drainage - agriculture et agroalimentaire.
Publié le 23/04/2013
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4.2 Drains
L’intervention la plus élémentaire visant à réduire le taux d’humidité d’un terrain consiste à creuser une tranchée, pour que les eaux ne pouvant pénétrer dans le terrain pargravité puissent couler vers ce creux et, ainsi, détourner une partie des eaux de la surface des terres avoisinantes.
Si le terrain est en pente, la tranchée située en partiehaute et perpendiculairement au sens de la pente soustrait une bonne partie des eaux de ruissellement aux terres en aval.
De plus, si l’on accède, en creusantsuffisamment, à une terre perméable, on pourra soustraire une plus grande quantité d’eau.
Un développement de ce type d’intervention consiste à canaliser les eaux pourles récupérer ailleurs.
On peut aussi recouvrir la canalisation avec du matériel à condition que la perméabilité soit conservée.
Lorsque l’on doit retirer de grandes quantitésd’eau en un temps relativement court, on utilise des pompes.
En agriculture, un drain est une canalisation souterraine permettant de recueillir et d’évacuer l’eau en excès dans le sol.
Les drains les plus usités sont des tuyaux enmatière plastique (polyvinyle, polyéthylène), généralement souples et ajourés ; il existe également des drains constitués de cylindres en terre cuite, assemblés pourpermettre la pénétration de l’eau.
Ils peuvent être enrobés, ce qui augmente la performance du drain en diminuant la résistance de pénétration de l’eau.
Afin d’éviter leséventuels problèmes de colmatage, mieux vaut que les perforations ne comportent pas d’opercule.
Les drains en PVC peuvent présenter des diamètres intérieurs variant entre 44 et 58 cm.
Le diamètre le plus important est plus performant, car il présente moins derésistance à l’entrée de l’eau, des risques de colmatage réduits, et un débit supérieur.
Afin de préserver l’installation de drainage, on ajoute généralement un drain deceinture, qui améliore l’assainissement des drains, vise à intercepter l’apport extérieur et à éviter le colmatage provenant des racines, en particulier de haies.
Les collecteurs sont constitués de tuyaux d’une section supérieure, qui recueillent l’eau provenant des drains qui y sont reliés, et qui s’écoule ensuite vers un émissaire.Idéalement, les collecteurs ont une longueur inférieure ou égale à 20 p.
100 de la longueur totale des tuyaux enfouis.
4.3 Draineuses
Aujourd’hui, le drainage des sols est mécanisé.
Pour creuser les tranchées dans lesquelles les drains seront enfouis, on emploie des draineuses.
Ce sont des machinesautomotrices ou adaptables sur un tracteur qui, d’une part, peuvent creuser des tranchées de la profondeur voulue en l’ajustant constamment (par visée optique ou rayonlaser), et, d’autre part, procèdent immédiatement à la pose des drains et collecteurs en un seul passage.
La trancheuse-poseuse est une trancheuse, c’est-à-dire une machine comportant une grande roue placée verticalement ou une chaîne sans fin sur laquelle sont disposés des couteaux ou des godets, qui permettent de creuser une tranchée d’une largeur de 20 cm en moyenne et de 1,5 à 2 m de profondeur ; et d’un système de déblayage quialigne le matériel creusé sur le côté de la tranchée.
La trancheuse-poseuse est munie d’un caisson de pose et de dérouleurs (s’il s’agit de drains en plastique) ou d’unameneur de drains en poterie.
Cette machine peut poser environ 300 m de drains par heure.
La poseuse à outil fouisseur s’adapte sur des tracteurs à chenilles d’une puissance minimale de 150 ch : elle creuse des galeries à une profondeur maximale variant entre 1,60 et 1,80 m au moyen d’un rooter à une dent, et dépose les drains contenus dans le caisson de pose, situé à l’arrière des outils de creusement.
Cette machine est enmesure de poser jusqu’à 1 500 m de drains par heure.
4.4 Méthodes de drainage
4.4. 1 Drainage par fossés
Dans des zones où la dénivellation du sol est très faible, on procède généralement au drainage par des fossés, disposés parallèlement entre eux et en très légère pente (del’ordre de 0,5 à 5 p.
100).
Ces fossés sont d’une profondeur minimale de 80 cm ; leur largeur doit être calculée de sorte que, durant les périodes de fortes précipitations, leniveau de l’eau reste en dessous de 60 cm de la surface.
C’est généralement cette méthode qui est choisie pour drainer les sols des forêts, des bois ou des tourbières.
Afin de limiter l’érosion, freiner le ravinement du sol par les eaux de ruissellement et réduire la pollution par les sels solubles nocifs pour l’environnement et les cultures, onpeut disposer, sur les pentes, des bassins de retenue, utiles par ailleurs pour l’irrigation.
Des drains de captage ou d’interception, des caniveaux ou des drains souterrainsplacés perpendiculairement à la pente captent ainsi l’eau avant qu’elle n’atteigne le terrain en aval.
4.4. 2 Drainage par canalisations enterrées
Les caniveaux de surface présentent l’inconvénient d’être souvent obstrués par des limons et de la végétation, ou d’être dégradés par les labours.
C’est pourquoi on préfèresouvent employer un drainage souterrain, certes plus coûteux, constitué de conduits alvéolés d’évacuation des eaux, en poterie ou en béton, posés à 1 ou à 2 m deprofondeur.
En terrain relativement plat, on effectue l’assèchement en quadrillant la parcelle par un réseau primaire de drains enterrés à 1 m et espacés de 5 à 100 m, selon laconfiguration topographique et la nature du terrain.
Le débit à évacuer est relié à un drain principal placé le long du côté le plus en aval de la parcelle.
Mieux vaut établir au préalable un plan de drainage, qui comportera toutes les informations nécessaires pour la réalisation des travaux (choix du type de drainage— transversal ou longitudinal —, dimensions des drains et collecteurs, emplacements).
Généralement, on fait appel à un géomètre, qui disposera précisément des jalons définissant où la draineuse creusera les tranchées.
Le drainage transversal est le plus efficace, car il permet un drainage plus uniforme du terrain, et nécessite des sections de tuyaux moins importantes (donc une économie d’installation) pour un écoulement plus efficace et des risques de colmatage réduits : il consiste dans une dépose dedrains recoupant légèrement les courbes de niveau (ce qui leur permet de mieux recueillir les eaux de ruissellement), reliés aux collecteurs qui, eux, sont disposés dans lesens de la plus forte pente.
Autrement, on peut recourir au drainage longitudinal, qui consiste à poser les drains dans le sens de la plus forte pente.
4.4. 3 Drainage par pompe
Il n’est pas toujours possible, lors du drainage d’une zone marécageuse notamment, de placer le drain suffisamment en aval de sorte que l’eau puisse s’écouler.
Tel fut lecas dans le delta du Rhône, aux Pays-Bas, ou dans la basse vallée du Mississippi.
Dans ces conditions, l’eau du réseau de drainage est alors pompée vers des canaux, dontle niveau est souvent plus élevé que celui du sol drainé.
Ce dernier, toujours riche en matières organiques, s’affaisse fréquemment, ce qui augmente encore la difficulté deson drainage dans les zones basses.
Si le sol marécageux repose sur une fondation aquifère, comme du gravier, le drainage souterrain peut alors être réalisé par des puits àpartir desquels on pompe l’eau.
Voir aussi Dégradation des sols ; Eaux usées ; Sols, traitement des.
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