ensemble et sans aucune contradiction dans les mêmes actions, suivant qu'on les rapprocherait de leurs causes intelligibles ou de leurs causes sensibles.
Publié le 22/10/2012
Extrait du document
«
Le ciel étoilé
La Théologie rationnelle traite de « l'idéal de la raison pure », c'est-à-dire de Dieu.
KANT distingue trois preuves essentielles de l'existence de Dieu : la preuve cosmologique (à partir de l'existence du monde), la preuve physico-théologique (tirée de l'ordre du
monde) et la preuve ontologique (l'essence de Dieu implique son
existence).
Mais il montre que l'argument ontologique est au fond
de toute preuve et qu'il repose lui-même sur une fausse définition
de l'existence.
30.
L'argument ontologique.
Être n'est évidemment pas un prédicat réel, c'est-à-dire un
concept de quelque chose qui puisse s'ajouter au concept d'une chose.
C'est simplement la position d'une chose ou de certaines
déterminations en soi.
Dans l'usage logique, il n'est que la copule
d'un jugement.
La proposition : Dieu est tout-puissant contient
deux concepts qui ont leurs objets : Dieu et toute-puissance; le
petit mot
est n'est point un prédicat, mais seulement ce qui met le prédicat en relation avec le sujet.
Si je prends le sujet (Dieu)
avec tous ses prédicats (parmi lesquels est comprise la toute
puissance) et que je dise :
Dieu est, ou, il est un Dieu, je n'ajoute
pas un nouveau prédicat au concept de Dieu, mais je pose seule
ment
le sujet en lui-même avec tous ses prédicats, et en même
temps l'objet qui correspond à mon concept.
Tous deux doivent
contenir exactement la même chose; et, de ce que (par l'expres
sion :
il est) je conçois 1 'objet comme absolument donné, rien de
plus ne peut s'ajouter au concept qui en exprime simplement la possibilité.
Et ainsi le réel ne contient rien de plus que le simple
ment possible.
Cent thalers réels ne contiennent rien de plus que
cent thalers possibles.
Car, comme les thalers possibles expriment
le concept, et les thalers réels l'objet et sa position en lui-même, si celui-ci contenait plus que celui-là, mon concept n'exprimerait
plus l'objet tout entier, et par conséquent, il n'y serait plus
conforme.
Mais je suis plus riche avec cent thalers réels que si
je
n'en ai que 1 'idée (c'est-à-dire s'ils sont simplement possibles).
En effet_ l'objet en réalité n'est pas simplement contenu d'une manière analytique dans mon concept, mais il s'ajoute synthéti
quement à mon concept (qui est une détermination de mon état),
sans que les cent thalers conçus soient eux-mêmes
le moins du monde augmentés par cet être placé en dehors de mon concept.
66.
»
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