Faut-il renoncer à se connaître soi-même ?
Publié le 10/04/2012
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Faut-il renoncer à se connaître soi-même ?
Il semble simple de penser que l'on se connait forcément, puisque l’on « est » nous-mêmes. Cependant, il apparaît bien vite que ce rapport entre notre conscience et notre intériorité est plus complexe.
Se connaître ne serait pas une fin en soi, mais le moyen indispensable pour acquérir une connaissance objective du monde. S’il faut chercher à se connaître soi-même, serait-ce seulement pour garantir le bien-fondé de nos connaissances ? Chercher à se connaître n’est-ce pas d’abord vouloir éclaircir sa propre existence ?
Ainsi, il paraît nécessaire de se demander s'il est réellement possible de se connaître soi-même, et s’il est possible de renoncer à cette connaissance puisqu’elle garantirait d’autres connaissances indispensables.
Se connaître soi-même est-il réellement possible ?
On pense en général que l’on peut se connaître soi-même, de façon véridique et complète. Dans l'opinion commune, l'homme serait le mieux placé pour savoir ce qu'il pense et ressent. Mais il ne suffit pas d’être soi-même pour se connaître. La connaissance de soi n'est-elle pas en effet la plus utile et la plus difficile pour l'homme ?
Je n’ai pas simplement une conscience comme j’ai un corps et éventuellement, une âme. Je suis une conscience signifie je suis un être humain ; la conscience est le mode d’être spécifique de l’homme.
« Connais-toi toi-même », devise de Socrate, pourrait résumer toute la philosophie, et la tâche d’un homme au cours de sa vie. Par exemple, comment savoir si j’ai peur de telle ou telle chose ? Non pas en cherchant dans ma conscience si cela est le cas, mais en m’exposant à cette chose. La conscience a donc besoin de se confronter aux autres pour apprendre à se connaître soi-même. Comme l’a dit Sartre : « Autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même. »
Nous devons douter de tout, même de notre propre corps. Or, la première certitude à laquelle nous parvenons est celle de notre propre conscience : \"Je pense donc je suis\" (Descartes). L'ego cartésien constitue donc notre première certitude : l'individu est sa propre conscience, il est un \"moi\". Cette identité première constitue la certitude à partir de laquelle peut se construire le savoir. Je sais que je suis, mais je ne sais pas ce que je suis. En ce sens, la réflexion de la conscience sur soi permet une identification de soi, mais elle ne constitue pas une connaissance donnée, c'est-à-dire une représentation précise d'objet.
Se connaître soi-même semble donc être une tâche des plus difficiles à exécuter.
Mais cette connaissance étant la base d’autres connaissances indispensables, est-il possible d’y renoncer ?
Peut-on y renoncer ?
Ce que nous connaissons des autres et ce que les autres connaissent de nous, n’est que ce que nous décidons de laisser apparaître. Alors, ne devrait-on pas renoncer à l'idée de se connaître ? En effet, il semble que nous enfilons des masques en fonction des situations et des circonstances, auxquelles nous sommes confrontés. Cependant, il semble impossible de renoncer à l'idée de se connaître car les situations que nous vivons nous apprennent sur notre personne. ?????
Conclusion :
Ce dont je prends conscience modifie mon rapport à moi-même : je ne pourrai donc jamais me connaître entièrement et définitivement. Le projet de se connaître soi-même est une tâche infinie, coextensive à la vie elle-même. De plus, La connaissance de soi est la base de toute connaissance, si l’on renonce à se connaître soi-même, on renonce à connaître le monde extérieur.
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