Exposé du livre "Au bonheur des Ogres" de Dainiel Pennac
Publié le 10/11/2013
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Exposé de lecture Daniel Pennac : Au bonheur des ogres 1/ Présentation de l'auteur: Daniel Pennac de son vrai nom (Daniel Pennacchioni) est né à Casablanca (Maroc) en 1944. C'est un écrivain français contemporain; il est le fils d'un militaire qui a exercé notamment en Afrique. Après une maîtrise de lettres à Nice, il entre dans l'enseignement. Ses études de lettres le mènent à l'enseignement, de 1969 à 1995, en collège puis en lycée, à Soissons et à Paris. En 1979, Daniel Pennac fait un séjour de deux ans au Brésil, qui sera la source d'un roman publié vingt-trois ans plus tard : Le Dictateur et le hamac. Il commence à écrire pour les enfants comme entre autres L'?il du loup en 1984 et finit par proposer Au Bonheur des Ogres à la Série noire (éditeur) . C'est ainsi que Benjamin Malaussène et ses amis de Belleville font leur entrée dans la littérature. Cette oeuvre est le premier roman de La saga Malaussène, du nom du personnage principal, qui comporte 7 tomes : - Au bonheur des ogres (1985) - La Fée Carabine (1987) - La Petite Marchande de prose (1989) - Monsieur Malaussène (1995) - Des chrétiens et des maures (1996) - Aux fruits de la passion (1999) - Monsieur Malaussène au théâtre (1996) Daniel Pennac réçoit de nombreux Prix dont celui du Mystère de la Critique en 1988 pour La Fée carabine Un récit autobiographique illustre aussi son parcours d'auteur avec Chagrin d'école en 2007. Des essais, autres romans et livres illustrés font partie également de ses nombreux écrits. 2/ Présentation de l'oeuvre: Au bonheur des ogres est un roman policier dont le titre a été inspiré par le roman d' Emile Zola au bonheur des dames dont le principal lieu de l'intrigue est aussi un grand magasin parisien. Au bonheur des ogres est parue en 1985. L'intrigue du roman de Pennac se situe en effet à Paris dans les années 80 dans le quartier de Belleville où réside Benjamin Malaussène et sur son lieu de travail : un grand magasin proche de République, certainement le BHV avec son rayon bricolage au sous sol. Benjamin Malaussène y travaille au bureau de réclamations. Il est une sorte de bouc émissaire : lorsqu'un client est mécontent et veut porter plainte, son chef Lehman, lui fait endosser devant le client toute la responsabilté de la réclamation le menaçant de licenciement et de dédommagements afin que le client retire sa plainte. C'est la période de Noël, et une série de bombes explosent dans le magasin faisant à chaque fois un ou deux morts et semant la pagaille dans les rayons. La fonction de Benjamin dans le magasin et le fait qu'il se trouve malencontreusement à chaque fois sur les lieux exacts de l'explosion sauf une fois où c'est une de ses soeurs amène rapidement la police et un certain nombre de personnes à le soupçonner. Chaque soir, lorsqu'il est avec sa famille, il raconte une histoire remettant en scène les explosions de bombes mêlées au comportement des personnes qui l'entourent (sa famille, ses collègues, les inspecteurs). Ces histoires vont l'aider à deviner qui fait exploser les bombes. Mais c'est cependant la police qui éclaircit les derniers éléments de l'affaire. 3/ Présentation des personnages: Benjamin, le personnage principal est l'aîné d'une grande famille dont il s'occupe. Elle est composée de demi-frères et soeurs ; tous sont nés de père différent et absent de la maison. Sa mère est rarement présente. Sa soeur Louna fait des études d'infirmière, Thérèse est voyante, Clara prépare son bac de français et adore la photographie, son frère Jérémy fait exploser une bombe dans son école, et le dernier frère « Le Petit » appelé ainsi parce qu'il était tout petit à sa naissance. Il y aussi Julius le chien épileptique. Tante Julia, suite à une rencontre dans le magasin devient sa petite amie. On ne connait que son pseudonyme donnée par Benjamin. Tante Julia est journaliste et aide Benjamin à mener sa propre enquête afin de se disculper. Thèo est un collègue de Benjamin travaillant au rayon bricolage et qui va aider aussi Benjamin à trouver le coupable. 4/ Choix narratifs de l'auteur: Au bonheur des ogres est un roman réaliste car l'auteur décrit des événements , des situations vraisemblables et des lieux réels. Sans introduction, l'auteur choisit de nous mettre directement dans une situation comme si l'histoire avait déjà commencé. Daniel Pennac a choisi Benjamin pour être le narrateur du récit. Cela nous permet de connaître toutes les pensées du personnage principal. On a également très peu de descriptions, beaucoup de méthaphores et de comparaisons. l'humour est aussi très présente dans ce roman. Le ton de l'auteur est parfois grave mais léger à la fois. Par moment le langage utilisé est familier ou argotique. 5/ Principaux thèmes et objectifs du livre: Daniel Pennac a choisi comme thème notre société de consommation, le monde du travail, une enquête policière et la seconde guerre mondiale pendant laquelle les 6 ogres appartenant à une secte tuent des enfants dans le grand magasin fermé lors de cette période trouble de l'histoire. L'auteur cherche à renforcer au travers de la fonction de Benjamin de « Bouc Emissaire » qu'il soit doublement victime. Victime de la société de consommation qu'il voit décadente et victime d'être suspecté d'assassinats. L'auteur essaie aussi que le lecteur puisse facilement se mettre dans la situation du client afin de savoir comment il réagirait lui même face à un problème de qualité de produit acheté dans un magasin. 6/ Commentaire de l'extrait selectionné: l'expression « Tout marche comme des roulettes » (ligne 1) donne l'impression que la scène a été souvent répété et est parfaitement maîtrisé afin de duper le client. L'auteur dénonce ainsi cette société de consommation. Les côtés comiques de la scène proviennent du fait qu'ils jouent la comédie au client. Après le rôle que Benjamin tient « ému par mon émotion » ligne 2 , le client en devient même ridiculement drôle « Monsieur muscle se dégonfle » (ligne 2). Son chef Lehman en rajoute encore « Et il me propose de me la faire payer si cher » (ligne 12) ayant à faire un client « costaud » que la situation lui échappe entraînant des menaces du client. Mais Le magasin a atteint au travers finalement de ces trois victimes son but : le client décide de retirer sa plainte et il n'est donc plus une victime du magasin. Lorsque le client casse la règle de Lehman (ligne 28-29), cela renforce la situation de la fin du dénouement de la scène. La métaphore de l'escalier roulant dans lequel le client est avalé amplifie le côté ridicule du client et amène le lecteur à être encore plus témoin de la scène. Le rire de Lehman « de se marrer comme une baleine » ligne 35 permet de comprendre qu'il est arrivé au but recherché celui de piéger le client. Enfin à la fin Le fait que Malaussène pense que le client retire sa plainte par excès d'humanité démontre certainement que l'auteur au travers son personnage cherche à donner au lecteur un sens très profond à ce terme.
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