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En quoi tient le succès de la représentation théâtrale ?

Publié le 31/01/2011

Extrait du document

 

 

I- Question de synthèse :

 

 

 

 

Le corpus comprend quatre extraits de textes, le premier se situe au vers 25 et 33 du chant III de l'Art poétique écrit par Nicolas Boileau en 1674. Le second est le début de l'acte I scène 1 de Les caprices de Marianne écrit en 1833 par Alfred Musset. Le troisième se situe a la scène 1 de La cantatrice Chauve écrit par Eugène Ionesco en 1950. Et le dernier est la scène 1 de Deux femmes pour un fantôme écrit par René de Obaldia en 1971. Or mis le premier extrait, ils se situent tous au tout début de chaque pièce de théâtre, ces trois derniers extraits sont tous des scènes d'exposition. Le premier texte ( A ) nous servira de support pour connaître dans quelle mesure, chacun des 3 derniers textes du corpus, répondent-ils aux principes d'art dramatique énoncés par Boileau dans son Art poétique ( texte A ).

Pour commencer a répondre a cette question, nous remarquons que dans le texte B, le dialogue est vif étant donné que les phrases sont courtes. De plus les personnages principaux, ainsi que l'intrigue, sont présentés sans soucis. La scène d'exposition peut donc être qualifiée de fluide. Par conséquent cet aspect du texte de Musset répond aux principes d'art dramatique de Boileau dans sont Art poétique, «  Que dès les premiers vers l'action préparée, sans peine du sujet aplanisse l'entrée ».

D'autre part, dans le texte C, le monologue de Madame Smith touche le spectateur et lui inspire de la compassion pour elle, tout en dénonçant la monotonie des conversations quotidiennes. Cette scène répond ainsi aux principes d'art dramatique de Boileau dans sont Art poétique, « le secret est d'abord de plaire et de toucher ».

Pour finir, le texte D nous surprend par sa scène d'exposition plus ou moins original. Grâce au monologue innovant de Brigitte, l'intrigue ainsi que les personnages sont présentés rapidement et efficacement sans que le spectateur ne sans rende compte. C''est d'ailleurs grâce a cette innovation dans la scène d'exposition, que Boileau qualifie de ressort , « Inventez des ressorts qui puissent m'attacher », que l'on peut dire que cette scène répond aux principes d'art dramatique de Boileau dans sont Art poétique.

En conclusion les trois textes répondent chacun, sous différents aspects, aux principes d'art dramatique de Boileau.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

II- Dissertation :

 

 

 

Le Classicisme, mouvement littéraire du XVIIe siècle, pourrait être qualifié de terreau propice au développement des différentes règles classiques. C'est effectivement durant cette période que les auteurs, appartenant à ce mouvement littéraire, cherchaient à imiter l'Antiquité. Ainsi les règles du théâtre classique s'inspirent largement du théâtre antique écrit par le célèbre philosophe Aristote. Au XVIIe siècle, le respect de ces règles était source de succès. Cependant, de nos jours, en est-il toujours le cas ?

En quoi tient le succès de la représentation théâtrale ?

En vue de répondre à cette question, nous étudierons en quoi les règles classiques peuvent être à l'origine du succès, pour, par la suite, s'interroger si celle-ci sont les seules signes de succès d'une représentation théâtrale.

 

 

« Qu'en un lieu, en un jour, un seul fait accompli tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli » vers 45 à 46 de l'Art poétique écrit par Boileau en 1674, est la poésie de la règle des trois unités. Le développement de la pièce de théâtre classique doit impérativement correspondre au trois unités que compose cette règle. Elle rend la pièce organisé, ou l'essentiel prime ainsi que la facilité a comprendre l'intrigue.

La première unité est celle d'action, elle consiste a supprimer les intrigues qualifiées de secondaire qui ne contribue pas a l'action principale, au profit d'une meilleur compréhension de cette dernière. Le spectateur est donc concentrer sur une seule action. On l'observe d'ailleurs dans L'école des femmes, qui à connut un succès énorme, ou l'action est la lutte entre Horace et Arnolphe pour s'approprier la main de Agnès. La seconde est celle de temps, elle consiste a limiter les faits a 24h pour éviter l'invraisemblance. L'idéal serait que la durée des faits soit égal a la durée de la représentation. C'est Athalie écrite en 1691 par Jean Racine qui se rapproche le plus de cette idéal. Après avoir éliminé toute la famille royal, Athalie croit régner seul sur le royaume, cependant son petit-fils Joas va lui mettre des bâtons dans les roues. L'action ne dure que quelques heures pour se réaliser, « Je viens, selon l’usage antique et solennel, Célébrer avec vous la fameuse journée Où sur le mont Sina la Loi nous fut donnée » (v. 2-4). Elle commence a l'aube et se finit quelques heures plus tard par la mort d'Athalie et le couronnement de Joas. Pour finir la dernière unité est celle de lieu, l'action ne doit se dérouler que dans un seul espace, pour éviter ainsi de perturber le spectateur. On le remarque dans La Cantatrice chauve de Ionesco, l'action se passe uniquement dans la maison de Monsieur et Madame Smith. La pièce de Ionesco n'a pas cesser d'être interpréter depuis son écriture.

Outre la règle des trois unités, si une pièce de théâtre veut être classique il faut qu'elle obéisse aux règles de bienséance et de vraisemblance. La première consiste a respecter toutes les conventions, l'objectif est de ne pas choquer le public, comme les scènes de violence, la mort etc.

Horace de Corneille, joué pour la première fois en 1640, le second plus grand succès de Corneille après le Cid ,nous montre le respect de cette règle en enlevant les scènes de combat sur scène. Tout ce qui n'est pas montré est alors raconté. Quant a la deuxième elle doit donner une impression de vérité a la pièce de théâtre. L'action doit être crédible, comme Boileau disait dans l'Art poétique, « L'esprit n'est point ému de ce qu'il ne croit pas ». La pièce doit ainsi être accepté par la société du XVIIe siècle et ses mœurs. Par ailleurs le spectateur doit être en mesure de s’identifier au personnages et aux situations décrites. Comme dans La Cantatrice chauve de Ionesco où il nous montre une scène de la vie quotidienne, une femme parlant a son mari de leur diné.

 

Les principes de Boileau dans l'Art poétique concernant les règles classiques , selon les différents exemples prouvent qu'elles sont propices au succès, voir au chefs d’œuvre. Cependant de nombreuse pièces ont aussi connu le succès sans pour autant respecter les règles classiques.

Rhinocéros écrit par Ionesco en 1959, est une pièce de théâtre qui ne respecte pas la règle de la vraisemblance étant donné qu'il met en scène des personnages ayant la tête d'un rhinocéros, ce n'est donc pas crédible. Pourtant la pièce connait un véritable succès. Les règles classiques peuvent être signe de succès de la pièce, cependant elle ne font pas tout.

 

«  Écrire pour le théâtre, c'est écrire pour l'autre : le metteur en scène et l'acteur car ce sont eux qui, avant le public, transforment en représentations scéniques les mots couchés sur le papier. » Michèle Fabien traduit dans cette citation que la pièce de théâtre n'est pas qu'un livre mais aussi un travail de mise en scène et de jeu d'acteurs qui forment a la fin une représentation théâtrale.

Au théâtre les personnages prennent vie grâce aux acteurs, ils sont plus que simple prénoms dans un livre, ils sont vivant, doivent donner de l'émotion au publique. C'est en fonction de leur manière de jouer que le genre tragique ou comique est déterminer. Un acteur drôle fera ressentir au publique de l'amusement, il sera comique et vice-versa. Pareillement au jeu de Molière, c'était un acteur comique qui inspirait le rire, c'est d'ailleurs pour cela que Molière jouait souvent le personnage de Sganarelle. Il participa a de nombreuses représentations théâtrale de ces œuvres comme Dom Juan , où la règle des trois unités n'est pas respectée, en raison de la présence de cinq décors, d'une durée de l'action équivalente a 36 heures au lieu de 24 heures et la présence de nombreuse intrigues. Malgré ce manque de respect des règles classiques, Dom Juan de Molière connu un vif succès.

On remarque également que la mise en scène joue un rôle crucial dans l'interprétation de l’œuvre par les spectateurs. Un metteur en scène positif va plutôt voir le bon coté de l’œuvre et donc le faire ressentir aux spectateurs et vice-versa. La mise en scène a cependant des contraintes, notamment au XVIIe siècle , contrainte de vraisemblance, il faut que la représentation théâtrale soit plausible. Or on remarque que à l'époque, la représentation du Cid de Corneille a fait de multiples polémiques car après que Rodrigue ait tué le père de Chimène, sa fiancée, étant donné que ce dernier avec déshonoré le père de Rodrigue. Il alla voir Chimène pour lui parler. C'est pourquoi la règle de la vraisemblance ne fut pas respecté. A l'époque c'était impensable que après avoir tuer quelqu'un qu'on ne soit pas tourmenté, et surtout allez parler a la fille du père qu'on venait de tuer. Le problème de vraisemblance est devenu un problème de bienséance.

Cette polémique fut donc appelé «  La querelle du Cid ». Si le metteurs en scène était différent, la représentation aurait été différent et l'on aurait pu éviter d'associer cette polémique au Cid. En dépit de cette polémique le Cid connu un succès grandiose. On le qualifie d'ailleurs comme le chefs d’œuvre de Corneille.

 

 

Le succès de la représentation théâtrale, comme celui des nombreuses pièce de théâtre présentes dans ce document, sont souvent dû au respect des règles classiques. Toutefois elles ne sont pas la clés du succès, ce sont les différents aspects formant une pièce de théâtre qui lui font sont succès et non juste le support. Le succès se fait aussi, en fonction de l'époque auquel est produit la représentation. Aujourd'hui la bienséance peut être qualifié d'arriéré. Les règles classiques peuvent-elles être mis au goût du jour ?

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