Etude du texte "Torture" de Voltaire...
Publié le 08/08/2010
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Dictionnaire philosophique Article "Torture" Voltaire Introduction Voltaire est un écrivain français du XVIIIe siècle, auteur de tragédies, d'ouvrages historiques (« Siècle de Louis XIV«), de contes philosophiques (« Candide«) et de nombreux écrits destinés à combattre l'intolérance, le fanatisme et les libertés et à proposer une morale naturelle tendant à la recherche du bonheur («Lettres philosophiques«, « Dictionnaire philosophique«). Il utiliser l'ironie comme arme de combat. Extrait dans l'oeuvre : Article du dictionnaire philosophique (1764) (portatif, appelé aussi : "La raison par l'alphabet"). Au XVIIIe siècle, le dictionnaire philosophique est une oeuvre engagée. Cet article (intitulé "Torture") vient juste après celui intitulé "Tolérance". L'affaire du Chevalier de La Barre, succède à l'affaire Callas. Présentation: En 1765, on découvre un crucifix mutilé sur un pont d'Abbeville. En même temps, on apprend que des jeunes avaient chanté des chansons blasphématoires (contre Dieu). De La Barre, sous la torture va avouer avoir chanté ses chansons et lu le dictionnaire philosophique de Voltaire (1ere édition). Il sera condamné à être brûlé vif avec l'oeuvre de Voltaire. Celuici rééditer son oeuvre après la mort du chevalier en y incluant son histoire. Thème: satire de l'obscurantisme français qui ne réforme pas la justice (liée au pouvoir religieux et non indépendante). Sous le nom de "Question", la torture était sous l'ancien régime systématiquement appliqué pour faire avouer les inculpés. Voltaire dénonce avec force cette pratique Barbare qui n'a pas encore disparu aujourd'hui dans certains pays. Axes de lecture 1°/Structure Texte divisé en 5 § : 1 et 2: point de vue des Magistrats. 3 : Point de vue international : opposition France/Angleterre. 4 : Point de vue particulier sur la torture : Description de la torture subie par le chevalier. 5 : Point de vue de Voltaire : indignation : encore existence de la torture à son époque. Satire sur la torture française (système judiciaire fs basé sur la torture). 2°/Argumentation Moyens et prises de position : 1) Critique de la justice a) Une certaine pratique de la justice : Au §1, Voltaire feint d'adopter le point de vue des Magistrats : (à Rome, la torture se justifiait parce que les esclaves n'étaient pas des hommes). SYLLOGISME absurde (esclaves/hommes) : A Rome on ne torture que les esclaves qui n'étaient pas des hommes, OR, peut-on considérer comme des hommes des êtres délabrés physiquement et moralement (prisonniers avant la torture), DONC, on peut les torturer ? > Description détaillée du prisonnier : bestialité, aspect repoussant ... Absence de compassion des juges, inhumanité de leur part (Aspect juridico médical mis en évidence). > Étude des déterminants :
· Le condamné : hâve, pâle, défait ... (expressions caractérisantes).
· Le Magistrat : Le "Grave" Magistrat, conseillé de la Tournelle. >> Sérieux de sa
fonction qu'il a acheté (ironie).
· L'abondance des déterminants réservés au condamné >> centrer l'intérêt du lecteur sur
celui-ci.
Voltaire braque un projecteur sur le prisonnier (sur lequel il porte son intérêt):
état pitoyable qui vise à persuader le lecteur.
· Étude des pronoms : Le prisonnier au niveau grammatical >> quelqu'un qui subi (pas
exprimé directement : Sujet verbe passif, complément d'objet ... Plus un être humain.
b) La vie de famille des Magistrats: Le §2, scène intimiste. C'est le point de vue de la
femme du Magistrat qui importe ici : elle parle au style direct pour donner +
d'importance à ce qu'elle dit.
L'IRONIE Voltairienne : dans l'opposition "mon petit coeur" : Magistrat et "Question" : la
torture.
La tonalité ironique : permet la critique : comportement des Magistrats (caricature) : Sadisme
des juges blasés : " cela fait bien passer une heure ou deux >> référence à la comédie.
2) Satire du pouvoir religieux
Au §4, Voltaire dénonce et informe les lecteurs sur la mort du Chevalier De La Barre et de ses
souffrances (torture ...) une seule phrase : insistance.
Étapes du récit :
· Présentation de la victime : Titre, origine sociale, identité (le Chevalier De La Barre :
noblesse d'épée)
· Ses qualités individuelles : "esprit, espérance" (polysémie du mot : espérance de vie,
professionnelle, tout ce que l'on espérait de lui).
· Son défaut : l'étourderie liée à la jeunesse.
Le chevalier est en opposition avec les juges d'Abbeville : Opposition jeunesse/vieillesse ; un
avenir/un passé.
*Discours: type narratif et descriptif autour de deux personnages (Magistrat/bourreau et le
Chevalier De La Barre (§1/2/4). Deux narrations sont en opposition (bourreau 1.2/ victime
4) ; >> persuader le lecteur par la révolte, la compassion, la pitié ... Discours argumentatif
utilise la narration et la description : persuader le lecteur.
Accusation portée: terme polysémique : "fort convaincu de" :
plan juridique, culpabilité prouvée sous la torture, on le persuade lui même de sa culpabilité : actes BÉNINS par rapport à
l'époque (§5).
Sanctions en opposition avec les accusations bénignes :
Condamnation : 5 lignes : subordonnées à valeur restrictives (« non seulement que «) :
sanctions atroces, horribles, absurdes et incohérentes par rapport aux actes bénins.
La VIOLENCE : précision de la torture infligée.
Bêtise des accusations : la répétition "Combien de ...combien de..."
Objectifs de la satire
a) Informer le lecteur de son époque sur le système judiciaire français:
§3 : Les français: un peuple civilisé / l'inhumanité du magistrat et de sa femme (§1.3).
Peuple de grande littérature. Nation : moeurs douces / l'Angleterre jugée non civilisée mais qui
a aboli la torture : l'Habeas Corpus. 2 constatation (§3/5) afin de convaincre : arguments
logiques.
b) Persuader : sadisme de la nature humaine : usages aussi barbares.
synthèse : réquisitoire contre la torture et ses adeptes. Plaidoyer pour son abolition (arguments
d'autorités (pervertis = détournés) : "Les romains ..."). Ton ironique : Horreur de la torture :
sanctions infligées au Chevalier + ton désinvolte ("mon petit coeur ..."). * Décalage: c'est un
sujet sérieux que l'on aurait traité sous un ton "grave". Cependant, l'ironie est permanente.
c) Éloquence: opposition : parataxe au §2 (... ; ... ; ...)(L 12/14) qui s'oppose à la longue
phrase du §4.
Conclusion
La lutte de Voltaire contre l'intolérance et l'injustice en particulier, s'est concrétisée dans les
affaires "Callas, Sirvene (1762-71),
et l'histoire du Chevalier de La Barre (1769).
Cette dernière affaire , symptôme d'une folie religieuse lui a permis de critiquer une justice
qui se contente de présomptions (faits non vérifiés) et applique des tortures horribles.
La campagne de Voltaire portera ses fruits : abolition de la torture en Prusse (1780), en Russie
et en France, sous Louis XVI. Cependant, "Amnesty International" dénonce que + de 120
gouvernements ont encore recours à la torture.
«
: Point de vue particulier sur la torture : Description de la torture subie par le
chevalier.
5
: Point de vue de Voltaire : indignation : encore existence de la torture à son époque.
Satire sur la torture française (système judiciaire fs basé sur la torture).
2°/Argumentation
Moyens et prises de position :
1) Critique de la justice
a) Une certaine pratique de la justice : Au §1, Voltaire feint d'adopter le point de vue des
Magistrats : (à Rome, la torture se justifiait parce que les esclaves n'étaient pas des
hommes).
SYLLOGISME absurde (esclaves/hommes) : A Rome on ne torture que les
esclaves qui n'étaient pas des hommes, OR, peut-on considérer comme des hommes
des êtres délabrés physiquement et moralement (prisonniers avant la torture), DONC,
on peut les torturer ?
> Description détaillée du prisonnier : bestialité, aspect repoussant ...
Absence de compassion
des juges, inhumanité de leur part (Aspect juridico médical mis en évidence).
> Étude des déterminants :
· Le condamné : hâve, pâle, défait ...
(expressions caractérisantes).
· Le Magistrat : Le "Grave" Magistrat, conseillé de la Tournelle.
>> Sérieux de sa
fonction qu'il a acheté (ironie).
· L'abondance des déterminants réservés au condamné >> centrer l'intérêt du lecteur sur
celui-ci.
Voltaire braque un projecteur sur le prisonnier (sur lequel il porte son intérêt):
état pitoyable qui vise à persuader le lecteur.
· Étude des pronoms : Le prisonnier au niveau grammatical >> quelqu'un qui subi (pas
exprimé directement : Sujet verbe passif, complément d'objet ...
Plus un être humain.
b) La vie de famille des Magistrats: Le §2, scène intimiste.
C'est le point de vue de la
femme du Magistrat qui importe ici : elle parle au style direct pour donner +
d'importance à ce qu'elle dit.
L'IRONIE Voltairienne : dans l'opposition "mon petit coeur" : Magistrat et "Question" : la
torture.
La tonalité ironique : permet la critique : comportement des Magistrats (caricature) : Sadisme.
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