Fiche : « L'Albatros », Les fleurs du mal, 1859, Charles Baudelaire
Publié le 29/07/2010
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III - Les symboles d'une chute
A) Une image symbolique :A prendre au sens physique et au sens moral du terme, la chute du poète oiseau est suggérée par des imagessymboliques : perdant la liberté dont il jouit quand il " hante la tempête " (vers 14).
C'est une métonymie du climatpour désigner le lieu, il est désormais prisonnier des " planches " au vers 5, synecdoque pour désigner le pont dunavire.
On note le caractère ridicule de l'oiseau lorsqu'il est en dehors de son élément car un roi sur une planche, cen'est pas sa place.
L'anacoluthe des deux derniers vers (" exilé " est au masculin singulier, on attend donc un sujetau masculin singulier mais on a " ses ailes " qui est au féminin pluriel) accentue le déchirement du poète entre sesdeux vies : celle de la réalité et celle de l'idéal.
L'art est pour Baudelaire une affaire personnelle : le poète ne semêle pas au public vulgaire.
Leurs cultures sont trop éloignées.
Le poète doit donc s'exiler, être seul et cettesingularité s'est cristallisée dans le symbole de l'albatros.
B) La porté des images :L'albatros est désigné par les expressions suivantes : des périphrases au x vers 2, 3, 6, 9, 13, 19 qui ont toutes unevaleur emphatique : de périphrase en périphrase, c'est tout l'aspect majestueux et souverain qui est déployé.
Ladernière strophe développe la comparaison entre le poète et l'albatros.
C'est la même souveraineté dans la solitudemais c'est la même déchéance lorsqu'il redescend au niveau de l'humanité vulgaire.
La comparaison entre l'oiseau etle poète permet de dégager la signification allégorique du poème : comme l'albatros, le poète est victime de lacruauté des hommes ordinaires comme les hommes d'équipage au vers 1 qui ne sont pas es " indolents compagnons" (vers9).
De plus, les " nuées " du vers 13 ? " huées " du vers 15.
Les marins du vers 11 agacent et provoquentl'animal.
Le poète est donc déchiré entre le monde sublime (la poésie) et la vulgarité dégradante de la société.
Bienplus, l'agressivité des hommes qui se manifeste par les huées de la foule va jusqu'à une volonté de meurtresymbolisée par l'archer du vers 14.
On n'hésitera pas à mettre à mort le poète symboliquement mais il reste unhomme incompris.
L'albatros poète se moque des flèches qui ne peuvent l'atteindre.
Il est exilé, c'est-à-direétranger du milieu dans lequel il vit et est très mal vu et ses ailes, c'est-à-dire le génie, le gênent.
Conclusion : Selon Baudelaire, la place du poète dans la société est comparée à un albatros : majestueux dans le ciel, son élément, mais ridicule sur terre et au contact des hommes.
De même, le poète se situe au-dessus ducommun des hommes pour ses poèmes, mais mêlé à la foule, il n'est rien et devient ridicule.
Baudelaire faisait ainsipartie de la génération des poètes maudits, c'est-à-dire non compris par les gens de son époque..
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