En quoi le pouvoir du peuple serait-il légitime ?

En quoi le pouvoir du peuple serait-il légitime ?

Face à un tel énoncé, votre première réaction doit être de voir ce que " pouvoir du peuple " désigne : la démocratie.  Formulée ainsi (avec le verbe au conditionnel) la question semble exprimer un doute, demander une démonstration convaincante de la légitimité de la démocratie ; ou bien elle suppose que, dans les conditions actuelles, le pouvoir du peuple n'est pas légitime.  Après avoir défini le mot "peuple", qui renvoie ici à l'ensemble des citoyens d'une communauté politique, il faut chercher ce qui fonde la souveraineté du peuple.  On peut évoquer les deux principaux philosophes qui ont défendu la démocratie : Spinoza et Rousseau. Ainsi, Rousseau définit l'association politique comme un contrat.   "Chacun de nous met en commun sa personne et toute sa puissance sous la suprême direction de la volonté générale ; et nous recevons en corps chaque membre comme partie indivisible du tout" Contrat social, 1, 6  Chacun participe au pouvoir, et, en obéissant à celui-ci, n'obéit pourtant qu'à lui-même.  Mais il faut rappeler qu'il n'a jamais existé de véritable démocratie, et qu'il n'en existera jamais (Contrat social, 3, 4) car ce régime parfait exigerait des hommes vertueux, vivant dans un petit Etat, qui ne connaîtrait pas les richesses, source de corruption. Le texte de Spinoza est une déduction du gouvernement démocratique à partir de la nature humaine. Prononcez le mot capital de "démocratie" ; même s'il n' apparaît pas dans le texte, il brille par son absence. L'expression importante est évidemment : " pouvoir appartenant à la collectivité."