érosion - géologie et géophysique.
Publié le 23/04/2013
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En même temps que le lit s'approfondit, il s'élargit parfois.
Les berges inscrites dans des matériaux meubles s'éboulent quand elles sont imbibées d'eau, lors des crues ; lescourants les frappent, en particulier dans les courbes, les faisant reculer tandis que les sinuosités s'exagèrent.
Ainsi se forment et évoluent les méandres.
Cet élargissementdu lit relève de l'érosion latérale.
L'eau opère un tri en fonction de sa compétence, ou capacité de transport (taille maximale des alluvions que le cours d'eau peut transporter).
Dès que le calibre des blocs,des galets, des sables excède la compétence en un point du lit, l'eau abandonne sa charge en commençant par les débris les plus grossiers.
Ce dépôt, ou alluvionnement,prend des formes diverses : bancs de galets et de sable qui encombrent les lits mineurs, bourrelets de rives et plaines alluviales des lits majeurs, cônes de déjection lorsquela pente d'une rivière diminue brusquement au débouché dans une plaine ou à la confluence avec un autre cours d'eau.
L'alternance des phases de creusement etd'alluvionnement est à l'origine des terrasses fluviales, qui matérialisent la position des anciens lits et leur approfondissement progressif.
Elle rythme les étapes del'encaissement et de l'élargissement des vallées.
Les modalités de l'érosion fluviale varient en fonction de l'importance des cours d'eau et des facteurs bio-morpho-climatiques qui agissent sur leur pente, leur régime, la nature de leur charge.
4 L'ÉROSION GLACIAIRE
Les mouvements des glaciers permettent de comprendre qu'ils exercent une action morphogénique ; agents de transport, ils entraînent et évacuent des débris, agentsd'érosion, ils sculptent, incisent, façonnent les substrats sur lesquels ils se déplacent et créent des modelés spécifiques par abrasion, arrachement de débris et accumulationde dépôts.
Simultanément, un glacier en mouvement transporte, érode, dépose les produits entraînés (donc en transit dans et sur le glacier).
Les glaciers sont capables d'entraîner dans leur mouvement tous les objets qui tombent à leur surface.
Ils ont une compétence illimitée, pouvant transporter des blocs deplusieurs m 3 donc de plusieurs tonnes sur de grandes distances.
Les débris proviennent des pentes rocheuses supraglaciaires (nunataks dans les hautes latitudes) qui dominent les glaciers.
Ils sont produits par la gélifraction ; ce sont des débris d'origine périglaciaire, qui se détachent des parois déneigées en été ou de celles trop raidespour que la neige s'y accumule.
Ces débris apparaissent sur les glaciers de type alpin ou de piémont (alaskiens), sur certains émissaires des inlandsis ou des calottesglaciaires ( cf.
blocs erratiques), mais ils sont absents sur la majeure partie des inlandsis des calottes glaciaires.
La trajectoire des débris dépend de leur point de chute sur le glacier et des mouvements de la glace.
Les débris tombant sur la zone d'accumulation sont peu à peu recouverts et entraînés vers la base du glacier où ils alimentent la moraine de fond ; dans la partie médianeet en aval de cette zone, ils sont incorporés dans la glace (débris intraglaciaires) et forment la moraine interne.
Les débris tombant sur la zone d'ablation demeurent à la surface de la glace et se déplacent plus vite s'ils se trouvent au centre de la langue glaciaire que sur ses bords.
Sila vitesse d'un glacier diminue vers l'aval, il peut être entièrement recouvert de débris (glacier noir, par opposition au glacier blanc, qui est un glacier de cirque ou uninlandsis).
Aux débris périglaciaires s'ajoutent les débris produits par les glaciers, débris en provenance du lit glaciaire, qui prouvent l'action érosive des glaciers simultanément à leuraction d'entraînement de ces débris.
Le glissement basal entraîne les débris qui se trouvent sur le fond du lit glaciaire.
Par frottement les uns contre les autres et sur le fond rocheux, les blocs sont usés etacquièrent une forme émoussée tandis que des particules fines sont produites.
Les plus fines d'entre elles (la « farine glaciaire ») peuvent être entraînées par le film d'eauqui existe à la base des glaciers, rendant les eaux de fonte laiteuses.
Les débris grossiers qui subissent une forte pression impriment leur trace et creusent des sillons dansle substrat rocheux (stries glaciaires).
L'usure mécanique est renforcée par le passage de l'eau et de la glace chargées de débris.
Les glaciers exercent ainsi une actiond'abrasion (usure par frottement), une action de polissage, qui façonne des roches moutonnées (lisses) affectées de stries et de cannelures orientées dans le sens dudéplacement, là où les frottements sont les plus importants, le long des parois, à la base des glaciers, là où le lit glaciaire présente des aspérités.
Les aspérités du lit sont à l'origine d'arrachements de particules à l'aval de l'obstacle, créant des cavités au fond du lit du glacier.
Un tel défonçage implique l'existence dedislocations préalables dans les substrats rocheux (diaclases, fissures dues au gel, cassures engendrées par les fortes pressions de la glace ou par le choc des débristransportés).
Dans ces creux peuvent s'accumuler des débris à l'origine de la moraine de fond.
Les débris arrachés au fond du lit entretiennent l'alimentation en particules de la moraine de fond ; ils favorisent l'abrasion et le glissement basal du glacier.
Les eaux de fonte sous pression contribuent aussi à l'action érosive des glaciers ; elles creusent des cavités au dessin contourné et aux flancs lisses (creusement sous-glaciaire).
Les modelés associés à l'érosion glaciaire apparaissent après le recul ou la fonte des glaciers.
Globalement l'érosion glaciaire aboutit à exagérer les irrégularités du relief, excavant les creux et laissant les bosses en relief ; elle exploite les différences lithologiques, lesroches tendres étant plus facilement affouillées que les roches dures ; elle souligne les lignes de faiblesse, en particulier les lignes de broyage associées aux failles, lesdiaclases, les fissures.
Lorsqu'il s'agit de glacier de montagne, le profil longitudinal du lit sous-glaciaire est irrégulier, présentant même des contre-pentes (verrou).
En plan, la vallée glaciairemontre des élargissements (ombilic) et des rétrécissements (verrou).
Le modelé associé comprend : les cirques (réceptacles de la neige et des névés), fermés à l'aval parune contre-pente ou verrou ; les auges, façonnées par les langues glaciaires et les auges aux versants raides, dont le profil transversal dépend des courants de glace qui lesont parcourues et de la résistance mécanique des roches.
Une auge glaciaire peut avoir la forme d'un V, surtout si un torrent sous-glaciaire a exercé son action.
Le fond platdes auges au profil en U résulte dans la plupart des cas de l'alluvionnement postglaciaire par le cours d'eau qui réoccupe la vallée.
Les auges ne sont pas l'apanage desrégions de montagne puisque le glacier Lambert (Antarctique), le plus grand glacier du monde, occupe une auge de 3 400 m de profondeur et de 50 km de large.
Toutefois,sous les inlandsis, les formes d'érosion glaciaire dépendent du relief sous-glaciaire ; elles se manifestent dans les régions récemment déglacées.
C'est ainsi qu'auGroenland, dans les îles Kerguelen et dans les régions montagneuses se trouvent des auges envahies par la mer, que l'on appelle des fjords.
Sur le bouclier nord canadien,on observe une juxtaposition de collines et de bosses rocheuses de toutes tailles, aux flancs moutonnés et striés, séparées par un dédale de dépressions creusées par lesglaciers et inégalement tapissées de moraines.
Les produits de l'érosion et du transport se déposent provisoirement ou définitivement sur le front et au fond des glaciers, qui sont créateurs de modelés construits.
Dans les glaciers de montagne, ces accumulations apparaissent en bordure, au milieu et sur le front des glaciers ; les moraines comprennent des débris en cours detransport ou abandonnés lors de la fonte ou du recul d'un glacier.
On distingue les moraines latérales (déposées entre la marge d'un glacier et le versant qui domine leglacier), les moraines médianes (résultant de la coalescence de moraines latérales de deux langues glaciaires qui confluent) et les moraines frontales (à la terminaison deslangues et qui dessinent parfois des vallums ou des amphithéâtres morainiques).
Les glaciers de type alpin déposent peu de moraines de fond, sauf lorsqu'il s'agit de grandsappareils.
Dans le cas des inlandsis, la moraine de fond prédomine, souvent façonnée en drumlins (collines plus ou moins ovoïdes) rigoureusement allongés dans le sens del'écoulement de la glace.
Les champs de drumlins voisinent parfois avec des eskers (synonyme suédois : ös, pluriel oesar), qui sont des constructions alluviales étroites,sinueuses, peu élevées mais allongées dans le sens du déplacement de l'inlandsis et attribuées au remplissage des tunnels creusés par les torrents sous-glaciaires quiremanient les matériaux de la moraine de fond.
Il en résulte une topographie de détail extrêmement bosselée..
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