Ecriture d'invention sur la vie du Nouveau Monde (16eme).
Publié le 13/11/2012
Extrait du document
AP FRANCAIS Le ciel était noir, sans étoile. Le silence, assourdissant. Seul le bruissement de quelques feuilles d'arbres était perceptible. On aurait du entendre des cris, pourtant, un silence de mort régnai sur le village. Dans le ciel d'encre, une seule lueur, provenant du centre de la paroisse, montait vers le ciel. J'étais assis au premier rang, à quelques mètres seulement du grand feu. Les yeux sur le foyer, et les doigts touchant la terre. Tout mon esprit était concentré vers ce centre. Aucun murmures ne parcourait l'assemblée. Des dizaines d'individus, grands, petits, adultes, enfants, jeunes ou vieux étaient dispersés autour du feu. Certains assis et les autres debout, en retrait. Mais même malgré la pénombre, on pouvait distinguer sur leur visage, leurs yeux noirs, empli de dureté, de tristesse et d'incompréhension, fixés sur le feu. Levant mon regard, je la vis. Elle paraissait encore plus sage et plus âgée à la lueur du feu, son visage ne trahissait aucune émotion. Ses rides ressortant à cause de la fatigue, lui donnant un air de chaman. La coiffe coutumière se dressait sur sa tête, et les bijoux de cérémonie s'empilait sur son cou et ses bras, tombant jusqu'à sa poitrine. Ses cheveux noirs, fin comme la paille, ne lui cachait pas le visage. Je ne voulais pas regarder ses yeux, l'expression que je trouverais dedans me terrifiait. Une tristesse infinie certainement, mais peut-être une résignation dure et énergique. Je détournai le regard, l'envie de pleurer me prit soudainement , mais je me ressaisi. Me concentrant plutôt sur la femme à coté d'elle. Maya, fille du chef, la peau mat, les cheveux noir corbeau pareil à ses yeux, ressemblait beaucoup à sa mère assise à coté d'elle. En cette période de deuil, elles avaient la même expression , tel deux soeurs rapprochées par la tristesse. Une odeur de chair brûlée assaillit mes narines. La lèvre tremblante et les yeux embués, je me forcis à regarder. Le moment fatidique était là. Le coeur serré, je vis le feu s'embraser et le corps disparaître dans les flammes. Les plus jeunes spectateurs pleuraient silencieusement, les larmes coulant sur leurs joues rebondi ou prenant un tracé différent selon les rides des plus anciens. J'avais envie de crier, de me révolter, de plaider à l'injustice ! Pourquoi ? Pourquoi ?! Un long cri d'agonie sortant de la foret brisa le silence du village, tandis que les derniers reste partaient en fumée. C'était un cri de souffrance, tellement puissant, tellement vibrant de sincérité qu'il nous glaça le sang. Sans bouger, nous n'attendions qu'une chose, c'était qu'il s 'arrête, que cette douleur s'arrête, car il représentait parfaitement l'intérieur de nous même en ce moment précis, la douleur que nous possédions tous. Puis, au bout de quelques secondes qui parurent interminables, le hurlement s'estompa, laissant un vide soulagé et meurtri. C'est alors que lentement, les yeux rivés vers le feu, la veille femme se leva délicatement. Sa façon de se mouvoir était souple, bien qu'usé par l'age. Le bas de sa jupe frôlait le sol. Les pieds nus et ridés, elle s'avança près du brasier, puis, levant doucement ses bras jusqu'à sa taille, les étirant de part et d'autres de son corps, elle leva la tête vers le ciel, inhumant doucement l'air du soir. Les yeux fermée, la bouche légèrement entrouverte, sa poitrine se soulevant imperceptiblement au gré de ses respirations, elle sembla accéder à un autre monde. Un monde auquel nous n'aurions jamais accès, un monde totalement dépourvu d'enveloppe corporel nous condamnant aux seul mouvements de notre corps. Elle sembla parler avec son esprit, et lier corps et âme pour ne faire qu'un et pouvoir accéder à la pensée supérieure, à la parole des dieux. Après quelques minutes d'évasion, elle rouvrit les yeux, fixant le ciel, puis se tourna vers le cercle de villageois. Nous couvrant d'un oeil sage et maternel, elle commença. « -Mes enfants, cet événement sert à nous rappeler que les dieux peuvent nous demander auprès d'eux quand ils le souhaitent, même si nous, les mortels, nous ressentons une grande peine dans ce genre de perte, c'est un honneur pour notre chef Taari de pouvoir servir de plus près nos supérieurs. « « Taari était un grand homme, il respectait sa tribu, il respectait la nature, il respectait sa famille - elle se retourna en souriant vers Maya - et plus important, il aimait la vie. C'est pour cela qu'il respectait tant chacun d'entre vous, qu'il vous aimait, qu'il nous aimait. Il ne supportait pas de voir partir l'un des nôtres, ni même un de nos ennemis, il en souffrait, car pour lui, ce n'était pas à nous de choisir comment l'on devait disparaître. Il en allait de même pour la faune, il avait même établi une loi obligeant de chasser dans le respect de l'animal . « « Il connaissait les prénoms de chaque membre de notre tribu, il connaissait sa vie, ses passions, ses désirs, et il était la, à notre disposition pour nous aider à les construire, à les réaliser. Il nous aimait tous profondément et d'un amour sincère . « « Malheureusement, les dieux en ont décidé autrement. La seule chose que nous savons, c'est que notre chef à été retrouvé inerte, près du lac de purification, ce matin. Aucune explication n'a pu être donnée, et je m'en excuse. Demain matin aura lieu la cérémonie de désignation d'un nouveau chef. Je sais que beaucoup de gens ici ont l'intention de m'élire, mais je vous demande de réfléchir, car, ne faudrait-il pas de sang neuf parmi nos représentant ? D'idée neuves ? Je suis dans un stade déjà avancé de ma vie et la perte que nous venons de subir pourrait se reproduire d'ici peu, sans que je soie la pour y assister.« « Aujourd'hui je suis veuve. Mais aujourd'hui nous sommes tous veufs, car nous avons tous perdus un bout de nous. Un bout de nous qui nous a fait vivre, et qui nous a fait rêvé. Je vous demande donc à tous, de garder dans vos coeurs pour toujours, l'honnêteté et la droiture de ce chef, ce frère, ce père, cet ami et cet homme, exceptionnel. «
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