Explication De Texte, Kant, Métaphysique Des Moeurs.. Le Bonheur

Kant dans Métaphysique des Moeurs de 1785, soulève la question de la quête de bonheur. Le bonheur semble être un bien suprême auquel aspire l'ensemble des hommes. Nous nous demanderons pourquoi Kant le considère comme " inatteignable " ?  Nous essaierons de répondre à cette problématique en nous penchant sur les différents arguments et exemples que donne Kant au long du passage étudié et nous verrons donc pourquoi il considère le bonheur comme irrationnel et idéal de l'imagination.

Dans la première partie, de la ligne 1 à 9, Kant explique le problème majeur du bonheur. La première phrase (l. 1 à 4) explique que ce dernier est en effet une notion trop floue et indéfinie, de ce fait l'homme désirant, l'homme en quête du bonheur, ne peut être sur de ce qu'il désire tout en restant " cohérent avec lui même ". C'est à dire, vouloir des choses dans la capacité de les maîtriser, en restant à notre portée, dans nos limites. La deuxième phrase (l. 4 à 9) de cette première partie quant à elle, tente de nous donner une réponse au problème que rencontre l'homme à trouver le bonheur. En effet, Kant pense que les éléments qui composent le bonheur se trouvent dans " l'expérience ". Etant donné que chaque homme a sa propre expérience de la vie, le bonheur est donc totalement subjectif. Chacun se crée sa propre idée du bonheur. Kant continue son argumentation en disant de celui-ci qu'il est " un tout absolu ", c'est à dire un état d'entière jouissance, de satisfaction sans fin et que de plus, chacun pourrait le trouver à tout moment de sa vie. Mais Kant formule une contestation dans la partie suivante.

En effet, dans la seconde partie (l. 9 à 22) Kant pense qu'aucun homme ne peut avoir une idée précise de ce qu'il souhaite vraiment : (l. 9 à 11) " Il est impossible que l'être fini [...] se fasse un concept déterminé de ce qu'ici il veut véritablement " Kant entend par " être fini " un être limité, imparfait, donc sous entendu, l'homme. Kant pour expliquer son argument, va donner une suite d'exemples. Le premier exemple est celui d'un homme qui souhaite être riche, mais Kant émet une liste de ' contreparties ' qui s'abattraient sur lui et qui pourraient changer sa vision du bonheur, telles que les " soucis ",  " l'envie " ou encore " les embûches ". L'exemple suivant est celui d'un homme souhaitant " beaucoup de connaissances  et de discernement ". Ce dernier peut également se retrouver face à des inconvénients , tels que l'indignation ou la déception face " aux maux " qu'il découvre malgré lui et/ou aux besoins qu'il va se créer au fil de ses connaissances. Si l'homme veut " une longue vie ", il n'est pas assuré que celle-ci ne sera pas semée d'embûches , si il souhaite être en bonne santé, il n'est pas sûr que cette santé l'amène à faire toujours de bons choix (Ex: Je suis en bonne santé, je n'ai donc pas besoin de faire attention à ce que je mange - sucres, cholestérol, AVC.. ses excès l'amèneront peut être jusqu'à la mort. Alors qu'à l'inverse, si il avait du faire attention à sa tension artérielle, il aurait surveiller son cholestérol et n'aurait pas eu de risque d'AVC. ) Kant insiste donc une nouvelle fois sur ce que l'on peut avoir, mais en restant raisonnable. 

Dans cette troisième et dernière partie (l. 23 à la fin), Kant assure que l'homme ne peut pas être sûr et certain que telle ou telle chose le rendrait pleinement heureux et ce pour toujours, car comme il nous l'a démontré par ses exemples, la réalisation d'un désir un engendre un autre ou, engendre des contreparties. Il faudrait que l'homme soit omniscient pour pour anticiper les événements, mais ceci n'est pas envisageable. La définition universelle du bonheur est donc impossible à déterminée. Le bonheur est propre à chacun, ce n'est pas comme le mode d'emploi de n'importe quel appareil électronique, qui serait le même pour tous. Il n'existe pas une consigne à suivre pour parvenir au bonheur, car celui ci appartient à l'imaginaire, ce n'est qu'un idéal qui diffère selon l'imagination de chacun. Le bonheur est un concept qui ne fait pas appel à la raison, car comme nous l'avons vu, il faut plus que savoir bien juger pour atteindre le bonheur. On ne peut donc qu'imaginer le bonheur et non le concevoir.