Extrait de Au bonheur des dames
Publié le 12/04/2011
Extrait du document
Dans l’extrait de Au bonheur des dames, on trouve tout d’abord une description de la foule, donc des femmes, et du magasin en fin de journée. Grâce à cette description le narrateur montre une certaine dépendance des femmes au magasin de Mouret. En effet, pour elles, c’est une habitude de se rendre dans ce magasin, « toujours ». Elles semblent s’y rendre pour passer le temps, « les heures vides ». De plus, la description met en valeur le magasin, Mouret le considère en effet comme un symbole religieux, « une religion nouvelle », il utilise plusieurs termes religieux, « religion », « églises », « foi », « chapelles », « divin », « dévote ». Selon lui, ce qu’il a crée remplace les églises, les femmes auraient cessé d’aller prier dans les chapelles et passeraient maintenant leur temps dans son magasin, «les heures vides, les heures frissonnantes et inquiètes qu’elle vivait jadis au fond des chapelles » . Leur foi semble avoir disparu et est remplacée par leur temps passé dans le magasin. Le narrateur utilise les termes « confessionnal » et « autel » pour qualifier le magasin. Mouret se place ainsi au rang de Dieu et son magasin en lieu de recueillement religieux. Le narrateur offre donc au lecteur une description d’un lieu religieux qu’on peut considérer comme le temple de la femme, mais il décrit aussi ce magasin comme un lieu de bataille. En effet on trouve un champ lexical du tumulte et du désordre, « longs remous », « cohue », « fièvre », « vertige », « désordonnée », « le saccage ». Les femmes semblent prendre ce magasin comme un défouloir, un lieu qui les rassureraient mais qui leur permettraient de s’exprimer comme elles le souhaitent. Ainsi, elles se manifestent et laissent leur caractère s’extérioriser, « lutte », « contre », « s’entêter », le narrateur fait ainsi l’éloge du magasin. Dans le passage, le narrateur exprime les sensations du personnage de Mouret. Celui-ci apparait ainsi fier de sa réussite commerciale, « l’or sonnait dans les caisses », « grande vente », il s’en attribut en effet tout le mérite « par sa baisse des prix et ses rendus », « sa galanterie », « sa réclame », cette réussite lui ai du. Il considère son magasin comme un lieu important pour les femmes, irremplaçables, l’utilisation de l’imparfait, « regardait », « s’enlevaient », « brisaient », exprime une habitude et renforce donc l’idée que la présence des femmes dans le magasin est constante et indispensable, ce mérite lui revient, « il avait conquis ». La nécessité de son magasin est aussi marquée par le fait qu’il pense que les femmes se révolteraient si il fermait son magasin, « s’il avait fermé ses portes, il y aurait eu un soulèvement sur le pavé », l’hyperbole « le cri éperdu des dévotes » pour qualifier les femmes à l’annonce de la fermeture de son magasin appuie l’idée d’utilité et de vitalité pour les cliente. De plus, Mouret exprime une certaine domination des femmes, il se sent largement supérieur, il considère d’ailleurs les femmes comme un « peuple », « son » peuple, il utilise un pronom possessif pour les qualifier et les rabaisser. On trouve un champ lexical de la possession, « son », « lui qui les possédait », « qui les tenait à sa merci ». Le personnage de Mouret n’exprime apparemment pas de regret à se servir de ces femmes pour sa réussite commerciale, dans sa description des termes violents sont utilisés pour les décrire à la sorti de son magasin, « dépouillée », « violée », « défaite ». Il se considère comme quelqu'un de dominant, « la brutalité d’un despote », cette comparaison renforce ce sentiment de toute puissance, « régnait » , le narrateur utilise d’ailleurs le pronom « toutes », Il considère donc qu’aucunes femmes ne peut résister à son magasin.
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