Ecrit d'invention : les romans réalistes
Publié le 31/03/2012
Extrait du document
Sujet : Deux adolescents discutent de leur(s) lecture(s). L’un affectionne les romans d’aventure, l’autre les romans réalistes. Imaginer un dialogue dans lequel ils confrontent leurs points de vue.
S |
amy était assis sur la pelouse, captivé par la lecture de « L’assommoir » qu’il voulait terminer quand Paul, son copain d’enfance, lui lança une grande claque dans le dos en lui demandant sur un ton moqueur : « Qu’est-ce que tu fous l’intello, on t’attend ? ». Jean éclata de rire avec lui et lui montra la couverture de son livre. Mathieu s’exclama : « Tu aimes ce genre de bouquin ?
- Oui, je suis curieux de connaître comment on vivait au XIXième siècle dans une société tellement différente de la nôtre.
- Sérieux ?
- J’aime ces romans qui décrivent la réalité avec des personnages très ordinaires comme Gervaise, des êtres qui ne sont pas embellis, où tous leurs défauts, toutes leurs qualités sont exactement décrits, rétorqua Samy.
-C’est ton choix mais franchement, je préfère un bon roman d’aventures à ton histoire réaliste.
- Vraiment ? T’y trouves quoi ?
- Les personnages sont aussi réels quelques fois que ta Gervaise, regarde les trois mousquetaires d’Alexandre Dumas et la société du XVIIième est aussi bien décrite même si elle est moins précise que dans ton « Assommoir » ! L’action domine et ça, j’adore ! Poursuivit Paul.
- L’action n’est pas absente dans le roman réaliste, souviens-toi de la scène au lavoir quand les deux femmes se battent mais l’image de la classe ouvrière est plus exacte, répondit Samy.
- Mais « les trois mousquetaires » s’il ne traite pas du même milieu social s’appuie lui aussi sur un fond historique très précis, gronda Paul.
- Je pense que dans le roman d’aventures l’auteur s’appuie moins sur une observation réelle. N’oublie pas que Zola s’est inspiré de ses carnets d’enquête et de ses notes préparatoires. Il nous permet une approche plus vraie des problèmes qui existaient à cette époque comme l’alcoolisme.
- Dumas aussi s’est inspiré de faits réels, pense à l’histoire du collier de la reine, ça s’est passé, non ?
- Ouais, c’est vrai mais c’est pas toujours le cas, répondit Samy.
- Comme chez Zola les intrigues sont tout à fait vraisemblables. Les personnages et le milieu sont peut être dépeints avec moins de précision mais on est bien dans des romans dans les deux cas, non ? Donc l’imaginaire a sa place et puis pour moi, l’intrigue est bien plus passionnante parce que ça bouge beaucoup plus. Chez tes réalistes c’est plus cool, continua Paul.
- Plus cool ! N’importe quoi ! Tu devrais dire ça à Gervaise ! Dès le début du roman les précisions sur la vie de cette femme du peuple, sur son histoire, te montrent que c’est pas tout rose pour elle et si à un moment tu peux croire qu’elle va s’en sortir, qu’elle va échapper à son destin social, tu comprends vite que c’est pas cool du tout !
- Peut-être, mais tu vois, moi, je préfère être captivé par un récit avec plein de rebondissements plutôt que par une psychologie compliquée des personnages. J’aime m’identifier à des personnages forts, à d’Artagnan par exemple. Il est positif, il n’hésite pas à se lancer dans des péripéties extraordinaires et j’aime par dessus tout le suspense qui règne dans certaines situations. J’apprécie qu’un roman m’amuse. Tu t’identifies à Lantier toi ? Tu t’amuses en lisant ce bouquin ?
- Tu as raison, le roman d’aventures que tu adores est bien moins complexe que le roman réaliste, sa morale, ses héros sont plus simplistes, ton roman est plus séduisant que le mien. Je comprends que tu préfères l’action à la vérité, tes héros bagarreurs à mes personnages malheureux mais ils me font ressentir ma chance de vivre dans le monde d’aujourd’hui et tu sais pas, j’ai envie de connaître la suite moi aussi, j’ai envie de lire « Nana », insista Samy.
- Oh ! Que t’es pénible ! Laisse tomber ! Allez viens taper le ballon, je vais te faire vivre un véritable roman d’aventures moi, tu vas comprendre ! »
C’est sur ses paroles que Paul entraîna son copain Samy dans une partie de foot qui fut un véritable moment historique…
Liens utiles
- Ecrit d'invention
- Ecrit d'invention sur le poème Désastre de Lisbonne
- Ecrit d'invention sur l'imaginaire
- GONCOURT, Edmond Huot de (1822-1896) Ecrivain et historien, il collabore avec son frère Jules à de nombreuses activités : ils écrivent des romans réalistes (Renée Mauperin) et consacrent des études à des peintres comme Watteau.
- CHAMPFLEURY, Jules Husson, dit Fleury, puis (1821-1869) Ecrivain, il écrit des romans réalistes, à l'exemple de Chien Caillou.