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Expose sur le mythe de la caverne

Publié le 26/05/2012

Extrait du document

Introduction:

Le mythe de la caverne est une allégorie qui illustre la situation des hommes par rapport à la vraie lumière, c’est-à-dire par rapport à la vérité. Il nous livre une double métaphore, celle de la recherche du vrai (la dialectique pour Platon) et celle de l’opinion. Les prisonniers n'ont pas besoin de chaînes : elles sont forgées par leur foi dans ce qu’ils voient. Leur pseudo-savoir (celui des ombres) est précisément ce qui les tient prisonniers. C'est d'ailleurs pour cela que seuls, ils ne pourront entreprendre de quitter la caverne. Il faudra doucement les forcer à regarder du côté de la lumière et progressivement leur faire identifier dans les étapes successives de leur progression, l'insatisfaction du résultat qu'ils obtiennent. On va dans cette progression critique, de l'illusion des sens (les ombres = l’opinion du corps) aux vérités de l'intelligible, (les essences, et au-delà, le souverain bien, symbolisé ici par le soleil).

 

I-Biographie de l’auteur:                                                                                                

 

Platon est né près d’Athènes, en 428 avant J. -C. et il y est mort en 347. Son nom était Aristoclès, mais ce fut son surnom Platon (« de large stature ») qui le désigna. Il composa des poèmes et des tragédies avant de rencontrer Socrate à l’âge de vingt ans ; celui-ci le convertit à la philo-sophie, c’est-à-dire à l’art non pas de bien parler, mais de bien penser en cherchant à concevoir la dimension intelligible du monde. Le souci de Socrate était, en effet, de réfuter les opinions ordinaires et de donner des définitions universelles qui permissent une conduite juste au sein de la Cité. Il quitta Athènes pour voyager et se rendit en Sicile et en Egypte. Il fréquenta les cercles pythagoriciens qui voyaient dans les nombres la clef d’intelligibilité du réel. C’est à Athènes en 387, douze ans après la mort de Socrate qu’il fonda l’Académie, une école de philosophie située dans le jardin Akadémos, d’où son nom. Cette école demeurera un centre d’études jusqu’au VIe siècle après J. -C, date à laquelle l’empereur Justinien ordonna sa fermeture.

 

II-Resume et Analyse du texte:                                                                                                                          

 

1-Resume:

 

Le mythe de la caverne est une allégorie qui illustre la situation des hommes par rapport à la vraie lumière, c’est-à-dire par rapport à la vérité. Supposons des captifs enchaînés dans une demeure souterraine, le visage tourné vers la paroi opposée à l’entrée, et dans l’impossibilité de voir autre chose que cette paroi. Elle est éclairée par les reflets d’un feu qui brûle au dehors, sur une hauteur à mi pente de laquelle passe une route bordée d’un petit mur. Derrière ce mur défilent des gens portant sur leurs épaules des objets hétéroclites, statuettes d’hommes, d’animaux, etc... De ces objets, les captifs ne voient que l’ombre projetée par le feu sur le fond de la caverne. De même, ils n’entendent que les échos des paroles qu’échangent les porteurs. Habitués depuis leur naissance à contempler ces vaines images, à écouter ces sons confus dont ils ignorent l’origine, ils vivent dans un monde de fantômes qu’ils prennent pour des réalités. Soudain, l’un d’entre eux est délivré de ses chaînes et entraîné vers la lumière. Au départ, il en est tout ébloui. La lumière du soleil lui fait mal, il ne distingue rien de ce qui l’entoure. D’instinct, il cherche à reposer ses yeux dans l’ombre qui ne le blessait pas. Peu à peu, cependant, ses yeux s’accoutument à la lumière, et il commence à voir le reflet des objets réfléchis dans les eaux. Plus tard, il se sent prêt à en affronter la vue directe. Enfin, il deviendra capable de soutenir l’éclat du soleil. C’est alors qu’il réalise que sa vie antérieure n’était qu’un rêve sombre, et il se met à plaindre ses anciens compagnons de captivité. Mais s’il redescend près d’eux pour les instruire, pour leur montrer le leurre dans lequel ils vivent et leur décrire le monde de la lumière, qui l’écoutera sans rire, qui donnera surtout créance à sa révélation ? Les plus sages eux-mêmes le traiteront de fou et iront jusqu’à le menacer de mort s’il s’obstine.

2-Analyse:     De l'ombre à la lumière ou de la servitude à la liberte

On distingue sans peine la signification de cette allégorie. La caverne est le monde sensible dans lequel nous évoluons, le symbole de toutes les dictatures, visibles comme invisibles. Nous sommes enchaînés dans cette caverne, esclaves de nous-mêmes et de notre éducation. La lumière est au dehors, mais il faut du courage pour la rejoindre, supporter la souffrance et la peur pour affronter la vérité. Nous devrons parcourir le sentier, qui est celui de la philosophie, pour espérer entrevoir la lumière.                                                                                                                       L'homme est libre lorsqu'il peut regarder la réalité en face. En fait, il est asservi parce qu'il tourne le dos à la lumière, son éducation n'aboutit pas parce que la lumière qui lui sert de base est étriquée, et fonctionne comme dans un théâtre de marionnettes, où l'on ne voit qu'une partie des individus et où la vie est absente. L'homme ne voit que l'ombre des individus et de ce qu'ils portent ; par ailleurs il confond l'ombre et la réalité, la parole elle-même se trouve travestie en croyant nommer les êtres et les choses, ce sont des ombres qu'ils nomment.                                                                                                                         Dans ces conditions, si on essaie de délier l'homme pour qu'il retrouve une part de liberté, il éprouve de la souffrance et reste attaché à son ancienne vision des choses: Il refuse de se tourner vers la lumière. Pour le faire avancer, il faut le sortir de la situation où il se trouve, pour le mettre en face de la réalité. Mais, en un premier temps, il sera incapable de voir les hommes, les êtres et les choses, tels qu'ils sont, il lui faut du temps pour qu'il puisse s'accoutumer à la lumière.                                                                 En s'accoutumant à la lumière, il finira par regarder la réalité en face ; il en arrive même à orienter son regard sur la source de la lumière elle-même.   Ainsi libéré par la connaissance, il découvre le bonheur de sa nouvelle situation.  Pour tous les trésors du monde, il ne veut pas revenir à son ancienne condition. Mais supposons qu'il revienne pour essayer de convaincre les autres du changement, il aura de la peine à se réadapter à la situation d'ombre dans laquelle ils se trouvent: On se moquera de lui.                                                     Il sera alors dans l'incapacité de se faire entendre, si, malgré cela, il s'avisait de vouloir les délier de leurs chaînes, il mettrait sa vie en danger. Considéré comme un être dangereux, on finirait peut-être par essayer de le tuer.

Conclusion:                                                                                                                         

Le texte de Platon revêt une sorte de valeur prophétique : connaître, progresser vers le vrai, c’est toujours pour l’homme dénoncer d’abord une mauvaise position du problème, reconnaître ce que l’on croit déjà savoir comme une erreur. Prenons pour exemple ce que voient nos yeux et  ce que sent notre corps : ils voient le soleil qui tourne dans le ciel, il sent l’immobilité du sol sous nos pieds, et l’ensemble de nos sensations nous donne l’opinion que nous sommes fixes, centres d’un mouvement universel autour duquel s’accomplit le mouvement des astres. Le génie de Copernic et Galilée sera de dénoncer la relativité de ce point de vue : ce mouvement n’est vrai que relativement à l’observateur ; et Galilée démontrera la fausseté de cette théorie, en transformant en simple possible ce qui prétendait à la vérité.

 

 

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