Faut-il préférer être malheureux avec la raison qu'heureux sans elle ?

Ensuite, on s'appuiera sur la raison afin d'essayer d'établir un critère pour distinguer les bonnes et les mauvaises raisons d'être heureux. Enfin, en dernière partie, on montrera en quel sens le bonheur n'est peut-être pas accessible, ni même souhaitable.   Première partie : Les raisons d'être heureux.   a)      Le modèle de l'amour.   Platon, Le Banquet, 192c. « Eh bien, chaque fois que le hasard lui fait rencontrer cette moitié de lui-même, alors l'amoureux, celui d'un garçon, comme les autres, est saisi, - ô prodige ! - d'un sentiment d'amitié, de familiarité, d'amour ; ils ne veulent pour ainsi dire plus se séparer, fût-ce un instant. Et ceux qui poursuivent ensemble toute leur existence, ce sont des gens qui ne pourraient même pas dire ce qu'ils attendent l'un de l'autre. Car il ne viendrait à l'idée de personne que ce qu'ils attendent, c'est la communion dans l'acte d'amour et qu'en fin de compte ce soit dans ce but que l'un se plait à s'unir à l'autre avec une telle ardeur. »   Si l'amour n'est pas un bonheur dont s'occupe la raison, il n'en reste pas moins que lorsque qu'on est amoureux, on ne l'est pas sans la personne que l'on aime, qui s'avère être la raison de l'amour. Il semble qu'il y ait en ce sens toujours une raison au bonheur.