Existe-t-il un savoir du juste ?
Publié le 25/01/2004
Extrait du document
Dans les matières, donc, où
on doit nécessairement se borner à des généralités, et où il est
impossible de le faire correctement, la loi ne prend en
considération que les cas les plus fréquents, sans ignorer
d'ailleurs les erreurs que cela peut entraîner. La loi n'en est pas
moins sans reproche, car la faute n'est pas à la loi, ni au
législateur, mais tient à la nature des choses, puisque par leur
essence même la matière des choses de l'ordre pratique revêt ce
caractère d'irrégularité. Quand, par suite, la loi pose une règle
générale, et que là-dessus survient un cas en dehors de la règle
générale, on est alors en droit, là où le législateur a omis de
prévoir le cas et a péché par excès de simplification, de corriger
l'omission et de se faire l'interprète de ce qu'eût dit le
législateur lui-même s'il avait été présent à ce moment, et de ce
qu'il aurait porté dans sa loi s'il avait connu le cas en question.
De là vient que l'équitable est juste, et qu'il est supérieur à une
certaine espèce de juste, non pas supérieur au juste absolu, mais
seulement au juste où peut se rencontrer l'erreur due au caractère
absolu de la règle. Telle est la nature de l'équitable : c'est
d'être un correctif de la loi, là où la loi a manqué de statuer à
cause de sa généralité. En fait, la raison pour laquelle tout n'est
pas défini par la loi, c'est qu'il y a des cas d'espèce pour
lesquels il est impossible de poser une loi, de telle sorte qu'un
décret est indispensable. De ce qui est, en effet, indéterminé, la
règle aussi est indéterminée, à la façon de la règle de plomb
utilisée dans les constructions de Lesbos : de même que la règle
épouse les contours de la pierre et n'est pas rigide, ainsi le
décret est adapté aux faits.
Platon
Glaucon: - Écoute ce que je me suis chargé d'exposer d'abord,
c'est-à-dire quelle est la nature et l'origine de la justice. On dit
que, suivant la nature, commettre l'injustice est un bien, la subir
un mal, mais qu'il y a plus de mal à la subir que de bien à la
commettre. Aussi quand les hommes se font et subissent mutuellement
des injustices et qu'ils en ressentent le plaisir ou le dommage,
ceux qui ne peuvent éviter l'un et obtenir l'autre, jugent qu'il est
utile de s'entendre les uns les autres pour ne plus commettre ni
subir l'injustice.
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