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Enjeu De L'Affrontement Dans « Les Justes » D'Albert Camus; « Antigone » De Jean Anouilh; Jean-Paul Sartre : « Les Mains Sales »

Publié le 04/04/2011

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camus

Ruy Blas Acte III scène 5 (v.1393-1469)

 

Sommaire:

 

I/ Don Salluste

 

1) Ses intentions

 

2) Il s’explique v.1408 à 1431

 

 

II/ La tragédie de Ruy Blas

 

1) Dénonciation de la cruauté de Salluste 

 

 

 

  On voit ici que Salluste est un personnage cynique tandis que Ruy Blas  est pathétique, il se plaint implore Dieu. Il y a une grande différence de langage.

 

On se rend compte qu’il et épris d’une machination auquel il n’y a aucune échappatoire. Ruy Blas n’est que l’instrument de Don Salluste pour se venger. C’est un moment terrible pour Ruy Blas, il s’agit d’un affrontement qui met en évidence le contraste total entre ces deux hommes.

 

I/ Don Salluste

 

Salluste est déguisé en domestique, d’ailleurs Ruy Blas s’en étonne. Ayant la livrée de Ruy Blas, alors que lui est en grand costume.

 

Il y a une grande précision au niveau du costume, qui ont des significations symboliques.

 

Aucuns des deux hommes ne portent le bon costume. Le faux domestique vient rappeler au faux noble qui il est réellement et vient faire tomber les illusions de Ruy Blas

 

Ruy Blas à les qualités pour être noble mais il est né dans le peuple.

 

1) Ses intentions

 

Don Salluste intervient à ce moment puisque la reine vient de déclarer son amour à Ruy Blas. Il peut enfin avoir sa vengeance.

Il joue avec un couteau pour montrer que le moment de frapper est venu pour lui.

Don Salluste au début de la scène se moque de ses prétentions à vouloir réformer l’Espagne puis vers 1385 il lui donne un ordre: il lui demande de retourner dans la maison secrète.

Sa réussite politique est liée avec l’amour de la reine mais la réussite politique apparaît comme secondaire.

 

L’échange entre Ruy Blas et Salluste v.1395 est important, et la réponse de Salluste est claire et significative, du moins aux yeux de Ruy Blas. V. 1441-1442, Ruy Blas a bien compris, en même temps cette réponse est vague et méprisante, il refuse de se justifier, d’expliquer, il le rabaisse avec mépris. Il a tout un jeu pour montrer qui est le maître et qui doit obéir. Il y a un deuxième coup porté par Don Salluste, Ruy Blas ne savait pas que Salluste savait qu’il aimait la reine.

La fragmentation des alexandrins montre bien le coté dramatique de la scène (cf: Acte 1: Don Salluste écoutait la conversation à la porte, et à entendu les confidences de Ruy Blas à Zafari).

 

On voit que ces intentions montrent un personnage totalement cynique pour qui Ruy Blas est seulement un éxécutant.

Salluste devant les plaintes de Ruy Blas s’explique plus longuement et révèle ce que Ruy Blas avait compris et fini de l’accabler.

 

 

2) Il s’explique v.1408 à 1431

 

V.Hugo veut montrer la noirceur du personnage. Cette tirade brise les illusions de Ruy Blas, c’est l’idée générale: lui rappeler qu’il est un domestique et qu’il doit donc seulement lui obéir.

Il s’agit d’un texte explicatif mais il comporte beaucoup d’impératif, avec l’injonctif.

Salluste à un ton méprisant et blessant, les deux premiers vers sont de l’ironie.

Il met un terme à la discussion en utilisant ce même terme ironique: « mon maître ».

Cette manière de rappeler la place de Ruy Blas est un jeu pour Don Salluste, la fenêtre, le mouchoir ainsi que cette dernière phrase montre qu’il a mal fait son travail il s’intéresse à l’Espagne et pas aux fenêtres. Il cherche à tourner Ruy Blas en ridicule. Ce qu’il prend au sérieux ne compte pour rien aux yeux de Salluste. Son amour pour la reine ne compte pour rien.

 

Salluste donne un certain espoir à Ruy Blas v.1414: « Je veux votre bonheur »

C’est un discours que Ruy Blas ne veut pas comprendre.

Salluste termine par: « Soyez donc raisonnable ». Il demande à Ruy Blas de redescendre sur terre, il est un valet et doit obéir à son maître. Cf: v.1464 «  Cet homme là ne comprendra jamais »

 

 

II/ La tragédie de Ruy Blas

 

Il découvre une machination terrible, Salluste a fait jouer un rôle à Ruy Blas de comédien sans le savoir, il découvre brutalement qu’il a été manipulé.

Un instrument au service de la vengeance de Don Salluste. En quelque sorte Ruy Blas est associé au couteau. Il accuse le coup et sa première réplique montre qu’il a pris conscience qu’il est face à un monstre qui incarne la fatalité.

On peut noter l’utilisation d’un vocabulaire hyperbolique notamment le mot gouffre v.1438: abîme contre lequel l’homme ne peut rien.

Ruy Blas ne cherche même pas à combattre, il est dans un désarroi total il ne sait pas quoi faire.

Ceci se traduit par le fait que ces révélations lui ont été dites, il n’y a plus vraiment de dialogue, il se parle à lui-même, révélateur de son égarement, il se plaint, déplore (cf: discours expressif).

Sans savoir comment le conjurer, il s’en plaint, gémit …

 

1) Dénonciation de la cruauté de Salluste 

 

 

Pour lui Salluste est un diable. Il ne peut comprendre l’attitude de Salluste, cela lui apparaît comme un jeu gratuit pour le faire souffrir, il s’agit de sadisme.

Aux vers 1448 à 1460 on peut observer une longue métaphore filée, il compare son stratagème, son mépris à une machine terrible, une machine qui est un instrument de torture.

 

Il se compare à « une livrée, une chose un valet » et Salluste ne veut pas le savoir. Cette image, de la machine traduit sa cruauté, qui a utilisé son valet comme une chose en refusant de montrer qu’il est un être humain.

On note aussi une importance des didascalies, qui montrent la cruauté de Salluste.

Et la machine fait partie de toute une imagerie, héritée du Moyen-âge (supplice de la roue), qui torture. Mais cela fait référence également  à un moulin cf: « meule »

 

Finalement au vers 1458 Ruy Blas est tout de même un homme, il y a une opposition entre la machine et l’homme

Salluste a joué sur son cœur, son âme, image pathétique. En laissant Ruy Blas s’engager dans cette relation, comme s’il était un comédien, cela montre son sadisme. Et ceci est frappant ici. Il dit que c’est encore temps, que la machine peut encore être arrêtée car la reine ne sait pas encore son identité. Il ne comprend même pas comment Dieu a pu laisser permettre ça.

 

Au vers 1441, il ne sait pas quoi faire, il est indécis, ne rien lui dire c’est permettre la vengeance, tout lui dire, serait pour la reine un sentiment de dégoût.

 

Il est face à un dilemme, sa seule conclusion est qu’il devient fou: « ma raison me confond ».

La seule action tentée est d’implorer la pitié de son maître comme il implore la pitié de Dieu. Au vers 1407 « Épargnez-moi Seigneur » comme le langage de Job. Et il va conclure de la même façon au vers 1461.

 

Ruy Blas s’humilie devant son maître, et c’est une attitude difficile à comprendre pour un personnage monté si haut, c’est surprenant. Victor Hugo a voulu montrer cette cette antithèse, ce contraste, avec l’attitude de Salluste cynique, narquois, et qui se préoccupe de la fenêtre.

 

Conclusion:

 

Il s’agit d’une scène cruciale caractéristique du drame romantique, typique qui s’inspire du mélodrame populaire. La scène 4 est le point culminant de la carrière de Ruy Blas, quand il voit que les choses sont à leur vraie place, ( il gouverne l’Espagne efficacement), la reine a trouvé son roi digne d’elle), pendant un instant tout concorde, et évidemment le retour de Salluste fait tout s’effondrer, le mal brise tout. Cette scène nous ramène dans l’univers de la tromperie, un homme face  à son destin et face à la fatalité.

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