électronique de spin.
Publié le 26/04/2013
Extrait du document
«
La structure décrite ci-dessus est une « vanne de spin » ; elle peut être utilisée comme un détecteur de champ magnétique.
Il suffit d’utiliser deux couches magnétiques présentant des comportements différents.
La première, appelée « couche dure »,
est insensible à un champ magnétique externe ; au contraire, la seconde, dite « couche douche », voit son aimantation tourner en fonction de l’intensité du champ magnétique extérieur.
Ainsi, en fonction de son orientation, un champ magnétique
externe va imposer au système une configuration parallèle ou antiparallèle.
Autrement dit, l’alignement relatif des deux filtres à spin et donc la valeur de la résistance électrique du capteur sont alors sensibles à l’intensité du champ que l’on veut
mesurer.
Cela a de nombreuses applications en informatique, dans le domaine du stockage d’informations.
En effet, dans un disque dur, l’information binaire est stockée magnétiquement : elle est codée grâce à l’aimantation de petits domaines (les bits)
inscrits dans un film magnétique.
La lecture de cette information s’effectue à l’aide d’un dispositif indépendant, la tête de lecture, qui utilise le phénomène de magnétorésistance géante.
L’orientation du champ d’un bit magnétique sur le disque crée un
champ magnétique qui agit sur la multicouche de la tête et modifie fortement sa résistance électrique.
Il a fallu à peine dix ans pour que cette méthode s’impose dans toutes les têtes de lecture des disques durs.
Beaucoup plus sensibles aux champs
magnétiques, ces nouvelles têtes de lecture ont permis de réduire fortement la dimension des bits magnétiques, conduisant à une augmentation vertigineuse de la densité d’informations stockées sur un disque dur.
2. 4 La magnétorésistance tunnel
Lorsque les couches magnétiques ne sont plus séparées par une couche conductrice mais par un isolant, c’est-à-dire un matériau qui ne conduit pas le courant électrique, le transport des électrons devient un phénomène purement quantique appelé
« effet tunnel ».
Dans une approche classique, l’isolant constitue une barrière infranchissable pour les électrons.
Mais le caractère ondulatoire de l’électron que la mécanique quantique a révélé, lui confère une certaine probabilité, certes faible mais
néanmoins non nulle, de traverser la barrière.
La magnétorésistance par effet tunnel est observée en 1975 à très basse température par Michel Jullière, de l’Institut national des sciences appliquées de Rennes.
L’intérêt pour cet effet est relancé en 1995 lorsqu’une équipe du Massachusetts Institute
of Technology (MIT) de Cambridge (États-Unis) observe la magnétorésistance tunnel à température ordinaire de manière reproductible.
Une jonction tunnel magnétique est composée de deux couches d’un conducteur ferromagnétique (les électrodes) séparées par une très fine couche d’un isolant (la barrière), par exemple l’alumine de formule chimique Al 2O3 (utilisée jusqu’en 2003)
ou l’oxyde de magnésium MgO (son successeur, plus performant).
La probabilité de franchissement tunnel de l’isolant et donc la résistance de la jonction tunnel dépendent de l’orientation relative des aimantations des électrodes.
La
magnétorésistance tunnel est ainsi la variation relative de la résistance entre les deux configurations : parallèle et antiparallèle.
Alliant les propriétés de transport électrique dépendant du spin à la fonction mémoire d’un petit domaine magnétique, les jonctions tunnel magnétiques ont des applications à grande échelle dans le domaine du stockage de l’information.
Elles
permettent, en particulier, de fabriquer une nouvelle génération de mémoires à accès aléatoire (RAM — Random Access Memory), appelées RAM magnétiques ou MRAM (Magnetic Random Access Memory) en anglais.
Les MRAM sont aussi rapides que
les autres mémoires vives des ordinateurs.
De plus, elles présentent l’avantage d’être non volatiles, c’est-à-dire qu’elles gardent la mémoire de l’information stockée de manière permanente, même lorsque l’alimentation électrique est coupée.
Cette
propriété diminue considérablement la consommation énergétique, en particulier pour l’électronique embarquée que ce soit dans les téléphones portables ou dans les satellites.
3 LES APPLICATIONS DE L’ÉLECTRONIQUE DE SPIN
3. 1 Les mémoires magnétiques
Pour réaliser des mémoires magnétiques, on dispose côte à côte, de manière très dense, un grand nombre de jonctions tunnels magnétiques formant une matrice lignes-colonnes.
Chaque « cellule mémoire » se situe à l’intersection entre une ligne de
contact électrique et une colonne.
Lignes et colonnes de la matrice sont en cuivre ou en aluminium pour transporter facilement le courant électrique.
Dans un composant ainsi confectionné, c’est-à-dire une mémoire à accès aléatoire, la lecture de la
cellule située à l’intersection de la colonne « n » avec la ligne « m », se fait en mesurant l’intensité du courant électrique, lorsque l’on applique une différence de potentiel entre la m-ième ligne et la n-ième colonne.
Si les aimantations des deux
couches sont dans un état antiparallèle, aucun électron ne passera : le dispositif lira un « 0 ».
Si elles sont parallèles, les électrons ayant un spin dans le même sens passeront : le dispositif lira « 1 ».
Pour écrire l’information, l’aimantation de la
première couche est retournée dans le sens voulu par le champ magnétique d’un courant passant au-dessus et en dessous de la cellule.
Des mémoires magnétiques, basées sur ce principe général, sont commercialisées depuis 2006, notamment par la
société américaine Freescale.
3. 2 Le transfert de spin
La découverte de la magnétorésistance géante a permis de concevoir des composants basés sur la manipulation d’un courant électrique par des couches minces magnétiques dont l’orientation est contrôlée par un champ magnétique.
En 2003, la
possibilité pour un courant électrique polarisé en spin de retourner l’aimantation d’un aimant, c’est-à-dire l’effet inverse, est mise en évidence expérimentalement.
Si cet effet, appelé « transfert de spin », est observé quinze ans après la découverte de
la magnétorésistance géante, il a été prédit théoriquement dès 1995 simultanément par John Slonczewski et Luc Berger.
Lorsqu’un électron traverse une couche magnétique, son spin est soumis à un couple qui tend à aligner le spin de l’électron avec
l’aimantation de la couche.
Par réciprocité, l’électron exerce lui aussi un couple sur la couche magnétique.
Cela peut être comparé à la pomme de Newton qui, soumise à l’attraction terrestre, exerce par réciprocité une force sur la Terre.
Avec la
pomme, comme avec l’électron, cette force est ridiculement faible.
Mais si le nombre de pommes est toujours limité, avec un courant électrique le nombre d’électrons qui traversent la couche peut être colossal : près de
16 000 000 000 000 000 000 électrons par seconde, pour un courant de 1 ampère.
Ainsi avec un courant de plus forte intensité, l’effet cumulé des micro-couples finit par avoir gain de cause : c’est la couche qui tourne et s’aligne avec les spins des
électrons.
Autrement dit, le courant polarisé induit l’équivalent d’un champ magnétique sur l’aimantation de la couche traversée.
C’est l’action de ce champ qui retourne l’aimantation.
Cet effet est mis à profit par les industriels pour écrire les
informations dans les mémoires MRAM.
Puisque l’on peut orienter l’aimantation des point-mémoires avec un courant électrique, cela permet de s’affranchir d’un champ magnétique.
En effet, l’utilisation d’un champ magnétique pour écrire des
mémoires conduit à des erreurs d’écriture, induites par un effet de fuite du champ magnétique sur les mémoires voisines.
Avec un courant moins intense, le retournement n’est pas atteint.
Toutefois, dans certaines conditions l’aimantation de la couche traversée se met à tourner autour du champ généré par le courant polarisé.
Il se produit alors un phénomène de
précession similaire à la précession des spins des atomes (comme celui de l’hydrogène) en résonance magnétique nucléaire (RMN) : l’axe de l’aimantation de la couche tourne alors comme une toupie à plusieurs milliards de tours par seconde, soit
quelques gigahertz (GHz) — ce qui correspond aux fréquences utilisées pour les télécommunications modernes et à venir.
Bien maîtrisée, cette rotation devient un générateur d’ondes hyperfréquences de très petite taille, dont on peut facilement.
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