fantastique, littérature - littérature.
Publié le 28/04/2013
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3. 1 Le roman gothique anglais : prémices du fantastique
La première rupture intervient avec le roman gothique, qui prédomine dans la littérature populaire anglaise de la fin du XVIII e et du début du XIXe siècle.
À cette époque se développe un certain goût pour l’esthétique de la mort et des ruines du passé.
La littérature gothique présuppose une architecture médiévale (château, abbaye, église, cachot, crypte), une atmosphère noire et des personnages particulièrement stéréotypés (jeune fille vertueuse, personnage masculin maléfique).
Horace Walpole
inaugure le genre en 1764 avec le Château d’Otrante, qui en pose les thèmes fondamentaux.
Ce sont cependant les œuvres d’Ann Radcliffe, notamment les Mystères d’Udolphe (1794), qui demeurent les plus connues.
Matthew Gregory Lewis s’impose
comme son digne successeur avec le Moine (1796).
Dans ces romans, le recours à l’horreur apparaît comme un procédé visant à faire surgir l’incroyable, mais un dernier chapitre élucide généralement le mystère.
Ce retour au réel fait précisément défaut dans le fantastique proprement dit, où les
personnages et le lecteur demeurent en peine d’explication et restent partagés entre les phénomènes surnaturels et le domaine de la raison.
3. 2 L’âge d’or du fantastique
3.2. 1 Le fantastique français
Le fantastique s’épanouit en France à l’époque romantique.
Curieusement, deux des premiers romans gothiques de langue française émanent d’écrivains étrangers, Vathek (1786) de William Beckford et Manuscrit trouvé à Saragosse (1804-1805) de
Jan Potocki.
Les auteurs français sont largement influencés par la littérature allemande, notamment par Achim von Arnim ( Isabelle d’Égypte, 1811) et par E.
T.
A.
Hoffmann ( les Élixirs du diable, 1816 ; le Chat Murr, 1822) découvrant que
l’extravagance, le goût du macabre et la terreur peuvent parfaitement servir de support à une création romanesque.
Charles Nodier donne ainsi ses lettres de noblesse au fantastique français avec des nouvelles tantôt orientées vers le rêve ( Trilby ou le Lutin d’Argail, 1822 ; la Fée aux miettes, 1832) tantôt vers la folie ( Smarra ou les Démons de la nuit, 1821).
Prosper Mérimée (la Vénus d’Ille, 1837), Gérard de Nerval ( les Filles du feu , 1854) et Théophile Gautier ( le Roman de la momie, 1858) font également des incursions dans le genre par le biais de contes et nouvelles.
Châteaux hantés, pactes avec le
diable, malédictions de toutes sortes constituent un fonds de motifs pittoresques, alimenté et utilisé par nombre d’écrivains contemporains.
3.2. 2 Science et fantastique
Le fantastique prend un nouvel élan avec l’Américain Edgar Allan Poe, dont Charles Baudelaire traduit les Histoires extraordinaires dans les années 1850.
Inspirées par le roman gothique anglais, ces nouvelles sont imprégnées d’un climat sombre et
ténébreux.
À sa suite, les récits de la seconde moitié du XIXe siècle se nourrissent des avancées de la psychiatrie, des recherches métapsychiques et des paradis artificiels.
En effet, dans les années 1870, les nouveaux domaines d’investigation scientifique tels que la psychopathologie, l’intérêt pour les maladies mentales, l’hypnose et le magnétisme, les découvertes relatives à l’électricité et à la propagation de la
lumière, mais aussi les observations d’une apparence de vie sur les planètes lointaines renouvellent le genre.
À cet égard, le Horla (1887), de Guy de Maupassant, joue un rôle capital en mettant en scène un narrateur en proie à la folie.
De la même manière, l’Étrange Cas du Dr Jekyll et de M.
Hyde (1886) illustre la fascination de Robert Louis Stevenson pour l’aliénation et le dédoublement.
Les récits de Jules Barbey d’Aurevilly ( les Diaboliques, 1874), d’Auguste Villiers de L’Isle-
Adam ( Contes cruels, 1883) et de Joris-Karl Huysmans ( Là-bas, 1891) dénotent d’un certain attrait pour la cruauté, le morbide et le satanisme.
Dans un autre registre, le récit de vampires et de fantômes trouve ses maîtres incontestés avec Joseph
Sheridan Le Fanu ( Camilla, 1872), Bram Stoker ( Dracula, 1897) et Henry James ( le Tour d’écrou , 1898).
3. 3 Le fantastique au XXe siècle
Le courant fantastique se poursuit au XXe siècle, quoique de façon plus éparse.
À ses débuts, Franz Kafka se tourne vers le genre avec notamment la Métamorphose (1915) qui relate l’histoire d’un homme transformé en insecte.
Grand émule d’Edgard
Poe, Howard Phillips Lovecraft est l’auteur d’une soixantaine de récits fantastiques, dont l’Appel de Cthulhu (1928) et Dans l’abîme du temps (1936).
Il parvient à créer une mythologie d’épouvante que l’on retrouve dans l’œuvre de Jean Ray ( les
Derniers Contes de Canterbury, 1944).
La littérature sud-américaine voit également émerger trois figures de proue du récit fantastique.
Jorge Luis Borges connaît la renommée avec Fictions (1941) et l’Aleph (1949) qui l’inscrivent dans une réflexion métaphysique.
Son compatriote et ami
Adolfo Bioy Casares est l’auteur du célèbre roman l’Invention de Morel (1940) et d’une Anthologie de la littérature fantastique (1940) publiée en collaboration avec Silvina Ocampo, son épouse, et Borges.
Enfin, le talentueux conteur Julio Cortázar
dont les récits mêlent habilement angoisse et réalité quotidienne ( les Autonautes de la cosmoroute, 1984).
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