Faut il célébrer la technique ?
Publié le 16/05/2005
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On peut célébrer la technique pour diverses raisons. On peut voir dans la technique un formidable moyen d'améliorer nos conditions de vie, d'améliorer notre quotidien, d'alléger nos efforts, d'allonger notre durée de vie, de pourvoir à nos besoins. Aussi, on peut voir dans la technique la possibilité d'une vie sans obstacle et heureuse. Mais pour autant, faut-il éluder tous ses aspects négatifs : sa capacité à détruire la nature, à nous aliéner, à nous priver de liberté, à menacer même notre vie future. Il a existé des célébrations de la technique, et il en existe encore. Elle est parfois perçue comme le symbole par excellence du progrès. Est-ce une bonne chose pour la technique que d'être célébrée ?
On vous demande ici de vous interroger sur la valeur de la technique. En effet, célébrer une chose, c'est la reconnaître comme ayant une valeur et une importance. " Faut-il " : cette célébration éventuelle de la technique a-t-elle raison d'être, est-elle acceptable ? Ici, vous pouvez remarquer qu'on glorifie souvent la technique car elle nous permet de surmonter des difficultés, parce qu'elle facilité notre quotidien, parce qu'elle permet de combattre des maladies, parce qu'elle rend de nombreuses tâches moins pénibles... Ici, vous pouvez penser aux analyses de Descartes dans la dernière partie du Discours de la méthode lorsqu'il dit que grâce aux progrès des sciences et des techniques, nous allons pouvoir nous rendre "comme maître(s) et possesseur(s) de la nature". Mais, si on vous interroge sur cette question, c'est sans doute parce que la technique peut aussi faire l'objet de tout un ensemble de critiques. Il vous faut donc voir en quoi la technique peut être un bien pour l'humanité mais aussi en quoi elle peut faire l'objet de critiques. Il faudra vous demander quelle position il est légitime d'adopter.
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pittoresque, l'art technologique et surtout le design procèdent à une sorte de réduction du beau à la fonctionnalitétechnique.
Il serait tout à fait erroné de ne voir là qu'un phénomène de goût.
À cet égard, l'esthétiquefonctionnaliste du design est en quelque sorte exemplaire.
Elle ne pose que la production industrielle satisfaittoujours mieux des besoins toujours plus diversifiés.
Cependant le calcul rationnel de l'utilité est censé ne pouvoirs'accomplir que par l'adéquation de la forme à la fonction : par là, l'objet utile atteindrait à une plénitude et à uneexactitude de son sens qui constituerait sa beauté.
En réalité, l'esthétique industrielle poursuit une double fininavouée.
Réduisant la forme de l'objet à signifier sa fonction utilitaire et son efficacité technique, elle tend àinterdire les investissements personnels et les rapports symboliques dont l'objet esthétique (et aussi l'objetartisanal) était le lieu.
D'autre part, elle réduit l'évolution de ses formes au jeu aux nécessités économiques dumarché, entretenue par une prétendue mode.
Par sa nouveauté toujours renouvelée, et d'ailleurs aussi par sacherté, l'objet design joue le rôle d'un modèle.
Mais c'est toujours un modèle éphémère, en fait inaccessible ouirréel.
En réalité c'est un modèle illusoire, qui est en réalité soumis aux lois de la production en série dès le stade desa conception.
En vérité, l'objet design n'est en rien artistique mais seulement un produit de l'industrie à l'heure dela mode et des caprices du marché.
Il s'agit d'une reproduction à l'infini d'un même modèle tellement éphémère qu'iln'existe plus.4) Une célébration en demi-teinte ? Représenter en peinture l'univers de l'industrie, c'est d'abord affirmer que, du point de vue de l'art, l'activitétechnicienne n'est qu'un spectacle parmi d'autres, au même titre qu'un nu, un paysage, une nature morte :l'industrie fournit de nouveaux « sujets » à la peinture de genre ou à la peinture d'histoire.
C'est affirmer d'autre partque l'art est l'occasion de s'émouvoir, sur le mode de l'exaltation ou de l'apitoiement, devant les réalités socialesaussi bien que naturelles.
Dans ces conditions, les mises en scène spectaculaires de la peinture n'ontessentiellement pour but que de produire un pur plaisir esthétique.
En regard de l'univers technique de l'action, l'artse pose donc comme conduite contemplative, modalité du loisir, pure culture.
Ainsi, jusque sous ses aspectshumanitaires ou de critique politique, la conscience esthétique vient-elle masquer et reproduire sur le modeidéologique les rapports sociaux réels, la division réelle du travail impliqués par le système de production ducapitalisme industriel.
Derrière l'idéologie de l'opposition du beau et de l'utile, ou derrière l'idéologie de la reprise del'utile par le beau comme pur spectacle, l'analyse de la représentation picturale fait apparaître, comme le faitl'analyse des idéologies, la réalité du rejet de l'art hors du domaine du travail, et par conséquent son statutd'activité marginale.
Conclusion.
On a remarqué que la célébration de la technique, si elle existait, était le fait de l'art ou de la politique et non de latechnique elle-même.
La technique est neutre, son usage en revanche ne l'est pas.
Aussi, célébrer la techniquerelève immanquablement d'un parti pris qui élude forcément tous ses aspects négatifs.
A tout éloge doitcorrespondre un blâme, c'est-à-dire une prise de conscience des effets néfastes de la technique par le biais d'uneréflexion philosophique, de débats politiques et sociaux, puis d'une modification des comportements envers latechnique..
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