éloquence - littérature.
Publié le 28/04/2013
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éloquence - littérature. éloquence, art de bien dire, de persuader, et, plus particulièrement, ensemble des règles oratoires auxquelles obéit le discours. Dans l'Antiquité, l'éloquence est l'exercice le plus valorisé de la parole. Qu'elle soit judiciaire (Lysias), politique (Démosthène, Cicéron) ou épidictique (le discours d'apparat, l'éloge), elle représente un but dans l'éducation du citoyen grec et romain. Le XVIIe siècle français est la grande période de l'éloquence religieuse, avec le sermon, l'oraison funèbre et le panégyrique (Bossuet, Fénelon), mais aussi de l'éloquence savante, liée au développement des académies. À la fin du XVIIIe siècle, l'éloquence se fait révolutionnaire (Danton, Saint-Just), puis, au XIXe siècle, apologétique (Lacordaire). L'histoire de la pensée valorise contradictoirement l'éloquence. Pour Platon (Gorgias ; le Sophiste), l'art de persuader est un art des apparences, il ne concerne que l'opinion (la doxa) et reste sans rapport avec le vrai, qui ne relève, lui, que de la philosophie et de la poésie ; Aristote (Rhétorique) en fait le complément indispensable de la logique. Pour Cicéron (De oratore), philosophie et rhétorique (la science de l'éloquence) doivent s'appuyer l'une sur l'autre. Saint Augustin (Contra academicos) fait d'elle l'auxiliaire spécifique de la foi, seules les certitudes scientifiques pouvant se passer d'elle. Pour Tacite (Dialogues des orateurs) et Quintilien (l'Institution oratoire), l'art de bien penser et de bien dire se perd dans les périodes de tyrannie. L'idée d'une corruption ou d'une décadence de l'éloquence subsiste du reste jusqu'au XVIIe siècle et donne lieu au mythe de l'éloquence primitive, synthèse de pureté morale, de richesse des idées et de simplicité du discours dont le modèle est l'Athènes classique et la Rome de Caton. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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