Égypte ancienne, art de l' - peinture.
Publié le 15/05/2013
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Sous la III e dynastie, l’architecte Imhotep édifie la nécropole du souverain Djoser (régnant vers 2630-2611 av.
J.-C.), le plus grand ensemble architectural de l’époque, sur le site de Saqqarah, non loin de Memphis.
Ce complexe funéraire comporte
une grande pyramide à degrés — bâtie sur d’anciennes galeries funéraires souterraines et surélevée à plusieurs reprises — et un groupe de chapelles et d'édifices associés.
Haute de 60 m, la grande pyramide, dans laquelle est conservée la dépouille
du roi, est l’exemple le plus ancien de l’architecture monumentale égyptienne.
Cette célèbre pyramide reflète une mutation technologique décisive.
C’est en effet à cette époque que l’architecture égyptienne commence à utiliser, de préférence à la brique crue et au roseau, des matériaux comme le calcaire et le granit, plus
durables et adaptés à l’édification de structures monumentales.
Il reste cependant très peu de vestiges des temples construits pendant cette période.
Les pyramides à pans lisses de Gizeh, où sont inhumés les rois de la IV e dynastie (Snéfrou, Khéops, Khéphren, Mykérinos), témoignent de la maîtrise achevée des architectes égyptiens en matière d’édifices monumentaux.
Elles montrent aussi que les
principes fondamentaux de l’architecture pharaonique sont désormais — et pour longtemps — parfaitement établis.
La grande pyramide de Khéops, aux proportions parfaitement maîtrisées, est constituée de 2,3 millions de blocs d’un poids moyen de
2,5 t chacun et mesure 146 m de haut.
Les pyramides ont pour fonction essentielle la conservation et la protection du corps des pharaons pour l’éternité.
Chaque pyramide est accompagnée de deux temples reliés par une chaussée, généralement
couverte et ornée de bas-reliefs.
Le temple du haut, ou temple de la pyramide, est situé à l’est de la pyramide, au soleil levant, et sert au culte funéraire.
Le temple du bas, ou temple de la vallée, se trouve en lisière de la vallée du Nil et comporte un
bassin où accostent les embarcations funéraires.
Autour des trois grandes pyramides de Gizeh s’est développée une nécropole contenant des mastabas — tombeaux à toit plat et aux côtés en pente, ainsi nommés en raison de leur ressemblance avec
les bancs de briques en pente que les Égyptiens plaçaient devant leur maison.
Les mastabas sont réservées aux membres de la famille royale, aux hauts dignitaires, aux courtisans et aux fonctionnaires.
La plupart de ces tombes sont construites au-
dessus de puits menant à une chambre funéraire où sont déposés le sarcophage et les offrandes ; certaines toutefois sont directement creusées dans le calcaire.
La disposition des tombeaux de Gizeh et de Saqqarah permet d’affirmer que ces édifices étaient alignés le long de rues, dans des cités dont le tracé obéissait à un plan parfaitement établi.
Nous avons peu de certitudes, en revanche, en ce qui
concerne l’architecture domestique sous l’Ancien Empire, car les premiers archéologues ne s'intéressaient qu'aux édifices monumentaux et aux manifestations de la royauté, négligeant les vestiges secondaires qui ont été peu à peu détruits par
l'urbanisation.
Les maisons et les palais, construits en briques de terre crue, n’ayant pas été conservés, les temples, les tombeaux, ainsi que le mobilier et certains modèles réduits figurant la vie quotidienne constituent la principale source
d’informations sur l’habitat et sur les coutumes des Égyptiens de l’Antiquité.
3. 2 La sculpture
À partir de la période prédynastique, marquée par la fabrication de statuettes en terre cuite et d'objets en os ou en ivoire, la sculpture égyptienne prend un nouvel essor.
Sous le règne de Djoser (v.
2630-2611 av.
J.-C.), les Égyptiens commencent à
ériger de grandes statues à l’effigie de leurs rois, destinées à protéger l’esprit de ces derniers.
La sculpture égyptienne peut être qualifiée de cubique et de frontale : le bloc de pierre est tout d’abord taillé en parallélépipède, puis le dessin de la
silhouette tracé sur le devant et les deux côtés du bloc.
Considérée comme une image intemporelle destinée à traduire l’essence du personnage représenté, la statue est conçue pour être regardée de face.
Alors même que l’anatomie humaine est déjà bien connue des sculpteurs depuis le début de la période dynastique, l’artiste égyptien, qui cherche à représenter une forme idéale, ne s’attache pas au mouvement dans le sens où nous l’entendons
actuellement : les personnages en pied sont en effet saisis dans des positions statiques et c’est le recours à différents canons qui permet de signifier le mouvement (un pied s’avance) ou l’immobilité (les deux pieds sont joints).
Les représentations des
pharaons, notamment, sont idéalisées et dotées d’une grande dignité.
Une statue de Khéphren, conservée au Musée égyptien du Caire, en offre un parfait exemple : le roi est assis sur un trône décoré de l’emblème des terres unifiées, les mains
posées sur les genoux, la tête haute, les yeux fixés au loin.
Sur son épaule se tient le dieu Horus aux traits de faucon, sa présence signifiant que le pharaon est lui-même « Horus incarné », un dieu parmi les dieux.
L’équilibre de cette statue de diorite
et l’homogénéité de ses éléments constitutifs offrent une image imposante de la royauté divine.
La statuaire privée autorise pour sa part certaines variations, notamment dans le rendu du mouvement, sans déroger pour autant — sauf à de rares exceptions comme la statue du Scribe accroupi — à la règle de frontalité.
Ces sculptures, dans un
souci de réalisme traduit par l’emploi de la ronde-bosse, offrent toute une diversité de poses et de situations, les figures pouvant être représentées assises ou debout, statiques ou en mouvement, seules, en couple ou bien en groupe (qui représente
alors le défunt et sa famille).
Les œuvres utilisent différents matériaux : la pierre (statue du prince Rahotep et de son épouse Nofret, IV e dynastie, Musée égyptien, Le Caire), le bois (statue de Ka-âper, V e dynastie, Musée égyptien, Le Caire) ou, plus
rarement, le métal.
Elles sont généralement peintes et les yeux sont réalisés à l’aide d’un autre matériau incrusté comme le cristal de roche, afin de renforcer l’expressivité du visage.
Seules les personnes d’un certain rang peuvent s’offrir de telles
statues, qui font appel à plusieurs corps de métiers ; mais il existe toutefois une statuaire plus modeste, consacrée aux situations de la vie quotidienne et aux petits métiers.
L’art du bas-relief, qui obéit également au principe de latéralité dans le mouvement — toujours régi par l’exigence de lisibilité —, a pour sa part deux fonctions essentielles : sur les murs des temples, les sculptures glorifient le pharaon ; à l’intérieur
des tombeaux, elles figurent les offrandes qui accompagnent le défunt dans l’au-delà.
Les décorations murales des salles des tombeaux privés évoquent généralement la vie passée du défunt.
La technique de représentation de la silhouette humaine
en deux dimensions, sculptée et quelquefois peinte, est dictée par le désir de préserver l’essence du défunt.
La figuration courante montre la tête et le bas du corps de profil, tandis que l’œil et le torse se présentent de face.
Chaque partie du corps
doit, en effet, être reproduite sous son aspect le plus reconnaissable.
Cette règle, ou canon, s’applique surtout au roi et aux membres de la noblesse ; lorsqu’il s’agit de serviteurs et de paysans, ces lois se font moins rigides.
Les bas-reliefs des chapelles et des mastabas offrent un enseignement assez complet sur la vie et les coutumes des Égyptiens.
Les différents aliments et leur préparation, les soins apportés aux troupeaux, la capture des animaux sauvages, la
construction de bateaux et les techniques propres à toutes sortes de métiers manuels y sont dépeints.
Ces activités sont présentées sur les parois des salles funéraires en bandeaux ou en registres qui se lisent en-dehors de toute chronologie, chaque
scène étant indépendante des autres.
Les sculpteurs travaillent en équipe, chacun étant chargé d’une étape distincte de la réalisation.
Dans l’Égypte ancienne, l’artiste, qui appartient à une corporation hautement respectée, est tenu de suivre
scrupuleusement les règles établies.
3. 3 Les arts décoratifs
La poterie richement décorée de la période prédynastique cède la place, sous l’Ancien Empire, à des réalisations dénuées d’ornements, souvent brunies en surface.
Les objets usuels sont très variés, de la vaisselle de table jusqu’aux récipients de
grande contenance ou aux cuves des brasseurs.
Les bijoux, d’or et de pierres semi-précieuses, s’inspirent souvent de formes animales ou végétales, source d’inspiration constante des arts décoratifs tout au long de l’histoire de l’Égypte ancienne.
À
l’exception de quelques rares pièces — le fauteuil en bois incrusté d’or de la reine Hétephérès I re épouse de Snéfrou et mère de Khéops (IV e dynastie), retrouvé dans son tombeau de Gizeh (Musée égyptien, Le Caire), est l’une des plus
remarquables —, peu de meubles nous sont parvenus ; mais l’art funéraire fournit beaucoup d’informations sur la forme des chaises, des lits, des tabourets et des tables.
De conception généralement très simple, ils sont souvent ornés de formes
végétales et leurs pieds représentent fréquemment des pattes d’animaux..
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