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également de Descartes qu'il a beaucoup dormi.

Publié le 23/10/2012

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également de Descartes qu'il a beaucoup dormi. (Baillet, Vie de Descartes, 1693, p. 288.) Kant réservait sept heures au sommeil, mais il eut tant de difficulté à se contenter de cette mesure qu'il avait chargé un domestique de le forcer, bon gré mal gré, à se lever à une heure déterminée. (Iachmann, Immanuel Kant, p. 192.) Car plus on est éveillé, c'est-à-dire plus on a la conscience claire et active, plus on éprouve le besoin de sommeil, plus on dort longtemps et profondément. L'habitude de la pensée ou un travail de tête soutenu accroîtront par conséquent ce besoin de dormir. Si des efforts musculaires prolongés nous disposent également au sommeil, c'est que les muscles reçoivent continuellement leur impulsion du cerveau, par l'intermédiaire de la moelle allongée, de la moelle épinière et des nerfs moteurs ; c'est le cerveau qui agit sur leur irritabilité et qui, de la sorte, épuise ses propres forces... Si en été l'énergie de l'esprit est moindre qu'en hiver, cela tient en partie à ce qu'on dort moins en été : car plus profondément on a dormi, plus l'état de veille est parfait, plus on est « éveillé «. Toutefois ce n'est pas là une raison pour prolonger le sommeil au delà de toute mesure ; car alors il perd en intensité, c'est-à-dire en profondeur, ce qu'il gagne en extension, et devient de la sorte une simple perte de temps... D'une manière générale, le phénomène du sommeil prouve donc nettement que la conscience, la perception, la connaissance, la pensée ne sont pas en nous un état primitif, mais un état secondaire et conditionné. La pensée est un effort extraordinaire, et aussi l'effort le plus élevé de la nature ; et c'est pourquoi étant si grand il ne saurait se passer d'interruptions. La pensée est le produit, l'efflorescence du système nerveux cérébral, qui est lui-même un parasite nourri comme tel par le reste de l'organisme. Cette conclusion se rattache à une démonstration faite dans mon troisième livre. Y'y montre, en effet, que la connaissance est d'autant plus pure et plus parfaite, qu'elle s'est séparée davantage de la volonté, et qu'alors se produit l'intuition esthétique purement objective ; de même un extrait est d'autant plus pur qu'il s'est isolé davantage de la matière dont on l'a tiré, et qu'il s'est débarrassé de tout résidu. (Monde, III, 54-58). II L'OBJECTIVATION DU VOULOIR-VIVRE DANS LA NATURE A) LA TENDANCE FONDAMENTALE Une première conclusion est donc que la force vitale est identique à la volonté ; mais il en est de même de toutes les autres forces naturelles, bien que le fait soit moins évident. Nous trouvons donc exprimée de tout temps, avec plus ou moins de précision, l'idée qu'un désir, c'est-à-dire une volonté, est la base de la vie végétale : mais il est bien plus rare de voir réduire au même principe les forces de la nature organique, d'autant que cette dernière s'éloigne plus de notre être propre... Les Affinités électives de Goethe, comme l'indique déjà le seul titre, reposent, quoique à l'insu de l'auteur, sur cette idée que la volonté, fondement de notre être propre, est identique à celle qui se manifeste dès les phénomènes inorganiques les plus humbles, d'où dérive, avec la régularité, l'analogie parfaite des deux ordres de phénomènes... Si nous envisageons la volonté là où personne ne la conteste, c'est-à-dire dans les êtres doués de connaissance, nous lui trouvons partout pour tendance fondamentale chez tous les êtres, sa propre conservation. Mais toutes les manifestations de cette tendance fondamentale peuvent toujours se ramener à un effort pour chercher ou pour- suivre, pour éviter ou pour fuir, selon les occasions. Or c'est ce qu'on peut voir même au degré le plus bas de la nature, c'est-à-dire de l'objectivation de la volonté, alors que les corps n'agissent plus que comme corps en général, c'est-à-dire deviennent objets de la mécanique, sous les seuls rapports de l'impénétrabilité, de la cohésion, de la solidité, de l'élasticité et de la pesanteur. Ici encore l'attraction apparaît sous la forme de la gravitation, la tendance à fuir sous celle de la réception du mouvement, et la mobilité des corps par suite de pression ou de choc, qui constitue la base de la mécanique, n'est au fond que l'expression de la tendance à la conservation propre inhérente en eux. Puisque, en leur qualité de corps, ils sont impénétrables, la mobilité est pour eux en effet le seul moyen de garantir leur cohésion et par là leur existence à chaque instant. Le corps choqué ou comprimé serait pulvérisé par le corps qui le comprime ou le choque, s'il ne pouvait se soustraire à sa violence par la fuite et sauver ainsi sa propre cohésion : là où ce recours lui manque, il est broyé en effet. On peut encore considérer les corps élastiques comme les plus courageux, qui cherchent à refouler l'ennemi, ou tout au moins à lui interdire toute poursuite ultérieure. Le seul mystère que la mécanique d'ailleurs si claire laisse obscur, avec le fait de la pesanteur, c'est-à-dire la communicabilité du mouvement, est donc pour nous l'expression de la tendance fondamentale du vouloir dans tous ses phénomènes, et par suite de l'instinct de conservation qui apparaît encore comme l'élément essentiel même au degré le plus bas de l'échelle des corps. (Monde, III, 109-112.) B) LES CARACTÈRES DU VOULOIR-VIVRE I. L'IDENTITÉ DE LA VOLONTÉ SOUS TOUTES SES FORMES La volonté, que nous trouvons au-dedans de nous, ne résulte pas avant tout, comme l'admettait jusqu'ici la philosophie, de la connaissance, elle n'en est même pas une pure modification, c'est-à-dire un élément secondaire dérivé

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