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Exposé sur deux extraits "Des cannibales" de Montaigne.

Publié le 01/04/2012

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montaigne

Des Cannibales – Montaigne

 

            Le texte que nous étudions « Des cannibales » fut rédigé par Michel Montaigne, né en 1533 et mort en 1592. Il était écrivain, philosophe, moraliste et homme politique français de la Renaissance. Ses « essais » ont influencés toute la culture occidentale.

Le texte que nous étudions fut rédigé entre 1572  et sa mort. Les deux extraits du livre I, chapitre 30 des Essais de Montaigne, ont été écrit à l'époque des guerres de religion, ainsi qu'au début de la conquête de l'amérique. L'auteur décrit d'abord les mœurs des Indiens du Brésil (dans le 1er extrait) puis insiste sur leur regard envers notre civilisation.

Nous verrons comment Montaigne se pose d'abord en ethnologue puis en observateur bienveillant de leurs coutumes pour considérer notre civilisation à travers le regard des Indiens.

 

            Tout d'abord, le regard de Montaigne en tant qu'ethnologue : le 1er extrait est une description de leurs coutumes, où le soucis d'objectivité s'appuie sur l'emploi de la 3ème personne. Il évoque une sorte de paradis sur terre, où l'indien serait comme le bon sauvage, être de nature, en harmonie avec la création. Le paysage, lui, plante le cadre idyllique de la terre Indienne « très plaisante » « bien tempérée » « il est raré d'y voir un homme malade », « grande abondance de poisson et de chairs ». La nature vierge de toute civilisation occidentale est de nature généreuse et Montaigne évoque ensuite leurs habitudes « toute la journée se passe à danser », « les femmes s'amusent ». Les hommes et les femmes ont chacun leurs domaines et ne dorment pas ensemble. En effet, chaque catégories à son rôle, les jeunes chassent, les femmes s'occupent de la cuisine « à chauffeur leur breuvage, qui est leur principal office », les vieillard pêchent et transmettent leurs conseiles et puis les hommes dansent et s'exercent à la guerre. Ces « sauvages » croient à l'éternité de l'âme et donc la cultive et l'exerce.

La dernière phrase du 1er extrait se révèle être une introduction au point de vue que Montaigne va défendre ensuite.

 

            Si l'observation des mœurs indiennes dans le 1er extrait est évoquée par une description bienveillante, dans le 2ème extrait, le « Je » s'introduit dans le récit, afin de se mettre au service de son argumentation : dans laquelle il entraine son lecteur « pour revenir à notre histoire ». Ce dont il veut nous convaincre c'est de la réalité de la barbarie des Indiens, en effet, le sort qu'ils font à leurs prisonniers est bien différent de ce que « nous » leur réservons, d'un côté il y a le respect et de l'autre l'humiliation de l'autre.

Dans le 2nd extrait, Montaigne, compare les indiennes aux femmes dans la Bible, avec la polygamie, la comparaison aide, car elle est faite avec les meilleurs modèles Bibliques et Antiques. Il insiste aussi sur le fait que les Indiens, ont le goût de la poésie, digne d'Anacréon « Ce premier couplet, c'est le refrain de la chanson (…) elle est tout à fait Anacreontique » pour la volupté de la métaphore, évoquée par Montaigne.

A travers ces deux extraits, et le jugement des indiens sur notre société, Montaigne nous oblige à poser sur nous, un regard critique qui déplace la mesure de la barbarie.

 

* Anacréon : né vers 550 av. J.-C. à Téos, en Ionie, mort vers 464 av. J.-C., est l'un des plus grands poètes lyriques grecs avec Alcée de Mytilène, Archiloque de Paros et Sappho. Il fut surnommé Le chantre ou le vieillard de Téos.

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