Etude d'un extrait de texte : Extrait de l'Entendement Humain de J.Locke
Publié le 19/09/2011
Extrait du document
Le passage qui nous est proposé est issu d’un Essai philosophique de John Locke concernant l’ Entendement Humain. Dans cet essai, celui-ci s’efforce de montrer qu’aucune idée innée n’existe dans l’esprit. D’ après lui, cet esprit ne serait qu’une page blanche sur laquelle les sens inscrivent des informations venues du monde extérieur où de l’ activité de l’esprit. Locke, afin d’approfondir son développement, ira même jusqu’ à dire que l’esprit est une « table rase » comparable à quelque chose de vierge comme par exemple l’esprit d’un nouveau né. Les pensées de Locke s’ opposent aux pensées de Descartes et plus particulièrement à sa doctrine cartésienne des idées innées. Pour Descartes le point de départ de la connaissance doit être dans l’esprit donc les idées claires et distinctes seraient innées, tandis que pour Locke, c’est l’ « Expérience » , qui s’ appuie sur la sensation et la réflexion, qui inscrit dans l’esprit des connaissances. Donc selon lui nous n’ avons pas d’ idées innées. Il souhaite nous faire comprendre que même la pensée logique est d’ abord déterminée par le contact entre l’esprit et le monde par conséquent sans l’ expérience il n’ y aurait pas de pensée du tout. La théorie de la connaissance d’ après laquelle le savoir procède de l’ expérience, et nos idées des sens est l’un des fondements de ce texte : c’est l’ empirisme. Cet extrait est construit en deux parties : une première de « Supposons… » à « ses connaissances ? » et la deuxième allant de « A cela… » jusqu’à la fin. La première partie est constitué de plusieurs questions que nous expose Locke. Grâce à cela il nous place dans la situation d’un observateur d’ une âme naissante. La deuxième partie concerne la réponse que l’ auteur donne à cette première partie. Par cela on découvre la manière qu’ il a de penser et de répondre aux questions précédentes. Il répond qu’ en un mot c’est l’ expérience qui est le fondement de toutes nos connaissance. On va donc voir que toutes nos idées proviennent de l’expérience. Tout d’abord on verra les relations qu’ il a entre l’ âme et l’ esprit. Ensuite on verra comment fonctionne l’ expérience et comment elle nous apporte la connaissance. Pour commencer, Locke nous fait rentrer dans la peau du « personnage » , c’est-à-dire qu’ il nous met dans la situation d’ une âme vierge. Mais qu’ est-ce que l’ âme ? La notion d’ âme joue un grand rôle dans la croyance religieuse car lorsque quelqu’un meurt son âme le quitte, raison pour laquelle son corps devient inerte. L’ âme serait, d’ après Epicure une chose matérielle et mortelle qui peut se transformer en fantôme ou aller vers un paradis ou un enfer ainsi elle devient porteuse d’ un espoir de vie éternelle mais la n’ est pas la question. On se place donc dans la peau d’ une âme sans connaissance et l’ on va voir que sans la théorie des idées innées on peut rendre compte de la connaissance. C’ est pour cela que sa thèse s’oppose directement à celle de Descartes. Il nous dit alors que l’ esprit est comparable, « au commencement » à une « Table rase » du latin tabula rasa. C’est-à-dire que l’ âme serait comme une table de cire vierge sur laquelle on écrivait alors aucune idées innées n’ existent. Une question doit alors se poser : comment l’ âme se remplit alors d’ idées si comme la thèse de l’ empirisme le dit elle n’ en dispose d’aucune au départ. On va essayé de comprendre comment on peut passé d’ une âme vierge à une âme remplit, « agissante et sans borne », qui nous donne accès à la faculté d’ observer, de penser, d’ imaginer, … Pour cela, on cherche donc les « matériaux » dont parle Locke dans cette extrait, qui ont permis l’ accomplissement d’ une âme.La matière et l’ esprit désignent deux réalités distinctes, voire opposées : on appelle matériel tout phénomène pouvant faire l’ objet d’ une observation sensible ( voir, toucher, sentir, …) et existant indépendamment de notre connaissance. Par exemple, on dira qu’ un arbre est matériel parce qu’ on peut le voir, le toucher, etc.., et parce qu’ il existe en dehors de tout esprit. Au contraire, l’ esprit désigne une réalité insensible (invisible, inodore, etc.) et qui est immédiatement présente à nous : l’esprit pense, veut ,imagine, rêve,… L’ expérience s’ acquerrait donc grâce à des choses réelles et des choses issues d’ un idéal de pensé. Pour Locke c’est l’ expérience, qui s’appuie sur la sensation et la réflexion, qui inscrit dans l’esprit des connaissances. On peut se demander ce qu’ est l’ expérience ? La définition nous dit que c’est la connaissance acquise par une longue pratique jointe de l’ observation. Tout ce qui est appréhendé par les sens constitue la matière de la connaissance humaine. Ce serait donc la source principale de notre connaissance : il s’ agit de la sensation. C’est l’ action physique du monde extérieur sur nos sens qui est la source des idées simples. Cependant, il faut bien comprendre que la sensation n’ est pas seulement dû aux perceptions extérieur. L’ expérience s’obtient aussi par la perception interne des opérations de notre âme sur les idées simples qu’elle a reçu des sens : c’ est la réflexion. Dans l’ extrait Locke nous explique ce qui fournit à notre esprit les matériaux de toutes ses pensées. C’ est donc d’ abord la sensation, suite aux observations que nous faisons sur les objets extérieurs, mais l’ expérience n’ est pas seulement extérieure au sujet car comme on vient de le dire, il y a aussi la réflexion, qui nous donne une connaissance interne de notre âme d’ où l’ expression de Locke sur les « opérations intérieures de notre âme ». Comparé à ce que pourrait nous laisser croire l’ empirisme, Locke ne sépare pas ces deux mécanismes naturels mais il faut bien comprendre qu’ il y a une différence entre les idées de sensations et les idées de réflexions, en sachant qu’ une idée est la représentation abstraite d’ un objet ou d’ un rapport. L’ expérience est donc constitué d’ une sorte de sensation et d’ une sorte de réflexion. Il s’agit des deux sources de notre connaissance, les deux sources d’ où découle toutes nos idées, c’est-à-dire soit une sensation, soit une réflexion. A la fin de l’extrait, Locke dit que ce sont des idées que « nous avons » mais aussi que « nous pouvons avoir naturellement ». On comprend là que ces deux sources qui permettent de remplir par des idées l’ âme, sont des idées que nous avons, mais il y en a que l’ on peut aussi avoir naturellement. L’ esprit peut donc comprendre la matière, c’ est pourquoi la distinction entre matière et esprit renvoie à la dualité de l’ être humain, corps et âme. L’ homme ne possède donc pas d’ idées innées malgré ce que peut nous laisser croire Descartes. Ainsi, la connaissance sans l’expérience c’est la ruine de l’ âme.
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