fleuves et rivières.
Publié le 21/04/2013
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Lorsque la pente, et par conséquent la vitesse d'un cours d'eau diminuent ou quand le débit baisse, l'organisme fluvial dépose sa charge en l'abandonnant sur le fond, lesalluvions les plus grossières étant immobilisées les premières, puis les particules de plus en plus fines d'amont en aval.
Cette sédimentation diminue momentanément lacharge (on parle d’évolution par rupture de charges successives), surélève le fond, augmente la pente locale, ce qui permet une reprise de l'action érosive immédiatement àl'aval.
La dénivellation entre les secteurs érodés et remblayés augmente la pente, ce qui déclenche une érosion régressive remettant en mouvement les matériauxprécédemment sédimentés.
Ainsi, de proche en proche, des sources vers l'embouchure, le lit des cours d'eau et leur profil longitudinal sont sans cesse remaniés et abaisséspour tendre vers un profil concave.
Le dépôt des alluvions s'effectue aussi lors d'une inondation quand les eaux qui débordent du lit ordinaire perdent de la vitesse.
Petit à petit, des digues naturelles latéralesappelées levées s'édifient au sommet des berges de chaque côté des cours d'eau.
Plus ceux-ci charrient de débris et plus les crues sont fréquentes, plus les bourrelets derive sont hauts, dominent la plaine alluviale et créent une pente inclinée vers la base des versants.
L'action érosive s'exerce aussi dans un plan horizontal, la rivière élargissant son lit en sapant la base des versants de la vallée.
Le phénomène est spectaculaire lorsqu'uncours d'eau décrit des méandres.
Ces sinuosités s'accentuent par creusement de la rive concave et accumulation d'alluvions sur la rive convexe en même temps quel'ensemble du méandre se déforme et glisse vers l'aval.
Il arrive que des méandres voisins prennent une telle importance que les cloisons ou les pédoncules qui les séparentdeviennent très étroits ; une simple brèche ou un débordement lors d'une crue permet au cours d'eau de les recouper et d'adopter un tracé plus rectiligne.
Le recoupementdes méandres libres qui se rencontrent, isolent des bras morts qui forment des lacs, en forme de croissant, dans la plaine d'inondation.
Ces lacs se remplissent lentement desédiments fins apportés par la rivière quand elle inonde son lit majeur.
Tant qu'ils existent, ces bras morts constituent des habitats écologiques qui enrichissent la diversitédes milieux alluviaux.
Les cours d'eau présentent trois secteurs où toutes ces actions morphogéniques ont une localisation préférentielle.
Le cours supérieur, quel que soit le relief du bassinhydrographique d'amont, est la partie du lit où prédomine l'incision linéaire à l'origine des vallées en forme de V étroit en montagne et dans les hauts plateaux.
À l'occasionde confluences ou au sortir des secteurs pentus, certaines rivières déposent leurs alluvions en édifiant des cônes de déjection.
Le cours moyen, en pente généralement plusfaible que le cours supérieur, est celui où transitent et où sont déposées, reprises, déplacées et amenuisées, de proche en proche, les alluvions arrachées à l'amont.
Laplaine alluviale s'élargit, les versants s'évasent.
Le cours inférieur tend vers une pente infime ; seuls les matériaux fins peuvent être transportés et s'accumuler.
La plupart des rivières se jettent dans la mer par un estuaire.
C'est une zone de transition où l'eau douce du cours d'eau se mélange à l'eau salée de la mer sous l'influencedes marées.
En présence de sel, les particules de boue et d'argile s'agrègent les unes aux autres (floculent) et les flocons ainsi formés se déposent dans des marais au fondvaseux (slikke), affectés par la marée (marais maritimes).
Les estuaires offrent une grande richesse et une diversité d'habitats aussi bien pour la faune et la flore marinesque pour celle des rivières.
Cependant, le développement portuaire et industriel détruit les habitats naturels et la faune risque à tout moment d'être affectée par la pollution.Les estuaires abritent en effet des ports dont certains figurent parmi les plus grands du monde : Rotterdam, à l'embouchure du Rhin, New York, sur l'Hudson, Londres, surla Tamise, etc.
; en France, Bordeaux, Nantes et Rouen sont des ports de fond d'estuaire tandis que Le Verdon, Saint-Nazaire et Le Havre occupent respectivement l'entréedes estuaires de la Garonne, de la Loire et de la Seine.
L'autre type d'embouchure est le delta qui se caractérise par sa forme triangulaire ressemblant à la lettre grecque delta.
Il se construit lorsqu'un cours d'eau se jette dans lamer ou dans un lac en ayant encore une forte charge alluviale qui se dépose.
Le delta du Rhône est encore un bon exemple, malgré les aménagements du cours du fleuvequi réduisent de plus en plus les transferts sédimentaires vers l’aval.
Le cours d'eau se divise en de nombreux bras car les eaux ont du mal à se frayer un chemin entre lesbancs d'alluvions, les bourrelets de rive et, parfois, les cordons littoraux d'origine marine qui barrent l'embouchure.
5 ÉCOSYSTÈMES
L'abondance et la régularité des eaux ont une importance considérable pour la faune, la flore, et les personnes vivant près de la rivière.
Les rivières et leurs plainesd'inondation possèdent divers écosystèmes précieux.
Dans les rivières, les poissons se nourrissent de plantes et d'insectes, et sont eux-mêmes mangés par les oiseaux, lesamphibiens, les reptiles et les mammifères.
Hors du lit, les zones humides, entretenues par l'infiltration et occasionnellement inondées par les rivières, sont riches en nichesécologiques, importantes non seulement pour les espèces qui y résident, mais également pour les oiseaux migrateurs et les animaux qui font étape dans les marais, aucours de leurs déplacements saisonniers.
Les écosystèmes des rivières sont parmi les plus importants de la nature et leur existence dépend entièrement de l'écoulement deces cours d'eau.
Il s'agit non seulement de la disponibilité en eau douce, en elle-même essentielle à la vie, mais aussi du maintien d'une végétation luxuriante et d'unefaune très riche en insectes, base de la chaîne alimentaire.
Par conséquent, de grandes précautions doivent être prises lors de modifications apportées à la rivière ou à sonbassin ; des aménagements réalisés sans étude préalable ou une exploitation trop intensive auraient des conséquences catastrophiques sur les écosystèmes des rivières.
6 UTILISATION DES COURS D'EAU
Historiquement, les cours d'eau et les plaines alluviales, les estuaires et les deltas ont été des lieux privilégiés pour le développement des activités humaines, qu'il s'agissede l'agriculture, des transports, de l'industrie et de l'installation des populations.
Le Tigre et l'Euphrate, aujourd'hui en Irak, ont été le berceau de la civilisationmésopotamienne (dont le nom signifie entre deux fleuves) voilà plus de 4 000 ans.
Les groupes humains ont parfois accordé une signification mystique et religieuse auxfleuves qui leur apportaient des bienfaits.
Le Nil, en Égypte, est un des exemples les plus connus.
Le Gange, en Inde, dont la légende prétend qu'il est un don des dieux,serait descendu sur Terre en glissant le long de la chevelure de Shiva ; les hindous s'y baignent pour être purifiés.
À l'origine, les peuples furent attirés par les rivières qui leur fournissaient l'eau et les sols fertiles des plaines alluviales.
Les cours d'eau constituaient aussi des voies d'eauqui permettaient d'explorer de nouvelles contrées, de transporter des produits pondéreux, là où le terrain accidenté ou une végétation dense rendaient la construction deroutes difficile.
L'exploration de l'Amérique du Nord, comme celle de l'Afrique, s'est faite à partir de grands fleuves tels que le Saint-Laurent, le Mississippi, le Congo, leNiger, etc.
et aujourd'hui encore l'Amazone est très utilisée pour pénétrer à l'intérieur de la grande forêt brésilienne.
L'eau des cours d'eau fut une source d'énergieactionnant les roues hydrauliques des moulins pour des activités diverses (meunerie, tannerie, filature, métallurgie au bois).
Ce fut l'ère préindustrielle.
Aujourd'hui, denombreuses usines sont implantées près des cours d'eau, qui offrent, selon les cas, la voie navigable pour l'approvisionnement en matières premières ou pour l'expéditiondes produits finis ; l'énergie produite dans des centrales hydroélectriques ; l'eau de refroidissement des centrales thermonucléaires ; l'eau qui est vaporisée dans lescentrales thermiques ; l'eau qui sert à laver, à diluer ; etc.
7 POLLUTION
Si les eaux s'écoulent en abondance et si leur qualité permet un développement normal de la faune et de la flore, les rivières s'auto-épurent naturellement ; elles peuventmême faire face à l'arrivée d'importantes quantités d'effluents.
Cependant, elles ne peuvent indéfiniment assimiler ces eaux d'égouts et absorber les résidus d'engraisvenant des terres agricoles.
Ces substances favorisent la prolifération de certaines algues et bactéries qui, lorsqu'elles deviennent trop nombreuses, consomment toutl'oxygène dissous dans l'eau (phénomène d'eutrophisation) ; le milieu devient asphyxiant pour les poissons et cela conduit à la destruction de l'écosystème fluvial parrupture de la chaîne alimentaire.
La pollution de l'eau par des produits chimiques peut avoir des conséquences désastreuses.
Les cours d'eau sont extrêmement vulnérables face à l'empoisonnement par dessubstances toxiques telles que métaux lourds (plomb, zinc, cadmium), acides, solvants, et PCB, produits par l'extraction minière, la métallurgie et autres industries.
Cesproduits chimiques non seulement peuvent tuer sur-le-champ, mais ils s'accumulent également lentement dans les alluvions et les sols de la plaine d'inondation, atteignantparfois les nappes phréatiques.
S'ils se concentrent dans les plantes qui poussent sur le sol, ainsi contaminé, et si la faune se nourrit de ces végétaux, les mutations et la.
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