Exposé Mythe d'Er
Publié le 30/03/2011
Extrait du document
On a coutume de dire que nul n'est jamais revenu du royaume des morts pour nous en parler. Voici pourtant l'histoire d'un homme au destin extraordinaire.
Mais avant d’entamé quoi que ce soit, nous allons d’abord définir ce que c’est un mythe, ensuite « Er» et après « Mythe d’Er ».
Définition
Mythe : Un mythe est un récit qui se veut explicatif et fondateur d'une pratique sociale. Il est porté à l'origine par une tradition orale, qui propose une explication pour certains aspects fondamentaux du monde et de la société. Un mythe implique souvent plusieurs personnages merveilleux, tels que des dieux, des animaux chimériques ou savants, des hommes bêtes, des anges, ou des démons, et l'existence d'autres mondes.
Er : Er, Fils d’Arménios ,originaire de Pamphylie, mort sur un champ de bataille .
Mythe d’Er : Le mythe raconte le voyage dans le lieu divin que fit Er, mort sur un champ de bataille, mis sur un bûcher pour y être brûlé. Er de Pamphylie est présenté comme un observateur de ce qu'il advient aux âmes après la vie ou bien encore avant la vie.
C'est Socrate qui présente ce mythe, lequel participe de la croyance dans la réminiscence, la transmigration des âmes. On assiste par les yeux d'Er à une vision de l'après-vie, où les âmes connaîtraient souffrances ou récompenses.
Résumé de l’histoire du mythe d’er
Er, fils d'Arménios, de la race des Pamphyliens ; après que jadis il eut été tué au combat, parmi les morts qu'on enlevait au bout de dix jours déjà putréfiés, il fut tout d'abord enlevé en bon état, puis, transporté chez lui, alors qu'on s'apprêtait à lui rendre les honneurs funèbres, au douzième jour, étendu sur le feu, il revint à la vie, et, revenu à la vie, raconta ce qu'il aurait vu là-bas. Il dit alors qu'après être sortie de lui, son âme avait marché parmi beaucoup d'autres et qu'elles étaient arrivées en un certain lieu quasi divin « prairie », où il y avait en outre dans la terre deux ouvertures béantes voisines l'une de l'autre et pareillement dans le ciel au-dessus mais en direction opposée. Et des juges siégeaient entre elles « Minos, Eaque et Rhadamande ».
Et les âmes des morts attendent du jugement qui allait leur restituer le juste salaire, au décuplé, de leurs bonnes et mauvaises actions, après avoir rendu leur jugement, ordonnaient d'une part aux justes de marcher vers la droite et vers le haut à travers le ciel, leur attachant sur le devant un signe de la manière dont ils avaient été jugés, d'autre part aux injustes (de marcher) vers la gauche et vers le bas, ceux-là ayant derrière eux un signe de tout ce qu'ils avaient fait. Lors donc que lui-même s'avance, on lui dit qu'il lui faudrait devenir messager aux hommes des choses de (ce monde-) là et ils lui recommandent d'écouter et d'observer tout ce qui se passe en ce lieu. Il vit donc en cette place d'une part, à travers l'une des deux ouvertures béantes du ciel et de la terre, s'en aller les âmes, après que celles-ci aient été jugées, d'autre part à travers l'autre, de l'une d'une part en monter de la terre, pleines de crasse et de poussière, de l'autre d'autre part, en descendre d'autres du ciel, pures. Et celles qui arrivaient continuellement paraissaient venir comme d'un grand voyage, et, revenant joyeuses vers la prairie, posaient leurs tentes comme dans une assemblée de fête, et se saluaient en outre mutuellement pour autant qu'elles se connaissaient, et celles qui venaient de la terre s'informaient en outre auprès des autres des choses de là-bas et celles qui venaient du ciel auprès des premières, et elles se racontaient les unes aux autres en détail, les unes en se lamentant et en pleurant en s'en ressouvenant, combien de choses et lesquelles elles auraient subi et vu durant leur voyage sous terre --or ce voyage est de mille ans--, et les autres au contraire qui venaient du ciel racontaient des jouissances et des spectacles inimaginables de beauté. Assurément, ces nombreuses histoires, prendraient. beaucoup de temps à raconter ; mais il dit que le point capital en étaient ceci : quelque nombreuses que puissent être les injustices qu'elles avaient commises et les victimes de chacune, pour toutes sans exception, elles subissaient une peine tour à tour, pour chacune dix fois autant --ceci étant donc une période de cent ans pour chacune, de façon à être pareille à une vie humaine--, afin qu'elles subissent un châtiment décuple de l'injustice, et si par exemple certaines étaient responsables de beaucoup de morts, pour avoir livré par trahison soit des cités, soit des armées dans leurs campements, et les avoir jetées en esclavage, ou coresponsables de quelque autre mauvais traitement, elles gagnaient pour chacun des souffrances décuples de toutes celles-ci, et par contre si certaines avaient fait de bonnes actions et étaient devenus justes et pieuses, selon les mêmes principes, elles gagnaient leur récompense. Sur ceux qui avaient passé tout de suite et avaient vécu peu de temps, il disait d'autres choses non dignes de mémoire. Envers l'impiété et la piété à l'égard des dieux et des ancêtres et le meurtre commis de sa propre main, il racontait que les salaires étaient encore plus grands.
personage
_Er, fils d'Arménios, originaire de Pamphylie, mort sur un champ de bataille
_ Les juges des âmes :
« Minos, Eaque et Rhadamande ».
_Les Moires, filles de Nécessité :
• Lachésis (Λάχεσις / Lákhesis, « la Répartitrice », enroule le fil) ; elle chante le passé
• Clôthô (Κλωθώ / Klôthố, « la Fileuse ») ; elle chante le présent
• Atropos (Ἄτροπος, « l'Implacable », coupe le fil) ; elle chante l'avenir.
_Un hiérophante, porteur des sorts et des modèles de vie
Ceux qu'Er auraient raconté avoir vu choisir de nouvelles vies :
• Orphée devint cygne
• Thamyras devint rossignol
• Ajax, fils de Télamon, devint lion
• Agamemnon devint aigle
• Atalante devint athlète masculin
• Epéos, fils de Panopée, devint femme industrieuse
• Thersite (le bouffon), devint singe
• Ulysse devint un homme privé - avec une vie discrète
• les animaux aussi connaissent dans ce lieu de passage la migration de leur âme, en choisissant leur sort.
Lieu
Lieu divin, prairie, sorte de carrefour où les âmes séjournent sept jours et communiquent entre elles et où on peut voir :
o en direction de la Terre, deux ouvertures côte à côte - l'une faite pour monter vers ce lieu, l'autre pour le quitter et descendre vers des lieux de souffrance dans les profondeurs de la Terre
o en direction du Ciel, deux ouvertures face aux ouvertures de la Terre - les justes empruntent la route à droite qui monte vers le Ciel, vers des lieux de récompense ; l'autre route permet d'en revenir
• Tartare : l'enfer
• la plaine de Léthé, rivière, fille d’Océan, Okéanos, père de tous les fleuves. Elle sépare le Tartare des Champs Elysées. Son eau procure l’oubli.
Pourquoi avoir develloper ce mythe ?
Même si le sujet de récompense des certains agissent de manière juste semble clos, Platon a quand même voulu développé ce mythe car en analysant les faits ,Socrate voulait peut-être distinguer récompense visible et récompense invisible après la vie.
Avec ce récit mythique sur le devenir des âmes dans l'au-delà et leur choix de vie future, Platon nous conduit sur les rives imaginaires du possible, nous mettant en garde contre l'avidité et le désir de pouvoir qui conduisent l'homme à sa perte.
Interpretation du mythe
Er est le seul homme à avoir eu la possibilité de revenir du royaume des morts. Platon explique ici que l'âme est jugée « à nue». Les âmes sont présentées toutes de la même manière aux trois juges des Enfers (Minos, Eaque et Rhadamanthe) mais leur passé diffère bien évidemment et leur jugement sera donné en conséquent. Tout cela pour montrer l'équité qui règne dans l'au-delà. Personne ici-bas, sur terre, ne peut profiter de son statut là-bas, même s'il est roi. Après ce jugement les âmes, dans l'ordre de leur \"bonté\", ont la possibilité de se réincarner suivant les différents choix qui leur sont proposés.
Les âmes sont alors invitées à ramasser un «sort» jeté au hasard par un hiérophante et qui va déterminer leur ordre de passage dans le choix d'un modèle de vie offrant toute la gamme des activités humaines. Après que toutes les âmes eurent fait leur choix, elles durent passer sous le fuseau de Clotho pour ratifier le destin choisi. Puis elles burent l'eau du Lethé, le fleuve de l'oubli avant d'être soudain propulsées, comme des étoiles, vers le lieu de leur naissance future.
Le passé n'est pas source de nostalgie mais d'expérience pour l'homme. Le répit, l'oubli du passage dans l'au-delà, allège la conscience humaine du poids d'évènements passés non intégrés et permet de commencer une nouvelle incarnation avec la relative fraîcheur de l'éveil matinal. On ne peut revenir en arrière car toute décision met en oeuvre un processus naturel aussi irréversible que celui de la naissance, ou l'enchaînement des jours et des nuits.
Intérêt philosophique
Ce mythe présuppose la doctrine de la réincarnation, ou retour périodique des âmes dans des corps distincts afin de vivre des expériences utiles à l'évolution de la conscience.
La question de la liberté et du déterminisme est abordée indirectement dans ce mythe. Et la justice ne va pas sans la liberté, et que le vrai sujet du mythe d'Er, c'est la liberté : la liberté de choisir, de se choisir. Si comme le suggère Platon, les âmes disposent de la liberté de choix de leur existence future, ce choix est pourtant conditionné par les passions de chacun, la dépendance aux honneurs ou à l'attachement à une vie confortable. Aucune rétribution extérieure ne vient sanctionner les actions passées des hommes : ils sont leurs propres juges et les artisans de leur propre destin.
«La vertu n'a point de maître ; chacun de vous selon qu'il l'honore ou la dédaigne, en aura plus ou moins. La responsabilité appartient à celui qui choisit. Dieu n'est point responsable.»
A la question première de l'œuvre platonicienne, à quoi sert la philosophie?, le mythe répond : pour faire un bon usage de la liberté, pour faire des choix éclairés, il est nécessaire d'avoir ce recul que permet la réflexion. Grâce à la philosophie, l'homme advient comme sujet responsable, pouvant répondre de son existence .
Bref
En une seule histoire, le mythe donne des réponses aux trois questions majeures de la philosophie : d'où venons-nous? Qui sommes-nous? Où allons-nous? Avec le mythe d'Er on est aux origines de la pensée.
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