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En vous appuyant pour chaque récit sur la part de description, vous analyserez le cadre spatio-temporel et vous direz si ce cadre vous semble jouer un rôle important dans la narration. Justifiez votre réponse.

Publié le 02/01/2011

Extrait du document

Les trois extraits du corpus appartiennent à des époques bien définies et différentes qui nous mènent du XVIème siècle au XXème siècle. En évoquant les divers éléments descriptifs de ces récits, nous verrons dans quelle mesure la narration est influencée par le cadre spatio-temporel.

 

L’extrait de la \"Princesse de Clèves\" contraste fortement avec \"Clair de femme\"; dans l’un, roman du classicisme, nous sommes plongés un soir de 1559 dans l’atmosphère romantique d’un bal d’époque, dans un cadre fastueux où tout est beau, la \"beauté\", des \"parures\", l’\"air brillant\"et l’\"admiration\"des convives... Le couple principal est entouré de personnages de la noblesse, \"Mme la Dauphine\", \"le Roi et les reines\" qui les accueillent au \"Louvre\" pour un \"festin royal\". Dans ce texte, la description est inexistante. Les personnages et le cadre sont dépeints très brièvement, et nous apprenons uniquement que tout est beau. Nous nageons en plein rêve, dimension encore renforcée par la grande part d’imagination laissée par le récit.

 

Au contraire, l’extrait de \"Clair de femme\" nous offre un univers plus réel sous la pluie dans une rue à une époque contemporaine. Les personnages sont ancrés dans la réalité, comme le montre l’arrivée d’un \"taxi\" ou les aliments au sol. Romain Gary nous brosse un portrait d’une dure réalité encore soulignée par les \"rides\" et \"cheveux blancs\" de la femme ou son évocation de la casse des denrées. Aucune place n’est laissée à l’imagination dans cet extrait à grande majorité descriptive qui nous plonge dans un monde moderne, voire contemporain. L’atmosphère semble sombre et empreinte de tristesse.

 

L’extrait de \"Lucien Leuwen\", quant à lui, présente des similitudes avec les deux précédents. Le texte romantique offre une transition intéressante entre deux époques. La scène se déroule dans les rues sales et noires de Nancy, vraisemblablement vers le XIXème siècle. Stendhal personnifie Nancy, la rendant ainsi peu attrayante mais \"mesquine\" avec son \"méchant pavé\". Le texte est réaliste par sa brièveté, ses descriptions mais reste dans une dimension onirique avec la présence de la jeune fille blonde à sa fenêtre; ce qui nous rapproche plutôt de l’écrit de Mme de la Fayette. Le couple est, dans cet extrait entouré de l’\"escadron\" de Lucien, réel par son évocation de la guerre, mais irréel du fait qu’il reste indéfini et peu décrit. Stendhal œuvre à la manière des peintres impressionnistes en dépeignant le cadre par touches, en insistant bien sur le contraste entre les persiennes perroquet et la saleté des rues. Le portrait de la jeune femme est légèrement esquissé, laissant tout de même une place au rêve. Mais cet extrait reste partagé entre réalisme avec ses descriptions des rues et sa dimension lyrique par sa vision romantique du couple. Une fois encore, l’atmosphère ambiante y est en symbiose avec l’humeur de ses héros: joyeuse mais timide et pudique comme Mme de Clèves, méchante et contrariée mais plein d’espérance avec Lucien ou encore triste, voire nostalgique avec la \"petite pluie fine qui s’ennuyait\" pour Michel.

 

Le cadre spatio-temporel joue un rôle important sur la narration car les éléments météorologiques, les couleurs du cadre, ainsi que le lieu ou encore le moment de la journée se reflètent sur l’atmosphère, permettant ainsi au narrateur de créer certaines émotions et d’influencer la perception du lecteur.

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