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Etude détaillée de l'oeuvre Une Vie, de Maupassant « Une vie » de Maupassant

Publié le 22/02/2012

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maupassant
Lexique : Réalisme : en art et en littérature, c'est une tendance apparue autour de 1830 qui délaissait l'idéalisme romantique, tant dans ses genres que dans ses thèmes, s'opposant notamment à la subjectivité ou à la peinture d'histoire, pour s'intéresser aux scènes et aux moeurs de la vie quotidienne avec un souci de vérité (vraisemblance). La littérature réaliste est caractérisée par les romans produits en Europe et aux Etats-Unis entre 1840 et 1890, époque où le réalisme céda la place au naturalisme. Le réalisme littéraire est né en France avec certaines oeuvres d'Alfred de Musset et de Balzac et prit une forme plus achevée avec les romans de Gustave Flaubert, les nouvelles de Guy de Maupassant et les romans d'Émile Zola. Cherchant à rendre fidèlement les scènes de la vie courante (des aspects les plus élevés aux plus vulgaires), les réalistes avaient tendance à minimiser l'intrigue en privilégiant la psychologie des personnages et en mettant plus particulièrement en scène les préoccupations de la classe moyenne, estimant que leur oeuvre devait jouer un rôle social et ne pas être seulement un travail sur les formes langagières. Naturalisme : école et doctrine littéraire fondées par Émile Zola au début de la IIIe République. Jadis, le mot «!naturalisme» désignait en philosophie le «!système de ceux qui attribuent tout à la nature comme premier principe!». Déterminisme : notion qui recouvre à la fois la connaissance de l'ensemble des conditions nécessaires pour qu'un phénomène se produise et la doctrine selon laquelle tous les phénomènes dépendent les uns des autres au point que, s'il était possible de connaître intégralement l'état de l'Univers à un moment donné, il serait possible de prévoir précisément tous ses états futurs. Vraisemblance : Les auteurs décrivent les réalités de la société, des comportements, des moeurs de l'époque dans laquelle ils se trouvent. PLAN : 1) biographie de Maupassant 2) programme du bac 3) qu'est-ce que le naturalisme 4) mise au point de la lecture méthodique et de texte romanesque 5) résumé de l'histoire 6) comparaison du début et de la fin du texte 1) biographie : (Voir doc : Biographie) Maupassant (1850-1893) à un fort tempérament de l'adolescent provocateur à l'adulte qui aime les plaisirs de la vie. C'était un grand sportif. Rôle déterminant de Gustave Flaubert ( Madame Bovary, l'Education sentimentale, Salammbô). Flaubert à 29 ans de plus que Maupassant, c'est un ami de la mère de Maupassant ; il va exercer une grande influence en tant qu'écrivain : il est de Maupassant à devenir journaliste puis écrivain. La production de Maupassant est considérable : de 1880 à 1890 il publie 6 romans « Une Vie » (1883), « Bel Ami » (1885), « MontOriol » (1887), « Pierre et Jean » (1888) et 300 contes et nouvelles « Boule de Suif » (1880), « la Maison Tellier » (1881). Tristesse de la fin de sa vie (1890 : tentative de suicide à dépression à cause de sa mauvaise santé ; il fini ses jours dans une maison de santé. Place de Maupassant dans la littérature du XIXè siècle (livre p : 299 et 311 à faire une synthèse) 2) programme du Bac : « une oeuvre naturaliste » à écrit : une dissertation à oral : 5 textes : a) comparaison début / fin b) l'amour pour Jeanne (au XIXè) chap I, III, VI c) La conception du temps dans l'oeuvre Chap IV et VI d) Etude comparée de 2 passages descriptifs : chapI et IX e) Meurtre de Julien et de Gilberte. 5) Résumé : Une jeune aristocrate normande, Jeanne fait un mariage raté avec Julien de Lamarre. Elle perd rapidement toutes ses illusions. Après le départ de son fils et la mort de ses parents, Jeanne se retrouve seule est ruinée, la seule compagnie qui lui reste est celle de Rosalie, sa servante. À la fin du roman, Jeanne accepte de s'occuper de sa petite fille ; est-ce un « happy end » ? Le narrateur nous laisse sans réponse. Le thème du roman, c'est de suggérer la faillite des illusions, l'ennui de la vie à travers 29 ans de la vie d'une femme. Le roman est écrit en 1883, à la fin d'un siècle commencé par les utopies romantiques qui sont mortes : la religion, la politique et la littérature ont trop menti. La fin du siècle et pessimiste. Le titre « Une Vie » est un titre indéfini et peut être considéré comme général. C'est une métaphore de la vie en général. a) Comparaison début / fin Début : Jeanne ayant fini ses malles, s'approcha de la fenêtre, mais la pluie ne cessait pas. L'averse, toute la nuit, avait sonné contre les carreaux et les toits. Le ciel bas et chargé d'eau semblait crevé, se vidant sur la terre, la délayant en bouillie, la fondant comme du sucre. Des rafales passaient pleines d'une chaleur lourde. Le ronflement des ruisseaux débordés emplissait les rues désertes où les maisons, comme des éponges, buvaient l'humidité qui pénétrait audedans et faisait suer les murs de la cave au grenier. Jeanne, sortie la veille du couvent, libre enfin pour toujours, prête à saisir tout les bonheurs de la vie dont elle rêvait depuis si longtemps, craignit que son père hésitât à partir si le temps ne s'éclaircissait pas, et pour la centième fois depuis le matin elle interrogeait l'horizon. Puis elle s'aperçut qu'elle avait oublié de mettre son calendrier dans son sac de voyage. Elle cueillit sur le mur le petit carton divisé par mois, et portant au milieu d'un dessin la date de l'année courante 1819 en chiffre d'or. Puis elle biffa à coups de crayon les quatre premières colonnes, rayant chaque nom de saint jusqu'aux 2 mai, jour de sa sortie du couvent. Fin : Jeanne balbutia : « Eh bien ? » Rosalie répandit : « Eh bien, elle est morte, c'te nuit. Ils sont mariés, v'là la petite. » Et elle tendit l'enfant qu'on ne voyait point dans ses linges. Jeanne la reçut machinalement et elle sortirent de la gare, montèrent dans la voiture. Rosalie reprit : « M. Paul viendra dès l'enterrement fini. Demain à la même heure, faut croire. » Jeanne murmura «Paul… » et n'ajouta rien. Le soleil baissait vers l'horizon, inondant de clarté et les plaines verdoyantes, tachées de place en place par l'or des colzas en fleur, et par le sang des coquelicots. Une quiétude infinie planait sur la terre tranquille ou germaient les sèves. La carriole allait grand train, le paysan claquant de la langue pour exciter son cheval. Et Jeanne regardait droit devant elle en l'air, dans le ciel que coupait, comme des fusées, le vol cintré des hirondelles. Et soudain une tiédeur douce, une chaleur de vie traversant ses robes, gagna ses jambes, pénétra sa chair ; c'était la chaleur du petit être qui dormait sur ses genoux. Alors une émotion infinie l'envahit. Elle découvrit brusquement la figure de l'enfant qu'elle n'avait pas encore vue : la fille de son fils. Et comme la frêle créature, frappée par la lumière vive, ouvrait ses yeux bleus et remuant la bouche, Jeanne se mit à l'embrasser furieusement, la soulevant dans ses bras, la criblant de baisers. Mais Rosalie, contente et bourrue, l'arrêta. « Voyons, voyons, madame Jeanne, finnissez ; vous allez la faire crier. » Puis elle ajouta, répondant sans doute à sa propre pensée : « La vie, voyezvous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit. » La comparaison entre l'Incipit et l'Excipit permet de voir l'évolution des personnages, les stéréotypes (topos : entrée en matière). Ici on entre dans le roman avec Jeanne qui change de vie. On quitte le roman : « La vie, voyezvous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit. » è réponse au titre : oeuvre close. 1) étude des personnages a) Qui est le personnage principal ? Pourquoi b) Dans quelle situation se trouveil ? c) De quel type de verbe estil le sujet ? 2) comparer les deux cadres spatiaux temporels : a) le moment b) les lieux c) les paysages Début Fin 1) Jeanne à dixsept ans, elle sort du couvent. C'est un personnage jeune et enthousiaste à l'idée de quitter le couvent. Bilan : les deux passages présentent des portraits différents de Jeanne, entremêlés de description de paysages (2 textes descriptifs). Jeanne a 46 ans, elle est sur le point de retourner dans un autre lieu. C'est un personnage vieillissant, la vie revient en elle (elle n'attend plus rien de la vie or elle va recevoir un don). Les verbes expriment des mouvements(4), des pensées en éveil (3), des états (de doute…). Et Jeanne et le sujet de verbes qui expriment plutôt l'action et la pensée. Dans cette fin, et Jeanne est montrée comme un personnage passif, inerte, indifférent plongé dans une espèce de torpeur. 2ème partie : Alors : Jeanne et enthousiaste, la vie est en train de revenir en elle. 2)La scène se passait un matin, dans un hôtel. Une nouvelle vie va commencer. C'est un stéréotype du roman traditionnel de faire commencer le roman un matin et de le finir une soirée. La scène se déroule au crépuscule. Jeanne revient de la guerre, c'est le soir. Ce roman paraît a priori très conventionnel. L'endroit où se trouve Jeanne n'est pas décrit, simplement évoqué (seulement la fenêtre qui s'ouvre vers l'horizon è métaphore de sa vie future : désastre complet : phase de transition de sa vie). Absence totale d'intérêt de Jeanne pour les lieux où elle se trouve. Par contre le paysage n'a pas de limite. Or Jeanne est impatiente de partir, elle a l'impression de quitter une prison pour la liberté. Bilan : un personnage enfermé dans une pièce mais tourné vers l'extérieur. La gare et la voiture ne sont pas décrites(Jeanne est plongée dans une espèce de passivité, inerte). La description est centrée sur l'horizon (plaines verdoyantes, ciel) on retrouve le même paysage qu'au début du texte èquiétude infinie. Focalisation par le narrateur omniscient. Ce n'est pas le point de vue de Jeanne, elle ne regarde pas le paysage, c'est la narrateur qui nous fait voir ce qu'elle ne voit pas. (point de vue de Dieu). Le personnage muré en luimême ne voit pas ce qu'il se passe à l'extérieur Paysage : accumulation de noms appartenant au champ lexical de la tempête et du mauvais temps. Une pluie diluvienne (le 3 mai) caractérisée par des termes péjoratifs, des métaphores, et des comparaisons (« comme du sucre… »). C'est le symbole de son avenir. La lumière est intense, il y a de la clarté, les couleurs sans vive, l'inondation par la lumière fait référence au début. La sérénité de la fin du texte ( # vieille femme à paradoxe). Bilan final : Maupassant situe le début romain un matin et la fin en soirée. Au matin sont connotées les notions de commencement, de jeunesse. En effet Jeanne au début du roman est au matin de sa vie. A la fin, Jeanne tourne le dos à son passé en finissant sa vie dans le bonheur. Le départ de Jeanne s'effectue sous un véritable déluge et son retour sous un soleil radieux. On remarque un certain paradoxe qui disparaît si on considère que le déluge de la première page et le symbole de tous les malheurs qui vont s'abattre sur elle. C'est une annonce de la solitude dans laquelle elle va vivre toute sa vie. À l'inverse, à la fin du texte, les signes de germination sont signe d'espoir. Ils permettent aux lecteurs de penser que Jeanne va être heureuse. L'incitation à la fin de l'oeuvre laisse présager un espoir. a) Jeanne et l'amour : « L'amour…affection indescriptible » (chap.1) « Etaitce bien LUI ! … pièces de monnaie jetées en l'air » (chap.3) «Ses relations avec Julien avaient changées complètement …beaucoup souffert ?» (chap.6) I/ Etude du processus de transformation de Jeanne : Situation initiale Situation finale Jeanne, fille de 17 ans pleine d'espoir pour son avenir (en quête du bonheur). Femme vieillie avant l'âge, inerte et prostrée dans ses souvenirs Chap. 12345 : 1ère séquence narrative 12 : En pleine situation initiale avec un personnage très jeune qui attend tout de la vie. 34 : Rencontre avec Julien, fiançailles, mariage, découverte de la sexualité pour Jeanne. 5 : Voyage de noce, découverte du plaisir physique (naturalisme) et de l'avarice de Julien. Chap. 678910 : 2ème séquence narrative. 6 : « le quotidien qui tue » ennuie de la femme au foyer, monotonie de la vie conjugale. Violence de Julien à l'égard de Marius le domestique (violence + avarice) 7 : Liaison de Julien avec Gilberte 9 : Mort de la baronne « madame Adélaïde » qui avait trompé son mari. Jeanne découvre le passé de sa mère. 10 : Jeanne attend un autre enfant. Massacre de la chienne par l'abbé Tolbiac. Mort tragique de Julien et de Gilberte. Naissance d'une fille mortnée. Chap.11121314 : 3ème séquence narrative. 11 : Rosalie revient aux « Peuples ». Départ de Paul au collège + endettement. Départ de Paul en Angleterre. Mort de tante Lison et du père de Jeanne. 12 : Vente du domaine et déménagement. 13 : Voyage de Jeanne à Paris à la recherche de son fils. 14 : Situation finale : le roman se termine en laissant le lecteur dans un état d'incertitude. On suppose que Jeanne va finir par connaître le bonheur. Bilan : Dès le début du roman, Jeanne connaît de profondes désillusions : avarice, comportement de son mari, les liaisons, le double meurtre, la découverte de l'adultère de sa mère…). Le roman passe d'illusions en désillusions. Il est « plein de mort ». Lecture méthodique « L'amour…affections indescriptibles » (chap.1) Introduction : a) Situation de l'extrait dans l'oeuvre : cet extrait appartient au chapitre I de l'oeuvre de Maupassant « Une Vie ». En racontant la vie de Jeanne, il raconte une vie de toute femme au XIXe siècle appartenant à son milieu. C'est le premier soir que Jeanne passe dans le domaine familial « les Peuples » après sa sortie du couvent. C'est le printemps, elle se met à rêver de l'amour. b) Plan du texte : 4 paragraphes : § I et II è rêverie de l'amour en général à la vision de celui qu'elle aimera un jour. § IIIè Jeanne se met à envisager sa vie commune avec celui qu'elle aimera. c) Présentation des axes : I/ étude de l'idée que jamais se fait de l'amour, de l'être aimé et de son avenir (§ I, II, III, IV). II/ Mise en scène de cette rêverie par l'auteur. On doit lire le texte avec une certaine émotion. Axe I : 1)Quelle idée se fait Jeanne de l'amour et de l'être aimé ? L'étude des pronoms personnels dans le § I montrent que dans l'esprit de Jeanne, il existe une confusion entre l'amour et l'être aimé. Ce n'est pas une négligence stylistique. («L'amour »à « il » ; « Le rencontrer » à « lui »). Jeanne a une vision idéalisée de l'amour ; elle est prête à transposer sur le premier visage masculin cette vision de l'amour. 2)Vision de l'avenir : Pronoms personnels Adjectifs possessifs Elle, l', il, la, ils, se, ils Leurs (4 fois) a) Dans la première phrase, la disposition croisée des pronoms masculins et féminins. Ensuite, des pronoms exprimant l'union parfaite de deux personnes qui s'aiment (leurs) dans l'esprit de Jeanne. b) Verbes : « adorait, chérirait, se promenaient, iraient… » Jeanne emploie des synonymes verbaux du verbe « aimer » (superlatifs qui montrent que Jeanne recherche la passion) : « adorer » : Jeanne est prête à idéaliser l'être aimé « chérir » : Attachement, tendresse profonde. Les 3 autres verbes sont des verbes de mouvement. Tous ces verbes sont employés au conditionnel, mode de l'imaginaire. c) Etude des compléments circonstanciels : (§3) De nombreux compléments circonstanciels dans ce 1er § ; « par les soirs pareils à celuici » est le moment idéal pour les rêveries (lieu commun du roman d'amour : la ballade au clair de lune). « sous la cendre lumineuse qui tombait des étoiles » : métaphore bâtie sur une opposition (grillé lumière : une « cendre » et « lumineuse ») : Jeanne est dans son fantasme, elle rêve d'une promenade sous une lumière tamisée. En remarque une abondance extrême de compléments de manière : hyperbole associées à un parallélisme : « elle adorait de toute son âme », « il la chérirait de toute sa force » : stéréotype. « les mains dans les mains » suit une énumération de complément circonstanciel de manière qui symbolise l'union totale des deux êtres. Bilan : Tous les détails, le moment choisi, le cadre, le lieu, et l'attitude des deux personnages ne montre que Jeanne imagine l'amour à travers des scènes idylliques qui remplissaient les romans à l'eau de rose qu'elle a lu au couvent. Pour une jeune fille ignorante de la sexualité est marquée par une éducation chrétienne, l'amour est pour elle la fusion de deux âmes. Mis à distance du narrateur par rapport à l'héroïne : l'auteur parodie la vision de l'amour romanesque. Conclusion : Dans sa soif d'idéal, Jeanne s'attend à vivre un amour passionné et éternel èimagination d'une « promenade sentimentale » pour définir leur avenir commun. (Flaubert : « Madame Bovary » : parodie de la « promenade sur le lac » de Lamartine). è stéréotype de la littérature romantique ; ton moqueur. AXE 2 : Mise en scène de la rêverie par la présence discrète de l'auteur 1) étude de la ponctuation et de la graphie a) Ponctuation : deux exclamations encadrent le premier paragraphe : une « l'amour ! », « lui ! ». Elles soulignent l'émotion de Jeanne. La deuxième exclamation et la reprise du pronom « le ». L'interrogation du 2nd § «Comment serait il ? » Montre la volonté du narrateur de s'effacer derrière son héroïne et d'épouser les méandres incertains de sa pensée. b) Graphie : la graphie différente pour «LUI» révèle l'idéalisme naïf de la jeune fille. 2) indices de la présence de l'auteur : Quelques expressions dans cet extrait soulignent la pensée discrète de hauteur. Le narrateur insisté sur la naïveté de Jeanne. « Elle n'avait plus qu'à leur rencontrer lui » « même pas ». Ces insistances montrent la distance discrètement ironique du narrateur qui est la même que celle du lecteur. Le lecteur ne s'identifie pas avec le personnage de Jeanne. 3) étude du rythme : L'avant-dernière phrase : « ils iraient… »est caractéristique par son rythme croissant : le nombre de syllabes entre les «,» est croissant. Le rythme crescendo signifie dans quel état d'esprit et Jeanne : une rêverie qui va aussi crescendo. Conclusion générale : Quelques indices discrets suffisent au narrateur pour définir l'état d'esprit de son héroïne. Jeanne attend l'amour comme l'événement qui transformera sa vie. Mais son rêve est plein de tous les clichés de la littérature à l'eau de rose. La discrète ironie de l'auteur nous laisse deviner tous ceux qui séparent le rêve de la réalité. Lecture méthodique « Etaitce bien LUI ! … pièces de monnaie jetées en l'air » (chap.3) Introduction : Situation de l'extrait dans l'oeuvre (après la situation de l'oeuvre) : Extrait du chapitre 3, c'est un chapitre qui s'ouvre sur la présentation de Julien et se termine sur la demande d'un mariage qu'il adresse à Jeanne. Après une promenade en mer à Etretat, Jeanne le soir dans sa chambre, se pose des questions sur ses sentiments. Ce texte qui s'ouvre sur une série de questions (§1), n'est en lui-même qu'une longue interrogation de Jeanne sur Julien (§1) puis sur ellemême (§2 et 3). Présentation des axes : I/ interrogations de Jeanne sur Julien et sur elle-même. II/ la présence de l'auteur qui pousse le lecteur à un certain recul par rapport à l'héroïne. Axe I : a) Termes idéalisés : « lui », « promis par 1000 voix secrètes…route », « l'être créé pour elle». Rêve de Jeanne, son idéal : le mot « époux » montre qu'elle ne peut pas concevoir l'amour sans le mariage (éducation des filles bourgeoises au XIXe siècle). Ces termes sont accompagnés par des déterminants (caractérisants) : « promis par 1000 voix secrètes qu'une providence » « l'être CREE pour elle » Jeanne accroît à la prédestination (conception très romantique de l'amour). Jeanne croit à l'amour considéré comme une passion exclusive et éternelle (cf. verbe fin du §1 : « se joignant », « s'étreindre », « se mêler » et l'adverbe « indissolublement ». Termes réalistes mais généraux sur ce qu'elle se souvient de Julien :« sa présence », « sans regard », « sa voix ». Ces termes montrent qu'elle ne le connaît pas vraiment. Ils témoignent des limites de sa connaissance de Julien. Elle ne perçoit julien qu'à travers l'image idéale de l'être aimé de ses rêves. Julien et décrit par une opposition de termes : d'un côté les termes qui représentent l'idéal de Jeanne et d'un autre côté (une attirance physique) : termes réalistes è Jeanne confond les 2. b) Jeanne s'interroge aussi sur ellemême : §2 elle définit elle-même son état intérieur par la négation « elle n'avait point ». Tout le paragraphe 2 oppose ce qu'elle ne ressent pas à ce qu'elle ressent vraiment. Trois expressions qui se suivent, constituent un parallélisme de construction : « ces élans tumultueux » « ces ravissements fous » « ces soulèvements profonds » démonstratif + substantif pluriel (nom) + adjectif à sens fort Se parallélisme de construction suggère l'idée que Jeanne se fait de la passion. Pour Jeanne l'amour est une relation intense. Or les termes employés pour désigner ce qu'elle ressent (« défaillante », « rougissait », « palissait », « frissonner ») appartiennent au domaine physique moral (« remuer le coeur »). Ces termes montrent le trouble profond de son corps et de son esprit. On retrouve la même opposition entre le rêve est la réalité. Dans le dernier § , le verbe «consulter » montre que jamais dans une incertitude complète. Emploi réfléchit dit verbe « se consultait sans cesse ». Emploi transitif du verbe « mais consultait aussi + COD ». Cette différence montre la confusion mentale dans laquelle se trouve Jeanne. Elle se pose des questions elle-même sans trouver de réponse ; elle consulte ensuite les marguerites... AXE II : ce texte montre une présence discrète de l'auteur : 1) Comme dans l'extrait 1, Maupassant est utilisé le changement typographique : les mots LUI et L'AMOUR sont en majuscules (capitale d'imprimerie) pour montrer la fascination que ces termes exercent sur Jeanne. 2) L'auteur intervient en utilisant des verbes modernisateurs (« elle n'avait point... qu'elle croyait être la passion » « il lui semblait ») : l'auteur n'hésite pas à souligner les erreurs de Jeanne. CONCLUSION : ce bref extrait qui semble suivre les pensées de Jeanne montre au lecteur qu'elle confond l'amour avec son désir d'aimer et d'être aimé et qu'elle va ainsi transporter en Julien qu'elle ne connaît pas. ( verbes romanesques). Lecture méthodique «Ses relations avec Julien avaient changées complètement …beaucoup souffert ?» (chap.6) Introduction : 1) Présenter l'auteur et son oeuvre « Une vie ». 2) Présenter l'extrait dans l'oeuvre. 3) Présenter l'extrait et les axes de lectures. 4) Lecture de l'extrait : TONALITE de déception (de Jeanne) 2) Cet extrait du chap. VI se situe au début de l'hiver 1819. Jeanne et Julien sont revenus de leur voyage de noces en Corse. Les jours se succèdent dans leur monotonie et Jeanne supporte de moins en moins sa vie. Les trois premiers § De cet extrait, sont consacrés à Julien et les suivants (les trois derniers) à Jeanne. La première phrase constitue un bilan (un constat) et se termine sur une série de questions sur ses relations avec Julien. Une évolution très rapide dans ses relations avec son mari. 3) la lecture méthodique de cet extrait va suivre deux axes de lecture : l'évolution de la tenue de Julien l'évolution des relations de Jeanne et de Julien. Axe 1 : Tenue vestimentaire de Julien : « un vieil habit de chasse en velours, tirés de taches... » « Il ne quittait plus... » « Il avait cessé de » « sa barbe longue l'enlaidissait incroyablement » « ses mains n'étaient plus soignées » « il buvait... ». a) Julien porte un vêtement qui ressemble à celui d'un paysan. Les termes employés pour décrire ses vêtements sont dévalorisants : « tigrée » : métaphore : image bestiale ; « de taches » : saleté, pas d'hygiène. Il revient très vite à ses anciennes habitudes « acteur qui a fini son rôle » « reprend sa figure ordinaire ». Physiquement Julien est sale et hirsute (« barbe longue est mal rasée… ») : les visibles avec la répétition de la négation « ne…plus » et les verbes à sens négatif « cesser… »à marquent un changement radical de Julien (adverbe « incroyablement » mis en valeur à la fin de la phrase. b) Plusieurs expressions appartenant au point de vue interne de Jeanne résument les changements qui se sont opérés en Julien : « comme un acteur qui a fini son rôle et reprend sa figure ordinaire » : comparaison. Deux rapprochements : « ayant revêtu luimême… fermier gentilhomme » (péjoratif) ; « envahi par la négligence des gens qui n'ont plus besoin de plaire » ; « il avait perdu son vernis de financé et ses élégances… » : métaphore. La comparaison avec l'acteur et plus particulièrement la distinction qu'elle établie entre le « rôle » et la « figure ordinaire » rejoint ce que suggère la métaphore « son vernis de financé » : tout ce qui était séduisant et brillant Julien était artificiel. Ce n'était qu'un rôle ; après son mariage, sa vraie nature reviend. Il retourne à sa nature profonde de rustre aux prétentions nobiliaires. AXE II : L'évolution des relations de Jeanne et de Julien sera analysé en étudiant les verbes : 1) Cette évolution est d'abord perceptible dans leur occupation quotidienne : § 2 : « prit la direction » « fortunes et maison » « réviser les baux » « harceler » « diminuer les dépenses ». Tous les herbes employées pour Julien témoignent d'un tempérament autoritaire. Ce sont des verbes d'actions qui montrent que Julien s'est imposé comme un chef aussi bien dans sa famille que dans le domaine familial è verbes transitif (V+ COD) et les COD employés font référence à l'argent ou à son goût du pouvoir. Jeanne : « ayant cessé de les faire de tendres reproches » « se hasarda plus » « avait pris son parti » « songeait » « se demandant ». Inversement l'activité de Jeanne et cérébrale. Elle n'a aucun pouvoir, aucune responsabilité dans son domaine. Elle réagit par la soumission et la crainte : « tendres reproches » « elle ne se hasarda plus ». Bilan : cette évolution des deux époux révèle qu'ils n'ont plus grandchose en commun. 2) Attitude de Julien par rapport à Jeanne : § 1 : « c'était à peine s'il s'occupait d'elle » « s'il lui parlait même » « les nuits étaient rares où il pénétrait dans sa chambre » § 4 : « si brusquement, tu vas me laisser tranquille n'estce pas ». Les adverbes employés par Maupassant sont soit restrictifs soit expriment la violence. Alors que les verbes employés désignent les actions que Jeanne aurait voulues qu'il fasse. Julien abandonne Jeanne. Attitude de Jeanne par rapport à Julien : Jeanne éprouve à la fois de la crainte devant cette violence et reste passive, se replie dans l'inaction et le silence. Une formule résume l'état actuel de leur relations : « il était devenu un étranger pour elle, un étranger dont l'âme et le coeur lui restaient fermés » : l'emploi du plus que parfait souligné l'aspect définitif du constat de Jeanne. En opposition, une notre expression rappelle tous leur passé très récent : « se demandant d'où venait qu'après s'être rencontrés ainsi, aimés, épousés dans un élan de tendresse… ». L'emploi de trois participes passés successifs soulignés la rapidité avec laquelle le bonheur disparu. Dans le dernier § , les interrogations de Jeanne soulignent ces incertitudes. Interrogations qui restent sans réponse. Jeanne qui au début du texte interrogeait l'avenir n'interroge plus maintenant que son passé. Conclusion : L'évolution des deux personnages est d'autant plus intéressante qu'elle est rapide. Chacun semble redevenir lui-même : Julien retrouva le personnage qu'il a toujours été alors que Jeanne, déçu,( Épithète détaché) est conduite par sa passivité naturelle a accepté le comportement de son mari et les événements qui vont suivre. Lecture méthodique Jeanne et le temps « Alors elle s'aperçut … un affaissement de ses rêves. » Dans les lectures méthodiques, penser à la distance que prend le narrateur dans l'axe II. Introduction : Présentation de l'auteur, de l'oeuvre … Situation de l'extrait dans l'oeuvre : Extrait du chapitre VI. 6 mois ce sont écoulés depuis que Jeanne est sortie du couvent. Jeanne a rencontré Julien, c'est financée, s'est mariée. Ce passage se situe le jour de son retour aux Peuples après son voyage de noces en Corse. Pour Jeanne se retour était retour à la réalité quotidienne. Composition du texte : ce texte constitue une sorte de boucle qui part du présent (première phrase : verbes au passé simple) ensuite Jeanne se remémore son passé pour revenir dans le présent. Présentation des axes : I étude du temps ressenti par Jeanne. II présence discrète de l'auteur dans ce passage. La lecture : c'est un texte désenchanté, on doit montrer le désenchantement de Jeanne: è parfois avec un rythme accéléré (aimé ; rencontré...) è Parfois avec un rythme ralenti (alors elle s'aperçut...) AXE I : le temps : thème important et récurrent de l'oeuvre : a) construction du texte b) opposition passé / présent (étude du lexique et des temps verbaux) c) Distinction entre 2 périodes du passé a) Construction du passage : Cet extrait est construit autour d'un parallélisme de construction : « Alors elle s'aperçut qu'elle n'avait plus rien à faire... à faire » (verbes conjugués à la forme personnelle). « Alors plus rien à faire ni aujourd'hui,..., ni jamais » (connecteur logique : on s'attend un changement). Ces deux expressions sont identiques dans leur construction : « alors implique une cassure dans le temps : du rêve (espoir) à la réalité (le vide absolu). Ellipse du verbe fait de la 2nd un raccourci de la première ; en constat définitif. Bilan : ces deux phrases qui encadrent le passage créent un effet de boucle qui se referme : parti du présent, le texte revient au présent. Elle a vécu autrefois, dans le futur ; elle vivra désormais dans le passé. b) Opposition passé / présent : Passé Présent Lexique Jeunesse au couvent : « préoccupée de l'avenir » « affairée de songeries » « agitation de ses espérances» Jeanne est quelqu'un d'actif, préoccupée par la songerie au couvent. « Son attente d'amour... » «L'homme espéré, rencontré, aimé, épousé » Elle reprend son passé en quelques mots : 2 périodes : couvent : active mentalement chez elle aux Peuples. « Alors elle aperçut qu'elle n'avait plus rien à faire... » « Mais voilà que la douce réalité quotidienne » « qui fermait la porte » « oui c'était fini d'attendre » « alors plus rien à faire ni demain ni jamais » «certaine désillusion, affaissement de ses rêves » Temps verbaux « Avait été préoccupé » «affairée » : plus que parfait pour les périodes les plus lointaines. « Emplissait » : imparfait « se trouvait accomplie » « espéré... » : participe passé « Aperçut »: passé simple temps du récit . Bilan : Le passé est le temps du rêve, de l'espoir. Jeanne, au couvent vivait tourner vers l'avenir, c'est aussi le temps des illusions. Psychologiquement, dans le passé, Jeanne était active. Le présent nie tout avenir (è répétition de négations). Le présent est vide de toute activité (« plus rien à faire » est répété deux fois). Le présent semble être la négation du passé, tout le lexique de l'espoir et du bonheur est effacé par des termes à connotation négative (paradoxe : le passé le temps de la vie et de l'espoir) a) il faut distinguer 2 périodes dans le passé de Jeanne : Les années de couvent Les six mois aux Peuples Expression Temps Expression Temps « avait été préoccupée» « avait été affairée » 2 plus que parfait : la période lointaine : toute sa jeunesse. De la nostalgie : « en ce temps là » « Puis » « à peine » « tout de suite » « en quelques semaines » Imparfait et participe passé : une énumération qui connote une certaine rapidité. Expression de durée renforcée. Notion du tps spéciale :expression étonnante car elle est utilisée d'habitude pour une période très éloignée. « Sortie, accomplie » « espérée, rencontré... épousé » : l'abondance de participe passé présentent les événements non en train de se produire mais lorsqu'ils sont déjà réalisés. Ils renforcent ainsi l'effet de rapidité créée par les expressions temporelles. Tout suggère que Jeanne a été entraînée à sa sortie du couvent dans un tourbillon d'événements. Sa vie a été accompli en quelques mois. Bilan : le passé de Jeanne est séparé en 2 périodes : une période lente, aucun événement (idéal) une période rapide, accumulation d'événements, perception rapide. Axe II : présence discrète de l'auteur dans ce passage : paradoxale dans un roman dit naturaliste. Le roman naturaliste cherche a montrer la vérité de manière objective sans intervention du narrateur (sans subjectivité). Maupassant a une vision ambiguë du naturalisme (cf. préface de Pierre et Jean dans laquelle l'auteur affirme que la subjectivité est essentielle dans un roman ce qui est contraire aux théories naturalistes. Marque de la présence de l'auteur : §2 « oui c'était fini d'attendre... » Peut être attribué soit à Jeanne (monologue intérieur) soit à l'auteur (intervention subjective du narrateur). Ce commentaire de l'auteur viendrait souligner ce qui change désormais dans la vie de Jeanne et ce qui explique ce désenchantement. De même le décalage entre le lexique de l'activité (§1 « préoccupée, affairé, agitation ») et le lexique du rêve qui s'y rapporte respectivement (« avenir, songeries, espérances ») se teinte d'ironie. Le narrateur souligne de manière paradoxale que Jeanne déploie une forte activité que dans le futur. Conclusion : ce bref passage fermé sur lui-même est un moment clé du roman : en ce jour du retour de voyage de noces Jeanne bascule de l'avenir vers le passé, de l'attente aux souvenirs. Lecture méthodique Jeanne et le temps « Elle le contempla… enfoncée en ses recherches. » chap. XIV Dans les lectures méthodiques, penser à la distance que prend le narrateur dans l'axe II. Introduction : • Maupassant et son oeuvre ; le naturalisme. • Présentation de l'oeuvre. • Dans ce dernier chap. de l'oeuvre, Jeanne n'a que 46 ans mais elle est prématurément vieillis par les malheurs qui l'ont accablés. Elle vit avec sa servante Rosalie dans une petite maison (le domaine des Peuples a été vendu). Au grenier, elle découvre de vieux calendrier. Ce passage est construit sur les réactions du personnage. • Présentation des axes : AXE I : étude des verbes et des compléments circonstanciels qui permet d'analyser les réactions de Jeanne. AXE II : l'étude des divers procédés de mis en scène permet de dégager le sens symbolique de ce passage. • Lecture : phrases longues, rupture du rythme : passages à lire lentement d'autres allier avec du rythme : énumérations participent présent infinitif compléments circonstanciels très nombreux. AXE I : l'étude des verbes et des compléments circonstanciels permet d'analyser les réactions de Jeanne : a) 2 verbes encadrent ce passage : « contempla longtemps... » « A le regarder » èchamp lexical du regard : activité essentielle de Jeanne : la contemplation. Cependant il y a une nuance : * « contempla » montre que Jeanne est absorbée dans une observation doublée d'une rêverie intérieure. * « regarder » : le verbe qui n'exprime que le sens de la vue. En remarque un paradoxe entraîné par les COD de chacun de ces deux verbes : une « le » qui représente le calendrier et « le tableau des jours finis » appartiennent respectivement l'un en réel, l'autre à la rêverie. b) « Et elle pleura » : liaison forte qui introduit le deuxième verbe et qui montre sa détresse, son émotion. c) Les participent présents §4, énumérés dans ce paragraphe montrent chez Jeanne des qualités d'analyse et de synthèse que le lecteur ne soupçonnait pas. Les verbes employés dans ce texte sont presque tous des verbes d'action conjugués à la voie active. Ce pendant qu'on passe du passé simple à l'imparfait, d'une activité cérébrale fébrile à la prostration l'a plus profonde (isolé sur elle-même). Le sens des verbes (voir verbes entourés) montre que Jeanne n'a pas à la réussite à l'échec dans la remémoration de son passé. Seules les deux premières années lui reviennent en mémoire. d) L'emploi du verbe « pleurer » sans COD (intransitif) puis avec COD répété 2 fois (forme transitive) insiste sur la détresse profonde de Jeanne (répétition). e) Dans ce texte, des verbes insistent sur son chagrin et d'autres sur sa démarche méthodique. On remarque une opposition entre des verbes d'état et des verbes d'actions. Bilan : Jeanne ne s'enferme dans le désir maladif de retrouver le passé. L'étude des verbes montre la prostration physique de Jeanne qui croît au fil du texte. Les compléments circonstanciels de tps qui dominent et de manière accentuent cet effet. Ils insistent sur l'attitude de l'héroïne qui met toutes ses ressources intérieures au service de la recherche de son passé (§5 : « elle réussit …de volonté concentré ») è Jeanne se coupe du présent, c'est vers le passé que s'oriente toute son énergie. AXE II : étude des divers procédés de mis en scène (procédés d'insistance) qui permettent de dégager le sens symbolique de ce passage. (De l'argument le moins important au plus important). Procédés d'insistance : 1) Une seule phrase au discours direct : « Que m'est-il arrivé, ce mois là ?» à Le narrateur utilise ce premier procédé une seule fois afin de donner la parole au personnage : discours direct qui retranscrit une penser afin de renforcer tout cet aspect tragique de cette recherche obstinée du temps perdu. 2) Répétition du verbe « pleurer » ainsi que du mot « larmes ». La première proposition est très brève : « et elle pleura » : on a déjà remarqué l'emploi intransitif de ce verbe. Cette concision (brièveté) accentue la portée subjective de ce verbe. Le verbe « pleurer » la 2nd fois est employé d'une manière pléonastique (le pléonasme porte sur : « elle pleura des larmes ») ce qui permet au narrateur de donner une image concrète et précise de la douleur de Jeanne d'autant plus que le mot « larmes » et répété ensuite. Au niveau stylistique, l'expansion qui l'accompagne (« de pauvres larmes de vieille ») est un symbole de ses pleurs («larmes ... larmes... larmes »). 3) Le 3ème procédé employé par le narrateur sont les images (métaphore, comparaison, allégorie (perçoit une unification de l'abstrait)). èL'idée du temps sera présentée dans cet extrait par des images : § 1 : le calendrier est une métaphore du temps (« sa vie étalée sur la table »). Sur la table apparaissent des images de son passé (elle ne voit plus les calendriers jaunis). § 6 : « brouillard » : métaphore du vide de son existence passée. « Années, se mêler, enjamber » : personnification du temps qui en mouvement : exprime la confusion dans laquelle se trouve l'esprit de Jeanne. « Sur l'Autrefois » : allégorie du passé qui est à mettre en relation avec les verbes précédents. § 7 : comparaison « comme les gravures d'un chemin de la croix ». Le comparé et le calendrier symbole du temps ; le comparant est le chemin de croix. Jeanne est comparée au Christ (femmes du XVIIIe siècle). Sa vie a été pleine de calvaire comme la vie du Christ. «Le tableau des jours finis » : Jeanne ne voit plus la vie que comme des oeuvres picturales ; des scènes figées dans le temps. Les « jours finis » montrent bien que la démarche de Jeanne est inutile. Bilan : tous ces procédés concourent à donner un ton pathétique à cette confrontation entre Jeanne est le temps, Jeanne et sa vie. Conclusion : ce passage montre que Jeanne vie pour toujours dans le passé alors qu'à 17 ans elle vivait dans l'Espérer, l'Attendu, le futur : Jeanne est une personne qui ne vit jamais dans le présent. Jeanne et le temps Synthèse Sert à étoffer les conclusions sur les lectures méthodiques sur Jeanne et le tps pendant l'entretien . I/ Attitude de Jeanne face au tps : On remarque une évolution dans l'attitude du personnage est perceptible tout au long du roman. 1) Jeanne jeune fille à 17 ans : • rejet du passé « biffa les jours passés au couvent durant l'année 1819 » • oubli le présent et ne pense qu'à l'avenir (elle idéalise sa vie autour d'une rencontre amoureuse suivie d'un mariage). 2) Jeanne jeune femme mariée 6 mois après : Une rupture dans la conception que Jeanne a du temps : • Jeanne commence à vivre dans les moments de bonheurs de son passé. • Le présent est toujours vide de sens mais elle n'attend plus rien de l'avenir. 3) Chap XIV : Jeanne à 46 ans à la fin du roman : Le passé devient une obsession (calendriers). Jeanne veut redonner vie au petits moments de bonheurs qu'elle a connus. Elle est prostrée et complètement indifférente au présent. Son avenir n'a plus aucune importance (sauf à l'arrivée de sa petite fille qui peut représenter une lueur d'espoir). II/ Constantes dans l'attitude de Jeanne face au tps : Il y a toujours un rejet du présent : Jeune, elle rêve du futur ; âgée elle ne pense qu'au passé. Le présent n'est jamais à la mesure de ses aspirations ; il ne constitue jamais le bonheur sauf à la fin ou la chaleur de sa petite fille l'a ramène au présent. Bilan : Jeanne es une handicapée du présent. Le présent n'est pas encore ce qu'elle attend ou n'est plus ce qu'elle attendait.
maupassant

« infinie l'envahit.

Elle découvrit brusquement la figure de l'enfant qu'elle n'avait pas encore vue : la fille de son fils.

Etcomme la frêle créature, frappée par la lumière vive, ouvrait ses yeux bleus et remuant la bouche, Jeanne se mit àl'embrasser furieusement, la soulevant dans ses bras, la criblant de baisers.

Mais Rosalie, contente et bourrue,l'arrêta.

« Voyons, voyons, madame Jeanne, finnissez ; vous allez la faire crier.

» Puis elle ajouta, répondant sansdoute à sa propre pensée : « La vie, voyezvous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit.

» La comparaisonentre l'Incipit et l'Excipit permet de voir l'évolution des personnages, les stéréotypes (topos : entrée en matière).

Icion entre dans le roman avec Jeanne qui change de vie.

On quitte le roman : « La vie, voyezvous, ça n'est jamais sibon ni si mauvais qu'on croit.

» è réponse au titre : oeuvre close.

1) étude des personnages a) Qui est lepersonnage principal ? Pourquoi b) Dans quelle situation se trouveil ? c) De quel type de verbe estil le sujet ? 2)comparer les deux cadres spatiaux temporels : a) le moment b) les lieux c) les paysages Début Fin 1) Jeanne àdixsept ans, elle sort du couvent.

C'est un personnage jeune et enthousiaste à l'idée de quitter le couvent.

Bilan :les deux passages présentent des portraits différents de Jeanne, entremêlés de description de paysages (2 textesdescriptifs).

Jeanne a 46 ans, elle est sur le point de retourner dans un autre lieu.

C'est un personnage vieillissant,la vie revient en elle (elle n'attend plus rien de la vie or elle va recevoir un don).

Les verbes expriment desmouvements(4), des pensées en éveil (3), des états (de doute…).

Et Jeanne et le sujet de verbes qui exprimentplutôt l'action et la pensée.

Dans cette fin, et Jeanne est montrée comme un personnage passif, inerte, indifférentplongé dans une espèce de torpeur.

2ème partie : Alors : Jeanne et enthousiaste, la vie est en train de revenir enelle.

2)La scène se passait un matin, dans un hôtel.

Une nouvelle vie va commencer.

C'est un stéréotype du romantraditionnel de faire commencer le roman un matin et de le finir une soirée.

La scène se déroule au crépuscule.Jeanne revient de la guerre, c'est le soir.

Ce roman paraît a priori très conventionnel.

L'endroit où se trouve Jeannen'est pas décrit, simplement évoqué (seulement la fenêtre qui s'ouvre vers l'horizon è métaphore de sa vie future :désastre complet : phase de transition de sa vie).

Absence totale d'intérêt de Jeanne pour les lieux où elle setrouve.

Par contre le paysage n'a pas de limite.

Or Jeanne est impatiente de partir, elle a l'impression de quitter uneprison pour la liberté.

Bilan : un personnage enfermé dans une pièce mais tourné vers l'extérieur.

La gare et lavoiture ne sont pas décrites(Jeanne est plongée dans une espèce de passivité, inerte).

La description est centréesur l'horizon (plaines verdoyantes, ciel) on retrouve le même paysage qu'au début du texte èquiétude infinie.Focalisation par le narrateur omniscient.

Ce n'est pas le point de vue de Jeanne, elle ne regarde pas le paysage,c'est la narrateur qui nous fait voir ce qu'elle ne voit pas.

(point de vue de Dieu).

Le personnage muré en luimêmene voit pas ce qu'il se passe à l'extérieur Paysage : accumulation de noms appartenant au champ lexical de latempête et du mauvais temps.

Une pluie diluvienne (le 3 mai) caractérisée par des termes péjoratifs, desmétaphores, et des comparaisons (« comme du sucre… »).

C'est le symbole de son avenir.

La lumière est intense, ily a de la clarté, les couleurs sans vive, l'inondation par la lumière fait référence au début.

La sérénité de la fin dutexte ( # vieille femme à paradoxe).

Bilan final : Maupassant situe le début romain un matin et la fin en soirée.

Aumatin sont connotées les notions de commencement, de jeunesse.

En effet Jeanne au début du roman est au matinde sa vie.

A la fin, Jeanne tourne le dos à son passé en finissant sa vie dans le bonheur.

Le départ de Jeannes'effectue sous un véritable déluge et son retour sous un soleil radieux.

On remarque un certain paradoxe quidisparaît si on considère que le déluge de la première page et le symbole de tous les malheurs qui vont s'abattre surelle.

C'est une annonce de la solitude dans laquelle elle va vivre toute sa vie.

À l'inverse, à la fin du texte, les signesde germination sont signe d'espoir.

Ils permettent aux lecteurs de penser que Jeanne va être heureuse.

L'incitationà la fin de l'oeuvre laisse présager un espoir.

a) Jeanne et l'amour : « L'amour…affection indescriptible » (chap.1) «Etaitce bien LUI ! … pièces de monnaie jetées en l'air » (chap.3) «Ses relations avec Julien avaient changéescomplètement …beaucoup souffert ?» (chap.6) I/ Etude du processus de transformation de Jeanne : Situationinitiale Situation finale Jeanne, fille de 17 ans pleine d'espoir pour son avenir (en quête du bonheur).

Femme vieillieavant l'âge, inerte et prostrée dans ses souvenirs Chap.

12345 : 1ère séquence narrative 12 : En pleine situationinitiale avec un personnage très jeune qui attend tout de la vie.

34 : Rencontre avec Julien, fiançailles, mariage,découverte de la sexualité pour Jeanne.

5 : Voyage de noce, découverte du plaisir physique (naturalisme) et del'avarice de Julien.

Chap.

678910 : 2ème séquence narrative.

6 : « le quotidien qui tue » ennuie de la femme aufoyer, monotonie de la vie conjugale.

Violence de Julien à l'égard de Marius le domestique (violence + avarice) 7 :Liaison de Julien avec Gilberte 9 : Mort de la baronne « madame Adélaïde » qui avait trompé son mari.

Jeannedécouvre le passé de sa mère.

10 : Jeanne attend un autre enfant.

Massacre de la chienne par l'abbé Tolbiac.

Morttragique de Julien et de Gilberte.

Naissance d'une fille mortnée.

Chap.11121314 : 3ème séquence narrative.

11 :Rosalie revient aux « Peuples ».

Départ de Paul au collège + endettement.

Départ de Paul en Angleterre.

Mort detante Lison et du père de Jeanne.

12 : Vente du domaine et déménagement.

13 : Voyage de Jeanne à Paris à larecherche de son fils.

14 : Situation finale : le roman se termine en laissant le lecteur dans un état d'incertitude.

Onsuppose que Jeanne va finir par connaître le bonheur.

Bilan : Dès le début du roman, Jeanne connaît de profondesdésillusions : avarice, comportement de son mari, les liaisons, le double meurtre, la découverte de l'adultère de samère…).

Le roman passe d'illusions en désillusions.

Il est « plein de mort ».

Lecture méthodique « L'amour…affectionsindescriptibles » (chap.1) Introduction : a) Situation de l'extrait dans l'oeuvre : cet extrait appartient au chapitre Ide l'oeuvre de Maupassant « Une Vie ».

En racontant la vie de Jeanne, il raconte une vie de toute femme au XIXesiècle appartenant à son milieu.

C'est le premier soir que Jeanne passe dans le domaine familial « les Peuples » aprèssa sortie du couvent.

C'est le printemps, elle se met à rêver de l'amour.

b) Plan du texte : 4 paragraphes : § I et IIè rêverie de l'amour en général à la vision de celui qu'elle aimera un jour.

§ IIIè Jeanne se met à envisager sa viecommune avec celui qu'elle aimera.

c) Présentation des axes : I/ étude de l'idée que jamais se fait de l'amour, del'être aimé et de son avenir (§ I, II, III, IV).

II/ Mise en scène de cette rêverie par l'auteur.

On doit lire le texteavec une certaine émotion.

Axe I : 1)Quelle idée se fait Jeanne de l'amour et de l'être aimé ? L'étude des pronomspersonnels dans le § I montrent que dans l'esprit de Jeanne, il existe une confusion entre l'amour et l'être aimé.

Cen'est pas une négligence stylistique.

(«L'amour »à « il » ; « Le rencontrer » à « lui »).

Jeanne a une vision idéaliséede l'amour ; elle est prête à transposer sur le premier visage masculin cette vision de l'amour.

2)Vision de l'avenir :Pronoms personnels Adjectifs possessifs Elle, l', il, la, ils, se, ils Leurs (4 fois) a) Dans la première phrase, la. »

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