécheresse del’été (xérophilie et sclérophyllie).
Elles sont souvent dégradées en formations dites secondaires, qui ont reçu des noms locaux évocateurs : garrigue, maquis, matorral,chaparral, etc.
Les forêts de montagne forment également une catégorie singulière.
Elles sont fondamentalement caractérisées par le phénomène de l’étagement de la végétation, lesoppositions de versants et l’importance des phénomènes d’endémisme (développement d’espèces particulières).
Les mélèzes y sont nombreux.
En bordure des littoraux tropicaux, les mangroves sont des forêts tout à fait à part.
Ne couvrant que 100 000 km 2, elles sont aisément reconnaissables par les formes curieuses des racines à échasses ou à pneumatophores de leurs arbres, les palétuviers, ainsi que par les phénomènes de viviparité.
Ce puzzle forestier mondial obéit à de grands gradients écologiques.
Parmi les principaux facteurs explicatifs actuels, les données thermiques et hydriques fournissent uncouple de première importance.
De façon secondaire, la nature des sols et l’histoire des actions humaines constituent des éléments d’explication décisifs quant à ladisposition et à la composition des grands ensembles forestiers mondiaux.
3 LA FORÊT FRANÇAISE
Couvrant plus de 15 millions d’ha, soit 25 p.
100 du territoire, ayant doublé de superficie depuis un siècle et demi, la forêt française mêle deux tiers de feuillus (surtout deschênes et des hêtres) à un tiers de résineux (surtout des pins maritimes, des pins sylvestres et des épicéas).
Elle recouvre notamment une partie des Landes, où se trouvela plus grande forêt d’Europe, ainsi qu’une partie du Morvan, des Vosges et du Jura.
Environ une centaine d’espèces d’arbres et d’arbustes peuplent les forêts de plaine, demontagne et la forêt méditerranéenne.
3.1 Exploitation
Plus de 10 millions d’ha appartiennent à près de 4 millions de propriétaires privés, le reste est propriété de l’État et des communes.
Les plus grandes forêts domaniales sontcelles d’Orléans, de Fontainebleau, de l’Aigoual, de Rambouillet et de Compiègne.
La forêt française se voit attribuer trois fonctions, le plus souvent contradictoires etsources de nombreux conflits : production de bois, protection des milieux, lieu d’accueil pour les loisirs et la détente.
De multiples organismes gèrent la forêt, le plusimportant étant l’Office national des forêts (ONF), qui réalise des travaux d’entretien et de protection pour le compte de l’État et des collectivités locales.
La filière bois et laforêt emploient plus de 500 000 personnes ( voir Sylviculture).
Les traitements comprennent la régénération et les soins.
La régénération inclut les plantations, l’ensemencement naturel et les coupes.
L’éclaircie est la principaleopération de soins ; elle permet de choisir et de développer les meilleures pousses.
Les conifères sont coupés après un temps moins long que les feuillus : 60 à 100 anspour l’épicéa, 150 ans pour le hêtre, 180 ans et plus pour le chêne.
C’est l’un des éléments qui expliquent le succès des conifères dans les plantations actuelles.
Les peuplements forestiers ainsi obtenus se répartissent en plusieurs types : le hallier est une forêt basse, dense, difficile à pénétrer ; le fourré est constitué de jeunesarbres ; dans le gaulis, les arbres sont un peu plus grands (de 3 m à 5 m) et plus larges (jusqu’à 10 cm de diamètre) ; dans le perchis, ils peuvent atteindre 30 m de haut etplus de 20 cm de diamètre ; la futaie, régénérée naturellement ou artificiellement, est composée d’arbres adultes ; le taillis se régénère naturellement après la coupe enfaisant des rejets, il peut être sous futaie ou surmonté d’une futaie.
3.2 Histoire
Le territoire français a longtemps été couvert de forêts.
Jules César mentionne dans ses Commentaires de la guerre des Gaules la « Gaule chevelue ».
Ces vastes espaces boisés servent de terrain de parcours pour les animaux d’élevage, de source de combustible, de réserve de gibier, de bois d’œuvre.
La forêt représente aussi un endroitmystérieux, situé en dehors des activités humaines, comme l’indique son étymologie (du latin silva forestis, « forêt en dehors »).
Le défrichement de la forêt est continuel à partir du XIe siècle, et l’État intervient pour réglementer sa protection.
Philippe IV le Bel crée en 1291 le corps des Eaux et Forêts.
Le développement d’une conception utilitariste de la forêt se poursuit lors de la construction des grands navires, qui nécessitent de longs fûts droits.
Des forêts entières sontplantées dans ce but, comme la forêt de Tronçais, dans le Bourbonnais, sous l’impulsion de Colbert, au XVII e siècle.
En 1828, la promulgation du Code forestier correspond à une nouvelle approche.
Le grand changement se produit dans les années 1850, avec l’augmentation progressivedes surfaces boisées, qui se poursuit encore aujourd’hui, augmentation liée notamment à la diminution du nombre d’habitants dans les campagnes.
Le second Empireprocède au boisement d’immenses régions de landes et de marais insalubres : la Sologne, les Landes sont plantées en pins maritimes ; le massif des Cévennes est lui aussi.
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