Explication de texte Henri Bergson
Publié le 01/02/2014
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Texte n° 1: Nous sommes des êtres libres. Avant d'accomplir une action, quelle qu'elle soit, nous nous disons que nous pourrions nous en abstenir. Nous concevons divers motifs et par conséquent diverses actions possibles, et après avoir agi, nous nous disons encore que, si nous avions voulu, nous aurions pu faire autrement. - Sinon, comment s'expliquerait le regret d'une action accomplie ? Regrette-t-on ce qui ne pouvait pas être autrement qu'il n'a été ? Ne nous disons-nous pas quelquefois « Si j'avais su, j'aurais agi autrement ; j'ai eu tort. « On ne s'attaque ainsi rétrospectivement qu'à des actes contingents ou qui paraissent l'être. Le remords ne s'expliquerait pas plus que le regret si nous n'étions pas libres ; car comment éprouver de la douleur pour une action accomplie et qui ne pouvait pas ne pas s'accomplir ? -Donc, un fait est indiscutable, c'est que notre conscience témoigne de notre liberté. Henri BERGSON Questions : 1- a) Dégagez la thèse de ce texte (5 points). b) Montrez comment elle est établie (10 points). 2- Expliquez : « On ne s'attaque ainsi rétrospectivement qu'à des actes contingents. « (5 points) 1)a) Dans ce texte, la thèse que soutient Bergson, c'est que l'homme est un être libre parce qu'il a le choix (libre arbitre). 1)b) Avant même d'agir, nous nous posons la question : Je veux le faire ? (volonté) ou je ne veux pas le faire ? (non volonté). Et lorsque nous agissons, nous avons le sentiment que nous pourrions agir autrement, faire un autre choix en tenant compte d'autres motifs ou d'autre raisons. Pour nous, avoir le choix est un signe de liberté. Mais en ayant le choix, nous prenons le risque de regretter l'action une fois celle-ci accomplie. Après avoir fais un choix, nous pouvons avoir bonne conscience, (avoir le sentiment d'avoir fait ce qu'il fallait) ou mauvaise conscience (éprouver du remords). Ce qui montre que notre conscience accompagne ce choix. Il est évidant que l'on peut regretter que ce qui dépend de nous. Nous ne pouvons pas avoir de remords pour une action qui était inéluctable. Nous ne pouvons pas regretter s'il n'y a pas eu à un moment un acte libre. Ce qui amène à conclure que notre conscience témoigne de notre liberté. 2) « On ne s'attaque ainsi rétrospectivement qu'à des actes contingents «Dans cette phrase, l'adverbe rétrospectivement signifie : après coup, après réflexion ou encore à l'évocation d'un évènement. Les actions sont définies ici comme contingentes ; elles peuvent ne pas avoir lieu, ce sont des actes qui ne sont pas inscrit dans notre nécessité (actes non nécessaire). A travers cette phrase, Henri BERGSON semble dire : que ce n'est qu'une fois l'action accomplie, que l'on ce dit qu'elle n'était en réalité pas nécessaire. On ne saurait déplorer que ce qui aurait pu ne pas être. Et si nos actes sont contingents, si nos actions auraient pu être autrement qu'elles n'ont été, cela prouve bien que nous avons choisi de les faire être : notre responsabilité témoigne que nous sommes libres, et réciproquement, notre liberté nous avertit que nous sommes responsables de nos actes (la liberté et la responsabilité sont liées). Aide au texte : b) Expliquez : « On ne s'attaque ainsi rétrospectivement qu'à des actes contingents. « De façon rétrospective, après coup, en regardant vers le passé / après coup ; à la réflexionQui se manifeste après coup, à l'évocation d'un événement On ne saurait déplorer que ce qui aurait pu ne pas être, c'est-à-dire le contingent ; et si nos actes sont contingents, si nos actions auraient pu être autrement qu'elles n'ont été, cela prouve assez que nous avons choisi de les faire être : notre responsabilité témoigne que nous sommes libres, et réciproquement, notre liberté nous avertit que nous sommes responsables de nos actes. Avoir fui les difficultés peut donner lieu à un reproche ultérieur parce que l'on sait qu'on aurait pu les affronter. Les actions sont définies ici comme contingentes : elles peuvent ne pas avoir lieu. Ou bien certaines paraissent l'être : ici l'auteur veut nous signifier que quelquefois certaines actions sont nécessaires et que nous les disons contingentes pour nous les reprocher ou nous en rendre responsable. Une personne est de mauvaise foi et nous déteste. Faire de l'ironie sur son côté têtu va déclencher nécessairement son irritation alors que l'on peut se dire que nous en sommes la cause. En fait, de par sa haine, elle ne peut que mal réagir. Ainsi, nous rendant responsable, on est un agent libre. Une responsabilité qui disparaît quand nous sommes face à des actes non contingents, c'est-à-dire nécessaires, dont nous savons qu'ils ne pouvaient pas être autrement qu'ils ont été. Mais comme le souligne Bergson, cette contingence ne peut être qu'apparente: il se peut donc que le libre arbitre soit une illusion, cela n'empêchera pas que nous nous sentions libres et pensions libres (on peut ici penser à l'illusion du libre-arbitre critiquée par Spinoza, même si la liberté peut être comme compréhension et acceptation de la nécessité - d'ailleurs c'est plutôt en ce sens que Bergson pense la liberté comme opposé à l'hétéronomie et comme coïncidence avec ce que nous sommes) c)Expliquez: « Le remords ne s'expliquerait pas plus que le regret si nous n'étions pas libres. « Le remords suppose une souffrance morale. On se sent responsable et on pense qu'on aurait pu agir ou faire autrement. Le remords implique, ce qui n'est pas le cas du regret, un sentiment de culpabilité. Si toutes les actions étaient nécessaires, nous ne serions pas en mesure d'éprouver ces deux sentiments. Contingentes, les actions renvoient à un agent qui décide et choisit. Un individu par conséquent libre.
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