Fantômas - littérature.

Fantômas - littérature. 1 PRÉSENTATION Fantômas, personnage de bandit rusé et machiavélique, « empereur du crime «, inventé par Marcel Allain et Pierre Souvestre. Ce génie du mal apparaît en 1911, dans une période trouble où l'inconscient collectif connaît une profonde angoisse devant les mutations technologiques de l'ère industrielle, les bandits motorisés, les attentats anarchistes et les menaces de guerre. 2 LE ROI DES CRIMINELS Fantômas fait peur et se définit lui-même ainsi : « Je suis maître de tout, de l'heure, du temps. Je suis la Mort. «. Il apparaît au public sur des affiches géantes, où il domine Paris, vêtu d'un smoking élégant, le visage barré d'un loup noir et un poignard à la main. Ses aventures sont aussitôt un succès de librairie sans précédent. Chaque volume paraît avec une couverture en couleurs, qui évoque des mystères terrifiants et arbore un titre macabre et alléchant : le Mort qui tue, la Main coupée ou le Cercueil vide. L'engouement du public pour Fantômas est immense. Louis Feuillade en tire un film en cinq épisodes (1913-1914), qui fascine les spectateurs (voir Fantômas). Ses crimes insensés, sa cruauté absolue, son art du grimage et ses évasions spectaculaires font bientôt de Fantômas un mythe de la littérature policière. Guillaume Apollinaire, André Breton, Jean Cocteau, Blaise Cendrars, Robert Desnos, Max Jacob et Raymond Queneau admirent la poésie délirante qui se dégage de cette saga terrible. 3 DES BEAUTÉS CONVULSIVES La série se compose de trente-deux volumes signés par les deux hommes, de Fantômas (1911) à la Fin de Fantômas (1913), puis de onze autres volumes écrits par Marcel Allain seul, de Fantômas est-il ressuscité ? (1926) à Fantômas mène le bal (1963). Rédigés sur le principe de l'écriture automatique et de l'improvisation au dictaphone, ces récits ont une liberté d'inspiration stupéfiante et dégagent une extraordinaire poésie noire et sauvage. Fantômas bombarde le casino de Monte-Carlo, se taille des gants dans les mains d'un cadavre, remplace le parfum des vaporisateurs des Galeries Lafayette par du vitriol, vole des rames de métro et l'or du dôme des Invalides, répand la peste sur un paquebot et précipite un autobus dans une banque pour la dévaliser. Il est aidé par une bande d'apaches pittoresques et barbares, dont les membres portent des noms incroyables : Bec-de-Gaz ou La Toulouche. Il est l'amant de Lady Beltham, dont il a assassiné l'époux. Il adore sa fille Hélène, bien que celle-ci aime le journaliste Fandor, qui ne cesse de lutter contre lui aux côtés du commissaire Juve. Capable de prendre toutes les identités, du mendiant des rues au chef de la police britannique, échappant toujours à ses poursuivants, impitoyable envers chacun et heureux de servir le mal, Fantômas n'agit que pour l'argent et le plaisir de tuer. Il recule toutes les bornes de l'invraisemblance et provoque une véritable magie noire qui hypnotise le lecteur. Dans cette cathédrale du roman populaire, tout baigne dans un réalisme fantastique où saignent les murs et chantent les fontaines de la Concorde et où les cloches déversent une pluie de bijoux et de sang sur les fidèles réunis pour la messe. Maître de l'effroi, Fantômas est peut-être l'invention littéraire la plus captivante du siècle, par son principe de lutte entre le bien impuissant et le mal invincible. Outre Louis Feuillade, les aventures de Fantômas ont inspiré plusieurs cinéastes, dont Paul Fejos (1931), Alain Resnais (1935) et André Hunebelle (1964-1966). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.