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Einstein, « Quelques mots sur l'origine de la théorie de la relativité générale » Dans son livre Comment je vois le monde, publié en 1934, Albert Einstein dévoile avec ferveur et philosophie ses convictions scientifiques, politiques, morales et sociales.

Publié le 27/04/2013

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Einstein, « Quelques mots sur l'origine de la théorie de la relativité générale « Dans son livre Comment je vois le monde, publié en 1934, Albert Einstein dévoile avec ferveur et philosophie ses convictions scientifiques, politiques, morales et sociales. L'extrait présenté ici décrit la démarche scientifique de cet homme exceptionnel, qui l'a conduit à formuler la célèbre théorie de la relativité générale. Comment je vois le monde, Albert Einstein « Quelques mots sur l'origine de la théorie de la relativité générale « [...] En 1905 la théorie de la relativité restreinte découvre l'équivalence de tous les systèmes dits systèmes d'inertie pour formuler les lois. Donc se pose immédiatement la question : n'y aurait-il pas une équivalence plus étendue des systèmes de coordonnées ? Autrement dit, si l'on ne peut attribuer au concept de vitesse qu'un sens relatif, faut-il quand même considérer l'accélération comme un concept absolu ? [...] [...] La solution du dilemme dont je vous expose l'évolution est donc la suivante : la signification physique n'est pas attachée aux différentielles des coordonnées mais exclusivement à la métrique riemannienne qui leur est associée. Par là, une base pour la théorie de la relativité générale est découverte et s'impose. Mais il reste encore deux problèmes à résoudre : 1. Quand une loi du champ est exprimée en langage de la théorie de la relativité restreinte, comment peut-on la transférer pour une métrique de Riemann ? Quelles sont les lois différentielles qui déterminent la métrique même (c'est-à-dire les gµ?) de Riemann ? J'ai travaillé sur ces questions de 1912 à 1914 avec mon ami et collaborateur Marcel Grossmann. Nous avons découvert que les méthodes mathématiques pour résoudre le problème 1 étaient déjà toutes trouvées dans le calcul différentiel infinitésimal de Ricci et de Levi-Civita. 2. Quant au problème 2, on avait absolument besoin pour le résoudre des formes différentielles invariantes du second ordre des gµ?. Nous découvrîmes bientôt que celles-ci avaient déjà été analysées par Riemann (tenseur de courbure). Deux ans avant la publication de la théorie de la relativité générale, nous avions déjà souligné l'importance des équations correctes du champ de gravitation, sans arriver à en dégager l'utilité réelle en Physique. Je croyais savoir, au contraire, qu'elles ne peuvent pas correspondre à l'expérience. En plus je me persuadais et je pensais pouvoir le montrer, en me fondant sur une considération générale, qu'une loi de gravitation invariante relative à des transformations de coordonnées quelconques n'est pas compatible avec le principe de causalité. Ces erreurs de jugement durèrent deux années de travail singulièrement ardu. Je reconnus enfin que je m'étais trompé à la fin de 1915 et je découvris que je devais rattacher l'ensemble aux faits de l'expérience astronomique après avoir repris l'espace courbe de Riemann. À la lumière de la connaissance déjà acquise, le résultat obtenu semble presque normal et tout étudiant intelligent le devine aisément. Ainsi la recherche procède par des moments distincts et durables, intuition, aveuglement, exaltation et fièvre. Elle aboutit un jour à cette joie, et connaît cette joie celui qui a vécu ces moments singuliers. [...] Source : Einstein (Albert), Comment je vois le monde, trad. par Regis Hanrion, Paris, Flammarion, 1979. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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