fiche de lecture la princesse de cleves
Publié le 25/10/2019
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FICHE DE LECTURE La princesse de Clèves, Madame de La Fayette 1) Présentation Bienvenue dans La princesse de Clèves ! Considéré comme le véritable premier roman de l'histoire du roman, grâce à l'épaisseur psychologique de ses personnages, La princesse de Clèves, chef d’œuvre classique de Madame de La Fayette, a été publié en 1678. L'auteure en refusera la maternité officielle, incompatible avec son rang social et le fait qu'elle est une femme. 2) Genre La princesse de Clèves est ce que l'on nomme un roman psychologique, mais pas n'importe lequel : le premier du genre ! Un roman psychologique est un roman qui s'attache, comme son nom l'indique, à l'analyse psychologique des personnages, faisant passer au second plan la description des lieux. Il s'agit d'un roman assez court qui se centre sur le conflit intérieur qui tourmente la princesse, personnage éponyme de l’œuvre. 3) Sujet Nous sommes en 1558, à la cour de Henri II, où paraît une magnifique jeune fille « Il parut alors une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l'on doit croire que c'était une beauté parfaite [...] ». Il s'agit de mademoiselle de Chartres, orpheline de père et fille de madame de Chartres, qui a éduqué sa fille dans la vertu et le respect de la morale « […] elle (madame de Chartres) ne travailla pas seulement à cultiver son esprit et sa beauté ; elle songea aussi à lui donner de la vertu et à la lui rendre aimable [...] », et qui l'accompagne à la cour pour lui trouver un mari. Le choix se portera sur le prince de Clèves : c'est ainsi qu'après un mariage de raison, notre héroïne deviendra la princesse de Clèves, bientôt tourmentée par la passion dévorante que lui inspirera le duc de Nemours. Madame de la Fayette s'attache donc à peindre l'esprit tourmenté de la princesse, coincée entre la fidélité qu'elle doit à son mari et la passion amoureuse destructrice avec le duc de Nemours, qu'elle réprime violemment. 4) Découpage La princesse de Clèves est un roman qui se divise en 4 parties. Première partie : Mlle de Chartres, 16 ans, d'une beauté époustouflante, arrive à la cour du roi Henri II, accompagnée de sa mère. Elle y rencontre le prince de Clèves qui tombe fou amoureux d'elle. Mlle de Chartres, qui n'a aucune expérience de l'amour, accepte de l'épouser, sans être amoureuse de lui : elle fait un mariage de raison. Lors d'un bal donné par le roi, Mlle de Chartres, devenue la princesse de Clèves, rencontre le duc de Nemours : c'est le coup de foudre immédiat et partagé. Ils sont parfaitement assortis : « Quand ils commencèrent à danser, il s'éleva dans la salle un murmure de louanges. ». Tourmentée par cette passion illégitime, Mme de Clèves se confie à sa mère, alors mourante. Cette dernière la supplie de renoncer à cet amour, et Mme de Clèves part se retirer à la campagne, à Coulommiers. Deuxième partie : De sa maison de Coulommiers, la princesse de Clèves apprend la mort de Mme de Tournon, une femme qu'elle admirait pour sa vertu et pour sa beauté. La nouvelle permet à son mari de raconter à la princesse une anecdote concernant la défunte , qui l'amène à la considération suivante « [...] je crois que si ma maîtresse, et même ma femme, m'avouait que quelqu'un lui plût, j'en serais affligé sans en être aigri. Je quitterais le personnage d'amant ou de mari, pour la conseiller et pour la plaindre. ». Madame de Clèves se sent troublée par ces propos. Monsieur de Clèves convainc ensuite sa femme de rentrer avec lui à Paris, elle accepte et si elle se croit dans un premier temps guérie de sa passion amoureuse ce n'est que de courte durée ! Elle apprend que par amour pour elle le duc de Nemours a renoncé aux espérances de la couronne anglaise ; elle souhaite à nouveau fuir pour ne pas trahir son mari. Nemours dérobe ensuite un portrait de Madame de Clèves. Celle-ci le sait mais ne dit rien et Nemours rentre chez lui, heureux de se savoir aimé. Lors d'un tournoi, Nemours est blessé. Il croise le regard plein d'inquiétude de la princesse, qui le conforte dans son jugement. Mais ensuite, la princesse intercepte une lettre qui laisse supposer que Mr de Nemours a une liaison avec une femme de la cour. Mme de Clèves en éprouve de la jalousie. Troisième partie : La fameuse lettre était en réalité destinée au vidame de Chartres. Mais comme elle le mettrait en fâcheuse posture, il demande au duc de Nemours de se faire passer pour lui. Plus tard, Nemours racontera la vérité à Mme de Clèves et lui prouvera sa bonne foi. Un moment d'intimité s'offre à eux et affolée par cette promiscuité, la princesse repart pour Coulommiers. Son mari lui reproche son goût de la solitude ; elle lui avoue alors son amour pour un autre homme, sans révéler l'identité du duc. Bien que compréhensif, Mr de Clèves la presse de questions jalouses, sous le regard d'un Nemours caché , qui assiste à la scène. Puis Mr de Clèves est rappelé à la cour. La princesse reste seule, tourmentée par son aveu mais convaincue d'être restée fidèle à son mari. Le duc, bien qu'échaudé par l'aveu de la princesse à son mari, est heureux d'aimer et de se savoir aimé en retour. Il ne peut s'empêcher de raconter cette aventure au vidame de Chartres, qui malgré les dissimulations du duc, comprend très bien de qui il s'agit et l'histoire devient publique ! Le prince et la princesse s'accusent mutuellement de cette révélation, ignorant la présence de Nemours au moment des faits. Le roi meurt au cours d'un tournoi. Quatrième partie : Nemours observe la princesse. Celle-ci, certaine de sa présence, fuit dans une autre pièce pour ne pas avoir à le rencontrer. Mais Mr de Clèves a envoyé un espion pour suivre le duc, et fini par se convaincre que sa femme l'a trompé : il mourra de chagrin en accablant sa femme de reproches. Plus tard, la princesse de Clèves rencontrera le duc de Nemours, il lui avouera que leur histoire a été rendue public par sa faute, elle l'éconduira et partira se réfugier dans les Pyrénées où elle mourra quelques années plus tard, gravement malade. 5) Les personnages - Madame de Chartres = elle est la mère de l'héroïne. C'est elle qui la ramène à la cour et la mettra donc indirectement en danger, malgré son éducation stricte et pieuse. Elle incarne les valeurs aristocratiques de la décennie précédente et souhaite indirectement faire de sa fille un exemple, ou plutôt un contre-exemple du type de femmes présent à la cour. - Mademoiselle de Chartres / la princesse de Clèves = elle est le personnage éponyme du roman, mais une héroïne un peu particulière dans le sens où elle subit plus son destin qu'elle ne le dirige. Elle est sous l'influence de l'autorité de sa mère d'abord, puis de la sensibilité de son mari, de la séduction du duc et enfin de l'étiquette de la cour. Elle agit en fonction des préceptes de son éducation : la sincérité et la domination de ses émotions qui néanmoins ne la sauveront pas. - Le prince de Clèves = il est le mari de l'héroïne, et mourra de chagrin à cause d'elle. Convaincu de l'adultère de cette femme qu'il a tant aimé, il ne pourra s'empêcher de la culpabiliser. En l'invitant dans son aveu funèbre, à se marier au duc de Nemours, il ajoute une pression supplémentaire sur les épaules de la princesse, et la met au défi de respecter sa mémoire. - Le duc de Nemours = il est jeune, beau, et fait partie des hommes les plus admirables de la cour. Il était donc fait pour la princesse. Mais son comportement cynique et opportun aura raison de leur histoire avant qu'elle n'ait le temps de naître. - Le vidame de Chartres = il est l'oncle de l'héroïne et le parfait courtisan. Il est comme un double plus âgé de Nemours, qui raconte son passé et annonce son avenir. 6) Style La princesse de Clèves est un roman à la fois classique et précieux. Classique car l'auteure y respecte l'unité de temps et d'action mais aussi la vraisemblance, et que la passion amoureuse y est relatée avec beaucoup de retenue. Précieux par certaines de ses descriptions hyperboliques, comme les portraits de la princesse et du duc, mais aussi par sa conception de l'amour vertueux, pur, respectueux et décent. Madame de La Fayette nous promène dans la cour du 16e siècle avec délicatesse et vertu. Les mots choisis et soignés ne laissent passer que le strict nécessaire ; le reste est suggéré par les jeux de regards et les non dits. La vertu et la fidélité priment sur la passion, et c'est une tragédie qui se joue sous nos yeux, avec lenteur, dans le confinement des pièces aux tapisseries trop épaisses. 7) Portée de l’œuvre La princesse de Clèves est un roman très étudié aujourd'hui encore notamment pour le portrait de Mlle de Chartres lors de son arrivée à la cour, ou encore pour le jeu des regards, très présent dans l'ensemble de l’œuvre. C'est également le premier roman de l'ère classique, et le premier qui peigne avec autant d'intérêt la psychologie de ses personnages. Il est donc intéressant à étudier pour sa construction et son style. Il a été adapté au cinéma en 1961.
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