ecriture d'invention Suite le diable au corps
Publié le 07/12/2014
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El Baasi Adel 1ere EsJeudi 4 novembre Écriture d'invention Le Diable Au Corps, Radiguet,1923 Je marchais dans les rues, me rendant compte de l'insalubrité de ce monde, voyant ces humains, ces êtres vides de sens. Je voyais que tout les regards étaient tournés vers ma personne, comme toujours dans ma vie. Sans doute , ces humains, ces hommes, ces femmes, ces passants, ces âmes, me voyaient comme différent. Je le ressentais dans leur regards. J'étais supérieur. Je dois dire que ces vingt dernières années ont fait fleurir mon ego. Je suis maintenant conscient, et je n'ai aucune gêne à déclarer ma supériorité. Les élites ont toujours dominé dans ce monde. Moi, je ne fais pas partie de ce monde, je ne regarde pas vers le bas. J'ai fais fleurir un courage hors du commun pendant ma vie. J'ai abandonné la notion de subtilité, sauf pour ce qui est du jeu, ou l'on ne peut gagner et faire fléchir l'adversaire sans avoir recours aux stratégies les plus vicieuses. Je suis fier de pouvoir soutenir n'importe quel regard, d'être loyal envers moi-même, tout comme envers ceux qui méritent ma loyauté. Je suis le chef, celui qui est toujours en avant.Je ne fais confiance qu'à moi-même. Je ne me mens pas. Je ne tombe pas. Je ne ris pas, je ne cède pas non plus au plaisirs illicites qui seraient néfastes pour ma santé, ces choses là sont réservées aux enfants, et plus généralement, aux humains. Mes années d'homme ont connu quelques péripéties, je connais bien la pénitence, la journée type du prisonnier, j'ai eu le temps d'écrire mon nom dans toutes les cellules parisiennes. Il m'arrive néanmoins de me dire que je suis victime de ma vie, qui n'est que fiction. Car ces années m'ont appris une chose. Je suis seul.La notion de linéarité, de logique, de suite, cela n'a plus de sens à mes yeux. Une masse de personnes défile devant mes yeux, pourtant je me sens seul. La nouveauté ne se renouvelle plus, je ne dors plus, je dialogue, seul. Une vision me hante, celle de mon fils. Mon fils porte le même prénom que moi, il est dans la vingtaine, il doit sûrement avoir quelques traits de sa mère, mais il me ressemble d'avantage. Après tout c'est tout de même mon fils. N'ayant pas le besoin et le fardeau d'avoir à travailler, et me rabaisser au rang d'Homme, je passe ma vie à chercher cette part de moi qui comblerait le vide que je ressens. Aujourd'hui, je l'ai trouvé. Il loge boulevard Garibaldi, près de l'hôpital Necker. J'aurais aussi choisi ce quartier, il regorge d'un nombre de belles femmes assez important, et il n'y a meilleur terrain de chasse que cette contrée. De plus, les immeubles ils sont très haut, on surplombe le monde, je me serais senti entièrement à mon aise au dernier étage. J'entrais dans l'immeuble , d'une démarche assurée, comme toujours. Le bruit, et la fréquence de mes pas , reflet de mon charisme toujours aussi vigoureux, me faisaient jouir. Je ne savais pas l'appartement qu'il avait choisi, j'entrepris donc d'aller au dernier étage, me disant que mon fils serait sûrement le portrait moral de son père. J'ouvris la seule porte de cette étage, et à ma grande surprise, une femme m'ouvrit. J'imaginais tout de suite une histoire entre la charmante jeune femme ouvreuse de porte et mon fils. J'étais déjà fier.Je demandais alors ou était l'enfant qui portait mon nom. On me répondit qu'il n'habitait pas à cet étage, mais un étage plus bas, car cet étage était réservé au chambres de bonnes. Je descendis alors les marches de l'escalier , un dilemme apparût alors. Quelle porte des deux appartements qui composent l'étage devais-je ouvrir ? Sans aucune hésitation, j'allais au bout du couloir pour sonner à la porte. Un miroir ouvrit la porte, j'eus la sensation d'être à la fois à l'intérieur et à l'extérieur de l'appartement. Je n'étais pas son reflet, il était le mien. J'ai eu une sensation de vol, ce jeune homme m'avais tout copié. Il me demanda le prétexte qui me poussait à venir l'importuner. Je lui répondis qu'il était insolent. S'en suit une des discussions les plus rythmées de mon existence. J'avais un adversaire de taille face à moi, je me battais contre ma propre personne. L'expérience et l'âge comme arme supplémentaire face à mon rival, je gagnais cette discussion et me fis inviter à entrer. Je ne pense pas avoir été le seul de nous deux à remarquer notre ressemblance physique, et psychologique. Il se doutait de notre parenté. Je m'installais confortablement, et d'un air effronté, lui dit « Alors, comment va donc ce cher Jacques ». Je vis un mélange de haine, et de hâte dans son visage.J'avais, il est vrai, sali la mémoire de son tuteur, mais je lui avais permis une autre manche dans le combat qui nous opposait. Il me répondit, d'un ton très calme et très serein, que Jacques était mort.Peu après sa naissance, Jacques était décédé. On cherche le bonheur de mourir car il est toujours mieux que le malheur de vivre. Le suicide c'est l'espoir de ceux qui n'en ont plus Jacques préférait mourir, debout, comme un homme, les yeux ouverts au lieu de vivre comme un lâche, à genoux, les yeux fermés. Jacques n'était pas de ces humains que voulaient partir au paradis, sans accepter de mourir. Jacques était un soldat, du début jusqu'à la fin. La mort est la nuit de ce jour inquiet qu'on appelle la vie. La mort ne m'a jamais fais peur, si il est vrai que les bons partent en premier, j'ai l'intention de rester durant une longue période. Je ne fis pas durer l'impatience plus longtemps. Je lui expliquais que j'étais son père.Il eut une réaction complètement différente de ce à quoi je m'attendais. J'eus droit à un torrent de reproches, si bien tournées et si fournies que, pour la première fois, je ressentis des remords.Je lui tint le discours que je n'avais jamais vraiment voulu lui dire, mais qui me semblait le plus adéquat.« Je sais bien qu'il est trop tard et que mon heure est passéeQu'on ne répare ni la bêtise, ni les erreurs du passé,Chaque seconde nous détache,Même un père se remplace,J'ai si peur le temps passe, Dans mon coeur le sang glace.Depuis 20 ans que je me tue à pleurer devant ma glace. C'est idiot, jeter les cartes quand le destin fournit un as.Mes regrets sont éternels, mon ego a disparu, Dans mes rêves tu me réclames , et nous nous promenons dans les rues.Au début, j'étais trop jeune, mais depuis ça j'ai pris de l'âge,Si tu m'aimes, oublies je t'en prie qu'un beau jour j'ai pris le large.Je sais bien qu'il sera dur de se connaître en un jour,Mais j'oublie mon orgueil pour ton amour.Bien sûr, j'avais très tellement peur que les regrets me massacrent,Que mon fils dise « je t'aime » à un beau-père de passage. Que personne ne me reproche d'avoir aimé de toutes mes forces, Te laisser était sûrement la plus folles de toutes mes fautes Mon fils, si tu me pardonnes, n'hésites pas à faire un signeJe n'ai pas ma place au paradis des pères indignes. »Sur ces mots, je quittais la pièce. Espérant que mon stratagème de séduction avait bel et bien fonctionné. Je ne me mens pas. Je sais que je dois m'élever, oui, je sais mais j'aime la rue, j'aime la bamboche, j'aime la débauche, j'aime le mensonge, le vice. Et je sais que la force d'un homme peut raser une montagne si elle gêne la vue. Je sais que la force des vices est bien plus belle. Je suis capable du pire, comme du meilleur, néanmoins, c'est dans le pire que je suis le meilleur.Je ne vivrais pas sans mensonge. Comme le disent si bien mes semblables, l'Homme n'est que mensonge.
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