Eugénie Grandet - analyse extrait
Publié le 02/03/2011
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Eugénie Grandet – analyse extrait . Introduction Situation Le lendemain de l’arrivée de Charles Grandet à Saumur. Eugénie, charmée par son cousin la veille, apparaît enfin en tant que personnage à part entière. Cf p.95 : « Il lui avait plus surgi d’idées en un quart d’heures qu’elle n’en avait eu depuis qu’elle était au mode. » Début des attentions pour son cousin : elle se croit seule capable de deviner les désirs de son cousin. La veille, elle a fait remplacer la chandelle de la chambre de Charles par de la bougie, fait bassiner ses draps par Nanon... Au matin elle a fait une « toilette » pour la première fois de sa vie. Là elle a demandé du sucre, du café et de la galette pour son cousin. * L’amour naissant pour son cousin la fait braver l’avarice et la colère consécutive de son père. Contenu La scène se passe chez les Grandet, à 11h : Charles vient de se lever, les autres l’ont attendu toute la matinée > aperçu du décalage de la vie de Paris avec celle de la province. Entre Grandet : sème la terreur chez les 3 femmes coupables d’avoir donné du sucre, auquel Grandet tient énormément, à Charles. Affrontement entre l’amour d’Eugénie pour son cousin et l’avarice de Grandet. Plan 1. Repas détaillé précédemment : on sait que pour le déjeuner, cela se passe debout, chacun à droit à une tranche de pain, du fromage, un verre de vin ou un fruit. * Ici, la rupture des habitudes si soigneusement établies et détaillées par Balzac fait l’effet d’une bombe, prend des proportions énormes. > Enfermement de la province. 2. Chaque personnage a un rôle bien défini : * Eugénie : héroïsme sans éclat. S’oppose à son père, s’exposant ainsi à un danger (la colère de son père), sans que jamais Charles pour qui elle fait tout cela ne s’en aperçoive et ne la remercie * Tirade sur la maîtresse parisienne + citation de Zweig : « Elle déploie tout autant de courage que Napoléon se précipitant le drapeau à la main sur le pont de Lodi. » * Grandet : joue son grand rôle de maître de maison tyrannique. Sème la terreur, montre une fois de plus son avarice extrême. Sème une terreur cachée, soit par une feinte douceur – soit par une feinte approbation, soit par un feint humour à l’adresse de son neveu. Malgré cela, sa véritable nature perce : il suscite la terreur chez lui. * Charles : il est le témoin externe, peut représenter le lecteur ou tout autre étranger ignorant les coutumes de la maison Grandet. Assiste à tout sans rien comprendre, il semble absent : continue à petit-déjeuner (rythme décalé, les autres s’apprêtent à déjeuner). Absent alors que c’est autour de lui-même que s’organise ce drame muet : tout cela a été organisé pour lui, sans qu’il se rende compte des conséquences dangereuses de ce petit déjeuner qu’il n’apprécie même pas vraiment ; tous savent la mort de son père, sauf lui. Décalage entre Grandet et Charles : * Comparer leurs désignations : toujours « Charles » > un enfant, qui plus est sans père désormais Vs. Grandet, multiples expressions le désignant comme un tyran * Mme Grandet : victime. Tout le champ lexical la concernant la désigne comme telle : c’est sur elle que va s’abattre la colère de Grandet. Résignée, elle ne se défend pas. * Nanon : témoin de la scène. A aidé à ce « déjeuner-crime », mais bénéficie d’une sorte d’affection de la part de Grandet, qui en quelque sorte la protège. Rôle de servante ? Problématique * En quoi cette petite scène de déjeuner est-elle représentative du roman Eugénie Grandet ? Et de manière plus générale, de l’œuvre Scènes de la vie de Province ? Apparté sur le sucre Symbolique du sucre (8 fois dans le texte) : ce qu’il représente pour Grandet (avarice > richesse, luxe) ; pour Eugénie (douceur pour son cousin, parce qu’elle l’aime ; pour adoucir la peine qu’il ressentira à l’annonce de la mort de son père ?), pour Charles (une sucrerie de plus à laquelle il est habitué). Conclusion Intrigue et rôles dignes d’une tragédie > méchant, héroïne, amour, victime, témoin… /! Tout cela rendu un peu ridicule par le fait qu’il ne s’agit que d’un déjeuner. Montre encore une fois l’avarice de Grandet, mais surtout, justifie le sous-titre de l’œuvre : Eugénie Grandet, un drame bourgeois/de province. * Scène intense, qui condense tout l’esprit du roman : drame véritable sous des apparences provinciales, drame étouffé par les habitudes, ect… N’en est pas moins terrible, cf citation sur les acteurs. « Une terrible action, un drame sans passion, ni poignards, ni sang répandu, mais relativement aux acteurs, plus cruelle que tous les drames accomplis dans l’illustre famille des atrides. » Condensé également de l’intrigue principale, puisqu’ici l’amour encore naissant d’Eugénie pour son cousin de heure déjà à l’avarice de Grandet > drames à suivre annoncés dès la 1ère phrase : « Un malheur pressenti arrive presque toujours. »
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