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Fiche de lecture: Les Fables De La Fontaine

Publié le 02/08/2010

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L’auteur des Fables, est Jean de La Fontaine. Artiste, écrivain, fabuliste, dramaturge, librettiste, romancier, et poète français, Jean de La Fontaine est né le 8 juillet 1621 à Château-Thierry et décédé le 13 avril 1695 à Paris. Les Fables est un recueil de fables écrites en vers. Elles furent rédigées dans un but éducatif et étaient adressées au Dauphin. Elles constituent également la principale œuvre poétique du classicisme, et l’un des plus grands chefs d’œuvre de la littérature française. Les textes étudiées sont différentes fables : La génisse, la chèvre et la brebis, en société avec le lion (livre I) ; Le loup et l’agneau (livre II) ; Le loup plaidant contre le renard par-devant le singe (livre II) ; Les loups et les brebis (livre III) ; Le cheval s’étant voulu venger du cerf (livre IV). Le premier recueil des Fables publié correspond aux livres I à V des éditions actuelles. Ces fables sont donc toutes cinq tirées du premier recueil des Fables. Il a été édité pour la première fois en 1668. Chaque fable est pourvue d’une morale différente, cependant l’idée qui prédomine dans toutes est celle de l’injustice comme mal social absolu.  Chaque fable ayant sa logique propre, il me semble utile de les analyser séparément pour ensuite nous intéresser à leurs similitudes. Le loup et l’agneau.  Cette fable est inspirée d’un apologue du fabuliste grec Esope, et du fabuliste latin Phèdre. Ici, la morale, « la raison du plus fort est toujours la meilleure «, est située à l’ouverture du texte. La situation initiale nous est ensuite présentée. Après cela, il y a dialogue qui met en relief la thèse des deux personnages, et enfin la séquence finale. Lors du dialogue, le loup présente une série d’accusation pour justifier son acte. Il y a donc la thèse du loup qui porte une accusation, ainsi que la thèse de l’agneau qui cherche à plaider sa cause. En réalité, il s’agit d’une parodie judiciaire car l’issue est inévitable. La morale annoncée dès le début du texte nous le montre bien. Les arguments de l’agneau sont irréprochables. Quant au loup, il élargit sans cesse le domaine de responsabilité lorsqu’il voit ses arguments anéantis par la réponse de l’agneau. Il veut donner une apparence de justification d’un acte abusif décidé dès le départ. Il y a une incohérence évidente dans son discours, il passe brusquement d’une justification fondée sur un dommage subi à la simple vengeance inéluctable fondée sur de simples rumeurs. La morale explicite est donc que les forts l’emportent de manière inéluctable sur les plus faibles. En outre, les puissants veulent donner une apparence de légitimité à leurs crimes.  La génisse, la chèvre et la brebis, en société avec le lion.  Ici, la situation d’énonciation met l’accent sur le besoin des hommes à vivre en société. Mais le dénouement nous montre que la protection d’un maître est pour la génisse, la chèvre et la brebis loin d’être le gage d’une vie meilleure. Le lion, usant de sa force crée des inégalités à l’intérieur de la société. Là encore, bien que la morale ne soit pas explicite, c’est une illustration de la loi du plus fort. Celui qui domine par la force en profite pour faire des abus. On peut également noter qu’une association avec plus fort que soi est souvent dangereuse.  L’association de ces quatre personnages peut cependant nous laisser perplexe. On pourrait même la qualifier de contre nature. Quel besoin le lion aurait-il en effet de ces animaux pour chasser ? Alors même qu’ils sont le gibier qu’il recherche.  Le loup plaidant contre le renard par-devant le singe.  Jean de La Fontaine a trouvé son inspiration dans la fable de Phèdre, Le loup et le renard plaidant devant le singe. La morale en était « on ne croit point le menteur, lors même qu’il dit vrai «. Dans cette fable, dès le début on peut prévoir la sentence équivoque. En effet, le renard est « d’assez mauvaise vie «. Ce jugement, porté comme au hasard, prépare en réalité la sentence. Il y a ensuite une description de ce qui se passe au barreau, c'est-à-dire que les parties répliquent, contestent. Enfin, en fin de fable, tout comme en fin de procès, il y a la décision du juge. Cette fable nous montre donc de manière implicite l’ironie désabusée de l’auteur face à la justice, ainsi que son pessimisme.  Les loups et les brebis  Dans cette fable, il y a un rapport de force entre deux groupes que sont les loups et les brebis. Elle suit le schéma narratif traditionnel. Il y a une situation initiale, c'est-à-dire la guerre, puis un élément modificateur qui se caractérise par la paix. Les péripéties sont l’échange des louveteaux et des chiens. La trahison de la part des loups est le dénouement. Enfin, il y a la situation finale qui est à nouveau la guerre. La situation qui reste la même à l’ouverture et à la fin de la fable renforce la véracité de la morale. Il est inutile de faire la paix avec des « ennemis sans foi «. L’auteur est impliqué tout au long de la fable. Au vers 3, il nous dit que « c’était apparemment le bien des deux partis «, il donne dès lors son opinion. En outre lors de la morale, l’auteur utilise le premier pronom personnel « je «, et la fable se termine par une interrogation rhétorique. La morale est donc clairement l’opinion personnelle de l’auteur. La paix est perçue ici à l’égal d’une utopie.  Le cheval s’étant voulu venger du cerf.  La situation d’énonciation nous présente le cheval comme un animal libre, qui n’était pas réduit à la servitude de l’homme. Cette servitude viendrait du fait qu’il a dut implorer l’homme afin de battre le cerf à la course. Ce serait donc une critique de la vengeance, et de la vanité. Le cheval ne voulant être battu, et voulant se venger se retrouve esclave de l’homme. Pourtant la morale de cette fable ne se résume-t-elle qu’à cela ? L’homme utilise son secours apporté au cheval comme raison suffisante à le réduire en servitude. Cette démarche n’est-elle pas également destinée à simuler un fondement juridique à un acte qui n’est rien d’autre qu’abusif ? En outre lorsque l’auteur parle « d’un bien sans qui les autre autres ne sont rien «, on peut penser qu’il s’agit de la liberté. Elle est donc fondamentale, et ne doit être perdue sous aucun prétexte.  Les thèmes similaires.  Les fables de Jean de La Fontaine sont marquées par un sentiment de la mort, en effet que ce soit dans Les loups et les brebis ou dans Le loup et l’agneau, les plus faibles sont dévorés à la fin du récit. Dans la tradition de la fable, la mort est une sanction. Elle est une punition de l’ignorance, de la sottise, de la jactance. C’est la némésis qui châtie l’hybris, comme dans la tragédie grecque. Ici, la mort semble parfaitement injuste, et d’autant plus pitoyable. Ces fables nous donnent alors l’image d’un monde cruel, où les êtres s’entredévorent, et où il n’y a pas de justice. La prédation animale, la convoitise alimentaire est un thème récurrent, elles figurent d’autres rapacités chez les humains. Quelle attitude avoir à l’égard de la mort, représentée davantage comme un caprice absurde du destin que comme la manifestation d’une justice immanente ? La sagesse de Montaigne nous apprend que s’il convient de faire preuve de prudence pour l’éviter, il faut aussi que cette crainte de la mort soit sans excès, c’est la résignation. Cette grande leçon, tout à fait classique, est absente de ces quelques fables de Jean de La Fontaine, mais ne l’est pas de son œuvre. En effet, La Mort et le Mourant est une parfaite illustration de la résignation.  La loi du plus fort est également une idée qui réapparaît à la fois dans Le loup et l’agneau et dans La génisse, la chèvre et la brebis, en société avec le lion. Dans Les loups et les brebis, ce sont également les plus forts qui font preuves de mauvaise foi. Peut-on cependant assimiler les plus forts à ceux qui détiennent le pouvoir ? Jean de La Fontaine s’inspire de fables antiques, dont le genre populaire commande à l’égard des grands et des gouvernants une sagesse prudente teintée d’irrévérence ou d’une résignation sans illusions. Il appartient en outre à des milieux de mécontents ou de mal aimés du pouvoir, mais il prend soin de plaire au roi. On doit donc faire preuve de prudence quant aux interprétations, comme à l’égard d’ailleurs de tous les écrivains de l’Ancien Régime, obligés de dire des choses à demi-mot.  Ces quelques fables regroupent donc un nombre important de thèmes. Pourtant, beaucoup de thèmes très présents dans les fables de Jean de La fontaine n’y sont pas dans celles-ci. Il en est ainsi de l’amour, mais aussi d’une série de thème liés à ce que l’on appelle présentement la « qualité de vie «, à savoir la nature, le plaisir simple, la recherche du bonheur, la retraite spirituelle. La solitude, l’amitié, le passage du temps ne sont pas non plus présents.  En conclusion, Jean de La Fontaine nous donne de véritables raisonnements philosophiques dans ses fables. Il peut avoir, comme Montaigne, « essayé « sa pensée au fil des thèmes et proposé au lecteur une variété d’opinions manifestant son scepticisme. Il dénonce subtilement les injustices et les inégalités, qu’il nous présente comme mal social absolu. Il fait preuve de pessimisme tout comme Hobbes qui avait affirmé que « l’homme est un loup pour l’homme «, la cruauté serait donc la nature humaine. Finalement ces fables, prescriptives d’une morale, traversent les temps grâce au plaisir que l’on prend à les lire, mais elles sont également efficaces et convaincantes.

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« Le cheval s'étant voulu venger du cerf. La situation d'énonciation nous présente le cheval comme un animal libre, qui n'était pas réduit à la servitude del'homme.

Cette servitude viendrait du fait qu'il a dut implorer l'homme afin de battre le cerf à la course.

Ce seraitdonc une critique de la vengeance, et de la vanité.

Le cheval ne voulant être battu, et voulant se venger seretrouve esclave de l'homme.

Pourtant la morale de cette fable ne se résume-t-elle qu'à cela ?L'homme utilise son secours apporté au cheval comme raison suffisante à le réduire en servitude.

Cette démarchen'est-elle pas également destinée à simuler un fondement juridique à un acte qui n'est rien d'autre qu'abusif ?En outre lorsque l'auteur parle « d'un bien sans qui les autre autres ne sont rien », on peut penser qu'il s'agit de laliberté.

Elle est donc fondamentale, et ne doit être perdue sous aucun prétexte. Les thèmes similaires. Les fables de Jean de La Fontaine sont marquées par un sentiment de la mort, en effet que ce soit dans Les loupset les brebis ou dans Le loup et l'agneau, les plus faibles sont dévorés à la fin du récit.

Dans la tradition de la fable,la mort est une sanction.

Elle est une punition de l'ignorance, de la sottise, de la jactance.

C'est la némésis quichâtie l'hybris, comme dans la tragédie grecque.

Ici, la mort semble parfaitement injuste, et d'autant plus pitoyable.Ces fables nous donnent alors l'image d'un monde cruel, où les êtres s'entredévorent, et où il n'y a pas de justice.La prédation animale, la convoitise alimentaire est un thème récurrent, elles figurent d'autres rapacités chez leshumains.

Quelle attitude avoir à l'égard de la mort, représentée davantage comme un caprice absurde du destin quecomme la manifestation d'une justice immanente ? La sagesse de Montaigne nous apprend que s'il convient de fairepreuve de prudence pour l'éviter, il faut aussi que cette crainte de la mort soit sans excès, c'est la résignation.Cette grande leçon, tout à fait classique, est absente de ces quelques fables de Jean de La Fontaine, mais ne l'estpas de son œuvre.

En effet, La Mort et le Mourant est une parfaite illustration de la résignation. La loi du plus fort est également une idée qui réapparaît à la fois dans Le loup et l'agneau et dans La génisse, lachèvre et la brebis, en société avec le lion.

Dans Les loups et les brebis, ce sont également les plus forts qui fontpreuves de mauvaise foi.

Peut-on cependant assimiler les plus forts à ceux qui détiennent le pouvoir ? Jean de LaFontaine s'inspire de fables antiques, dont le genre populaire commande à l'égard des grands et des gouvernantsune sagesse prudente teintée d'irrévérence ou d'une résignation sans illusions.

Il appartient en outre à des milieuxde mécontents ou de mal aimés du pouvoir, mais il prend soin de plaire au roi.

On doit donc faire preuve de prudencequant aux interprétations, comme à l'égard d'ailleurs de tous les écrivains de l'Ancien Régime, obligés de dire deschoses à demi-mot. Ces quelques fables regroupent donc un nombre important de thèmes.

Pourtant, beaucoup de thèmes très présentsdans les fables de Jean de La fontaine n'y sont pas dans celles-ci.

Il en est ainsi de l'amour, mais aussi d'une sériede thème liés à ce que l'on appelle présentement la « qualité de vie », à savoir la nature, le plaisir simple, larecherche du bonheur, la retraite spirituelle.

La solitude, l'amitié, le passage du temps ne sont pas non plusprésents. En conclusion, Jean de La Fontaine nous donne de véritables raisonnements philosophiques dans ses fables.

Il peutavoir, comme Montaigne, « essayé » sa pensée au fil des thèmes et proposé au lecteur une variété d'opinionsmanifestant son scepticisme.

Il dénonce subtilement les injustices et les inégalités, qu'il nous présente comme malsocial absolu.

Il fait preuve de pessimisme tout comme Hobbes qui avait affirmé que « l'homme est un loup pourl'homme », la cruauté serait donc la nature humaine.

Finalement ces fables, prescriptives d'une morale, traversentles temps grâce au plaisir que l'on prend à les lire, mais elles sont également efficaces et convaincantes.. »

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