Duras, Marguerite.
Publié le 14/05/2013
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Duras, Marguerite. 1 PRÉSENTATION Duras, Marguerite (1914-1996), écrivain, dramaturge et cinéaste française. 2 UNE JEUNESSE DOULOUREUSE Née à Gia Dinh (Indochine), Marguerite Donnadieu, dite Marguerite Duras, grandit sur les bords du Mékong, où ses parents sont enseignants. Son père meurt. Sa mère se ruine dans l'achat de terrains incultivables et sombre alors dans une sorte de folie. Elle évoque cette partie de sa vie -- enfance et adolescence -- dans plusieurs de ses romans : Un barrage contre le Pacifique (1950) et l'Amant (1984). En 1932, elle s'installe à Paris pour achever des études de droit, de mathématiques et de sciences politiques, puis adhère au Parti communiste et se marie avec Robert Antelme. Pendant l'Occupation, elle publie ses premiers romans : les Impudents (1943) et la Vie tranquille (1944), tout en faisant partie d'un réseau de résistance. Elle racontera cette période de sa vie, ainsi que l'histoire de son mari rescapé des camps de concentration, dans la Douleur (1985). 3 NOUVEAU ROMAN Après la guerre, elle continue sa production littéraire dans une écriture assez classique : Un barrage contre le Pacifique et le Marin de Gibraltar (1952), puis inaugure un nouveau style avec les Petits Chevaux de Tarquinia (1953) et les Chantiers (1954), dont l'écriture elliptique, simplifiée, objective et musicale la rapproche des essais et des recherches du Nouveau Roman. Toujours engagée politiquement, elle signe le Manifeste des 121 (qui proclame le droit à l'insoumission des appelés français en Algérie), s'engage dans le mouvement de Mai 68 et milite dans les mouvements féministes. Elle collabore à quelques journaux, écrit d'autres romans, dont le Ravissement de Lol V. Stein (1964), le Vice-Consul (1965), Détruire, dit-elle (1969), l'Amour (1971), Son nom de Venise dans Calcutta désert (1976), l'Été 80 (1980), la Douleur (1985) et des pièces de théâtre, comme la Musica (1965), Des journées entières sous les arbres (1973) ou Savannah Bay (1983) qui fait son entrée au répertoire de la Comédie-Française en 2002. 4 UN STYLE PERSONNEL Que ce soit dans ses romans, dans ses textes autobiographiques ou dans ses pièces de théâtre, Marguerite Duras cultive une écriture de l'absence visant au dépouillement et dont les principaux thèmes sont l'amour et la mort, ou plus précisément la recherche de l'amour absolu, qui est aussi un désir de mort. Elle abandonne les obligations de la psychologie traditionnelle, la présence continue du narrateur omniscient, les exigences d'une logique « séquentielle « et la « motivation « des faits. Il ne subsiste alors que le texte, à la limite du silence, que cette quête du « mot trou où tous les autres auraient été enterrés «, et, en définitive, du possible de l'écriture. Dépeignant le même personnage à travers une pluralité d'identités (Vera Baxter, Lol V. Stein, Aurélia Steiner), décrivant toujours des lieux vacants, elle compense cette écriture de l'absence par un travail sur les genres. Ainsi, elle reprend souvent le même récit sous la forme théâtrale, cinématographique et romanesque, avec un constant souci d'épuration et de justesse dans l'expression. L'exemple le plus frappant en est le cycle amorcé par le Ravissement de Lol V. Stein, car l'anecdote de ce roman est prolongée ou modulée par de nombreux ouvrages, tels que le Vice-Consul et son double cinématographique India Song (1973, 1975 pour la réalisation filmique), mais aussi par l'Amour ou Son nom de Venise dans Calcutta désert. Son style connaît pourtant une mutation avec l'Amant (1984), qui lui vaut le prix Goncourt et une gloire internationale, mais qu'elle adapte à nouveau sur le plan romanesque dans l'Amant de la Chine du Nord (1991), en réponse à l'adaptation cinématographique de Jean-Jacques Annaud, l'Amant (1991), qu'elle désapprouve. 5 LE CINÉMA Il existe en effet un lien fort entre le cinéma et ses oeuvres. En 1958, René Clément adapte et réalise Un barrage contre le Pacifique, avec une distribution internationale, et, un an plus tard, Peter Brook tire un film de Moderato cantabile, joué par Jeanne Moreau et Jean-Paul Belmondo. C'est sa collaboration de scénariste avec Alain Resnais pour Hiroshima mon amour qui attire sur elle l'attention du grand public. Elle écrit ensuite le scénario de Une aussi longue absence (1960) pour Henri Colpi, tandis que Tony Richardson transpose sans grand brio son Marin de Gilbraltar en 1967. Après avoir réalisé en collaboration avec Paul Seban la Musica (1966), elle signe seule Détruire, dit-elle (1969), puis Jaune le soleil (1971) et Nathalie Granger (1972), dont elle tire ensuite un roman. Elle réalise encore la Femme du Gange (1973) et connaît un succès d'estime avec India Song (1975), puis tourne Baxter, Vera Baxter (1977) et adapte pour la télévision sa pièce Des journées entières sous les arbres (1977), avant d'étonner le festival de Cannes avec le Camion (1977), un film atypique et distancié, sans trame linéaire ni narration apparente, dont elle est l'interprète avec Gérard Depardieu. Ses derniers films sont Navire Night (1979), Aurélia Steiner (1980), Agatha, l'Homme atlantique (1981), Dialogue de Rome (1983) et les Enfants (1984). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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