et de ne pas être lié comme les autres animaux à une conduite unique.
Publié le 22/10/2012
Extrait du document
«
Anthropologie et Philosophie de l'histoire
fut qu'il comprit (obscurément encore) qu'il était proprement la fin de la nature, et que rien de ce qui vit sur terre ne pouvait
lui disputer ce droit.
La première fois qu'il dit au mouton : « la
peau que tu portes, ce n'est pas pour toi, mais pour moi que la
nature te l'as donnée
»,qu'il la lui retira et s'en revêtit (III.
21),
il découvrit un privilège qu'il avait, en raison de sa nature, sur
tous les animaux.
Et il cessa désormais de les considérer comme
ses compagnons dans la création, pour les regarder comme des
moyens et des instruments mis à la disposition de sa volonté
en vue d'atteindre les desseins qu'il se propose.
Cette
représen tation implique (obscurément sans doute) la contrepartie, à
savoir qu'il n'avait pas le droit de traiter un homme de cette
façon, mais qu'il devait le considérer comme un associé
parti cipant sur le pied d'égalité avec lui aux dons de la nature;
c'était se préparer de loin à la limitation que la raison devait à
l'avenir imposer à
sa volonté à l'égard des hommes ses sem blables, et qui, bien plus que l'inclination et l'amour, est
nécessaire à 1 'établissement de la société.
Et ainsi 1 'homme venait d'atteindre l'égalité avec tous les autres
êtres raisonnables, à quelque rang qu'ils pussent se trouver (11!.22,)
c'est-à-dire, en ce qui concerne sa prétention d'être à lui-même
sa fin, le droit d'être estimé par tous les autres comme tel, et de n'être utilisé par aucun comme simple moyen pour atteindre
d'autres fins [ ...
] Avant 1 'éveil de la raison, il n'y avait ni prescrip tion ni interdiction, donc aucune
infraction encore; mais lorsque
la raison entra en ligne et, malgré sa faiblesse, s'en prit à 1
'anima lité dans toute sa force, c'est alors que dut apparaître le mal;
et, qui pis est, au stade de la raison cultivée, apparut le vice,
totalement absent dans l'état d'ignorance, c'est-à-dire d'inno cence.
Le premier pas, par conséquent, pour sortir de cet état,
aboutit à une chute du point de vue moral; du point de vue
physique, la conséquence de cette chute, ce furent une foule de
maux jusque-là inconnus de la vie, donc
une punition.
L'histoire
de la nature commence par le Bien, car elle est l'œuvre de Dieu; l'histoire de la liberté commence par le Mal, car elle est l'œuvre de l'homme.
En ce qui concerne l'individu qui, faisant usage
de sa liberté, ne songe qu'à soi-même, il y eut perte lors de ce
changement; en ce qui concerne la nature, soucieuse d'orienter
la fin qu'elle réserve à l'homme en vue de son espèce, ce fut
un gain.
L'individu a donc des raisons d'inscrire à son compte
comme sa propre faute tous les maux qu'il endure et tout le mal
120.
»
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