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Du Bellay - "Les Regrets" - Sonnet 31

Publié le 15/09/2006

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Œuvre publiée en 1558 à son retour en France, ce recueil est consacré à la Rome du XVI°, le poète note au jour le jour ses sentiments (ses espoirs, sa déception et la souffrance de l'exil) et il brosse des tableaux de cette Rome moderne : les habitudes de la cour pontificale, les scènes de rue et des portraits de courtisans. Ce recueil contient aussi son voyage de retour en France et des portraits de courtisans royaux. Les vers des Regrets est l'alexandrins, sa forme est le sonnet et il a pour sujet les sentiments personnels.    COMMENTAIRE :    Le sonnet 31 est un des plus célèbres, sinon le plus célèbre du recueil des Regrets, il reprend un thème important dans la Renaissance, celui du voyage dans lequel s'incarne le rêve humaniste. Il évoque pour cela deux héros mythologiques de l'Antiquité grecque ; mais l'objet de son poème n'est pas de magnifier le voyage ou le héros épique mais bien de traduire le regret douloureux de la patrie à laquelle chacun est attaché par sa naissance.  L'intérêt sera de voir comment le traitement original du voyage permet de réaliser un hymne nostalgique à la partie.  Nous nous demanderons dans une première partie si le sonnet incarne ou non le rêve humaniste du voyage initiatique.  Dans un second temps nous étudierons l'expression de la nostalgie de la terre natale.    I – Le sonnet incarne ou non le rêve humaniste du voyage initiatique.    1) Structure et composition du sonnet.  C'est un sonnet régulier. On a une double opposition qui correspond à la structure strophique. La première opposition est attendue entre les deux quatrains et les deux tercets ; dans le premier quatrain il est question du voyage et dans les deux tercets on voit une comparaison entre le pays natal et la Rome moderne. On repère une seconde opposition assez sensible entre le premier et second quatrain, une opposition anormale, dans les deux, il parle du voyage, dans le premier, un voyage initiatique et fructueux des héros Antique, dans le second, il parle de son voyage et se centre sur le désir du retour et le sentiment d'exil du poète.  La composition du sonnet fait apparaître le regard original que du Bellay porte sur le voyage et le véritable objectif du poète : bercé sa nostalgie.    2) L'influence humaniste dans le sonnet.  _ Du Bellay fait référence dans les 2 premiers vers à deux périples mythologiques célèbres qu'il prend pour métaphore du sien. Du Bellay, comme les héros qu'il cite est loin de chez lui (ces deux voyages : voyage initiatique d‘Ulysse revenant de Troie dans l'Odyssée d'Homère, poète grecque du 8° siècle avec J.C. ; ou de Jason en Colchide avec les Argonautes) et les deux vers sont mis en valeur par des allitérations en occlusives, du son [k] dans ce poème ; on a également un chiasme sonore avec « qui comme «(v1) et « comme […] qui «(v2). Ceci manifeste l'intérêt humaniste pour l'Antiquité grecque et romaine.  _ Du Bellay brosse un tableau moral des héros à leur retour. Ce portrait moral « Heureux « (v1) ;  « pleins d'usage et raison « (v3) montre la sérénité et la sagesse qui s'acquière lors du voyage. Ces deux voyages ont une portée exemplaire et générale (usage des relatifs sans antécédents : comme dans les proverbes). Le thème du voyage initiatique est valorisé (conforme aux idées humanistes).    3) Le détournement du thème du voyage.  Du Bellay retient le thème du voyage les aspects significatifs, plutôt positifs, mais le voyage n'est ici mis en valeur que pour mieux contraster avec l'expérience personnelle que le poète a fait. Ce qui intéresse du Bellay dès le v3, c'est le retour. Juste après il donne une pensée générale au bonheur qu'on goutte au sein de sa famille, dans le vers 4 «  vivre entre ses parents le reste de son âge «. Dès le second quatrain on voit apparaître le motif du voyage malheureux, qui est très présent dans les Regrets (comme dans le sonnet 26 ou 34). Dans le nôtre, le voyage s'apparente plus à un exil qu'à une quête initiatique « quand reverrai-je « (v5) ; par là, le sonnet 31 rejoint un thème central du recueil, la nostalgie du pays. Il se démarque du courant humaniste.    II – Expression de la nostalgie de la terre natale.    1) La plainte = tonalité élégiaque.  Le registre élégiaque du second quatrain contraste avec la portée générale et positive du premier quatrain. Le lyrisme élégiaque perçus dans le lexique « hélas « (v5) est mis en valeur au milieu du vers ; ou le questionnement obsessionnel et la reprise de la question « Quand reverrai-je « (v5) et « reverrai-je « (v7) ; ou encore par « mon petit village « (v5) et « ma pauvre maison « (v7), mis en valeur par la rime d'image intimiste ; ou enfin « fumer la cheminée « (v6). Le deuxième quatrain incarne « les regrets « de du Bellay. Ce poète, parti à Rome, pour prendre part à l'humanisme italien et regrette son humble demeure.    2) L'éloge de la patrie.  Paradoxalement, Du Bellay dénigre les nouvelles splendeurs architecturales de Rome et leur préfère son petit village. La comparaison entre Rome et Liré est en faveur de Liré ! On a plusieurs éléments qui vont rendre Liré victorieux dont le rythme binaire sur les 6 vers des deux tercets, scandé par l'anaphore « de plus « ; avec les quantitatifs péjoratifs (v11) « marbre dur « et (v10) « front audacieux « Rome apparaît comme prétentieuse, froide et dénuée de chaleur humaine. Il rapproche les frontons des palais romains au front humain : métaphore et personnification.  En revanche Liré, le pays natal est valorisé car il se charge de chaleur affective et morale grâce aux possessifs et adjectifs à portée affective « mon «, « petit « (v5) et « ma «, « pauvre « (v7) qui connote la tendresse et l'attachement du poète, ou encore « mon Loire gaulois « (v12) - où il fait référence à son savoir historique – « mon petit Liré « (v13). Le lexique mélioratif de sa patrie : il qualifie le clos de sa maison de province : métaphore et hyperbole (v8) ; « ardoise fine « (v11) ; « la douceur angevine « (v14) : positif, expression qui revient plusieurs fois dans le recueil, mise en valeur à la rime.  On sent le poids des traditions et l'attachement à la famille « vivre entre ses parents le reste de son âge « (v4) ; « plus me plaît le séjour « : double allitération ; hiatus avec « aïeux « (v9) à la rime, et fait écho au vers 4.    Malgré la présence du thème du voyage, les références mythologiques antiques et l'intérêt pour l'humanisme, le sonnet 31 donne une image du voyage et de la ville de Rome qui est peu conforme à l'image humaniste ; mais le traitement du thème du voyage par du Bellay, c'est-à-dire l'évocation d'un voyage exil, improductif et malheureux permet de traduire avec simplicité un sentiment universel, la nostalgie de la terre natale. C'est ainsi que du Bellay retrouve des accents élégiaques pour regretter sa patrie et lui donner le pas sur Rome ; L'étude de se sonnet pourrait se compléter par d'autres poèmes du recueil qui valorisent la patrie comme l'inspiratrice du poète.  -----------------------  La Pléiades (1547-1549)  En 1549, paraît un programme, un manifeste : Défense et illustrations de la langue française qui émane d'un groupe de lettrés réunis autour d'un professeur de grec et humaniste, Dorat et de l'un de ses illustres élèves : RONSARD. Ce texte porte la signature de Du Bellay et il annonce une rupture qui marque le début de la littérature moderne (française).Les membres sont soumis par une vision commune de la création littéraire.  _ Le mot « pléiade « signifie aussi bien un groupe de poètes de l'Antiquité qu'un groupe de 7 étoiles.  _ Au milieu du XVI° siècle, il y a un affrontement entre les Anciens et les Modernes (innovation).    La Pléiade a deux objectifs :  _ Défendre la langue française, ils veulent donner au français une littérature écrite en français.  (Rabelais écrit en français ainsi que Marot et François 1°). Ils vont chercher à enrichir le langage poétique, créer des néologismes, mélanger les différents discours, utiliser des figures e styles, recourir à la mythologie mais aussi à l'histoire.  _ S'inspirer des Anciens, en effet, les humanistes de la Pléiade sont persuadés des beautés de la littérature Antique, les livres théoriques, vont être lus et médités et vont inspirer pour écrire en français. D'autre part, la littérature italienne apparaît comme deuxième modèle (eux aussi s'inspirent de l'Antiquité).  Ils vont rejeter le Moyen Age et donc Marot, avec les chansons de gestes).  Ils imitent les auteurs Italiens et Antiques et rivalisent en français. Le programme de la Pléiade présente une véritable révolution, c'est le début d'une littérature en français et ils inventent de nombreuses inventions poétiques, des genres littéraires avec des Odes, des Sonnets (2 quatrains – 2 tercets) et ils ont également introduit le discours qui traite de l'actualité. Dès 1553, leurs idées vont être reconnues par tous et ils vont réunir en un manifeste les idées du temps, les illustrer dans leurs œuvres et être suivis.

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« (v7), mis en valeur par la rime d'image intimiste ; ou enfin « fumer la cheminée » (v6).

Le deuxième quatrain incarne « les regrets »de du Bellay.

Ce poète, parti à Rome, pour prendre part à l'humanisme italien et regrette son humble demeure. 2) L'éloge de la patrie.Paradoxalement, Du Bellay dénigre les nouvelles splendeurs architecturales de Rome et leur préfère son petit village.

Lacomparaison entre Rome et Liré est en faveur de Liré ! On a plusieurs éléments qui vont rendre Liré victorieux dont le rythmebinaire sur les 6 vers des deux tercets, scandé par l'anaphore « de plus » ; avec les quantitatifs péjoratifs (v11) « marbre dur » et(v10) « front audacieux » Rome apparaît comme prétentieuse, froide et dénuée de chaleur humaine.

Il rapproche les frontons despalais romains au front humain : métaphore et personnification.En revanche Liré, le pays natal est valorisé car il se charge de chaleur affective et morale grâce aux possessifs et adjectifs àportée affective « mon », « petit » (v5) et « ma », « pauvre » (v7) qui connote la tendresse et l'attachement du poète, ou encore« mon Loire gaulois » (v12) - où il fait référence à son savoir historique – « mon petit Liré » (v13).

Le lexique mélioratif de sapatrie : il qualifie le clos de sa maison de province : métaphore et hyperbole (v8) ; « ardoise fine » (v11) ; « la douceur angevine »(v14) : positif, expression qui revient plusieurs fois dans le recueil, mise en valeur à la rime.On sent le poids des traditions et l'attachement à la famille « vivre entre ses parents le reste de son âge » (v4) ; « plus me plaît leséjour » : double allitération ; hiatus avec « aïeux » (v9) à la rime, et fait écho au vers 4. Malgré la présence du thème du voyage, les références mythologiques antiques et l'intérêt pour l'humanisme, le sonnet 31 donneune image du voyage et de la ville de Rome qui est peu conforme à l'image humaniste ; mais le traitement du thème du voyage pardu Bellay, c'est-à-dire l'évocation d'un voyage exil, improductif et malheureux permet de traduire avec simplicité un sentimentuniversel, la nostalgie de la terre natale.

C'est ainsi que du Bellay retrouve des accents élégiaques pour regretter sa patrie et luidonner le pas sur Rome ; L'étude de se sonnet pourrait se compléter par d'autres poèmes du recueil qui valorisent la patriecomme l'inspiratrice du poète.-----------------------La Pléiades (1547-1549)En 1549, paraît un programme, un manifeste : Défense et illustrations de la langue française qui émane d'un groupe de lettrésréunis autour d'un professeur de grec et humaniste, Dorat et de l'un de ses illustres élèves : RONSARD.

Ce texte porte lasignature de Du Bellay et il annonce une rupture qui marque le début de la littérature moderne (française).Les membres sontsoumis par une vision commune de la création littéraire._ Le mot « pléiade » signifie aussi bien un groupe de poètes de l'Antiquité qu'un groupe de 7 étoiles._ Au milieu du XVI° siècle, il y a un affrontement entre les Anciens et les Modernes (innovation). La Pléiade a deux objectifs :_ Défendre la langue française, ils veulent donner au français une littérature écrite en français.(Rabelais écrit en français ainsi que Marot et François 1°).

Ils vont chercher à enrichir le langage poétique, créer desnéologismes, mélanger les différents discours, utiliser des figures e styles, recourir à la mythologie mais aussi à l'histoire._ S'inspirer des Anciens, en effet, les humanistes de la Pléiade sont persuadés des beautés de la littérature Antique, les livresthéoriques, vont être lus et médités et vont inspirer pour écrire en français.

D'autre part, la littérature italienne apparaît commedeuxième modèle (eux aussi s'inspirent de l'Antiquité).Ils vont rejeter le Moyen Age et donc Marot, avec les chansons de gestes).Ils imitent les auteurs Italiens et Antiques et rivalisent en français.

Le programme de la Pléiade présente une véritable révolution,c'est le début d'une littérature en français et ils inventent de nombreuses inventions poétiques, des genres littéraires avec desOdes, des Sonnets (2 quatrains – 2 tercets) et ils ont également introduit le discours qui traite de l'actualité.

Dès 1553, leurs idéesvont être reconnues par tous et ils vont réunir en un manifeste les idées du temps, les illustrer dans leurs œuvres et être suivis.. »

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