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Dürrenmatt, Friedrich.

Publié le 14/05/2013

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Dürrenmatt, Friedrich. 1 PRÉSENTATION Dürrenmatt, Friedrich (1921-1991), auteur dramatique et romancier suisse d'expression allemande, à l'oeuvre sombre et désenchantée. 2 ÉCRIRE APRÈS LA GUERRE Né à Konolfingen (canton de Berne), fils de pasteur, Friedrich Dürrenmatt étudie la philosophie, la théologie et les lettres. Installé à Neuchâtel à partir de 1952, il se consacre à l'écriture, puis à la mise en scène de ses textes au théâtre, mais aussi au cinéma et à la télévision. Écrire en langue allemande après la Seconde Guerre mondiale, c'est pour lui, comme pour son compatriote et contemporain Max Frisch, interroger le devenir d'un monde occidental qui semble voué à la barbarie et au chaos. Ce questionnement fonctionne aussi comme mise en cause d'une culture politique, religieuse, littéraire qui, reposant sur la notion d'humanisme, ne semble pas pour autant en mesure d'échapper aux compromissions et au dévoiement. Aussi la réputation de Friedrich Dürrenmatt dans son pays relève-t-elle d'abord du scandale. 3 COMÉDIES TRAGIQUES, TRAGÉDIES GROTESQUES Ses premières pièces disent la faillite de toute conscience humaniste et la dissolution de la responsabilité individuelle, dès lors que seuls la force de l'intérêt et le désir de pouvoir motivent les actions humaines. Les Anabaptistes (Die Wiedertaüfer, 1947, remanié en 1967) montre la crédulité d'un groupe de chrétiens, manipulés en toute impunité par des imposteurs ; Romulus le Grand (Romulus der Grosse, 1949, 1956) associe une réflexion sur le pouvoir, lieu d'exercice de la force et de la tyrannie, au grotesque des personnages mis en scène. Les Physiciens (Die Physiker, 1962, 1980) est une réplique grotesque à la Vie de Galilée de Bertolt Brecht. C'est, en effet, la catégorie du grotesque qui, d'après les Problèmes de théâtre (1955), est à même de rendre compte de la réalité : face à un destin anonyme et hypothétique, les êtres ne sont ni coupables ni responsables, ou le sont tous sans distinction. Le grotesque vient du fait que le monde est un jeu truqué d'avance, dans lequel les hommes s'obstinent à jouer une partie insensée. Une fois cette absurdité du monde regardée en face, il reste cependant une place pour sa mise en forme, à la fois ludique et grinçante. 4 « LA POSTÉRITÉ POUR UN CADAVRE « Mis en scène par Peter Brook et Giorgio Strehler, la Visite de la vieille dame (Der Besuch der alten Dame, 1956) est le chef-d'oeuvre de l'auteur. Parabole sur la justice et l'argent, elle montre la vengeance d'une femme qui, devenue milliardaire, revient dans son village natal et offre une somme faramineuse aux gens, à condition qu'ils exécutent l'homme qui, jadis, l'a trahie et vouée au malheur. Cet homme, condamné d'emblée, devient sur scène comme une présence obsédante de la mort qui l'attend, comme une figure de cristallisation de la lâcheté et de la compromission humaines. Le pessimisme de cette fable métaphysique la rapproche des romans de Friedrich Dürrenmatt, qui souvent utilisent les codes du roman policier pour accéder à cette valeur de parabole (le Juge et son bourreau, 1950 ; la Promesse : requiem pour le roman policier, 1958). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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