Dossier iconographique : Le château de Versailles
Publié le 06/04/2011
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Nous allons étudier un dossier iconographique, constitué d’illustrations du Château de Versailles. Les illustrations représentent des plans, des détails de l’édifice et des scènes de vie au Château de Versailles pendant le règne de Louis XIV qui en entreprend l’agrandissement et l’aménagement. Nous montrerons que cette œuvre architecturale et politique correspond à une nouvelle conception du pouvoir royal. Comment et pourquoi l’aménagement du Château de Versailles est-il le reflet du pouvoir absolu de Louis XIV ? Dans une première partie nous étudierons l’architecture du Château de Versailles, ses bâtiments et son environnement : du pavillon de chasse au palais monarchique. Puis dans une seconde partie, nous nous intéresserons à l’expression de l’art au sein du Château : l’art au service du roi. Enfin dans une troisième partie nous nous attacherons à étudier la vie de la cour au Château de Versailles au travers de l’étiquette comme instrument politique. I. L’architecture du Château de Versailles, ses bâtiments et son environnement : du pavillon de chasse au palais monarchique. La construction du Château de Versailles se fit en plusieurs étapes et l’édifice royal demeura un perpétuel chantier comme le montre l’illustration 2. L’aménagement commença avec Louis XII en 1623 qui fit construire au milieu des forêts et au sommet d’une butte cernée par des marais insalubres, un modeste logis en brique, pierre et ardoise : un pavillon de chasse. Il affectionnait particulièrement ce pavillon et le 8 avril 1632, il acheta le domaine de Versailles à Jean-François de Gondi. Le 26 mai débutèrent des travaux d’agrandissement qui furent dirigés par l’architecte Philibert Le Roy. A la mort de louis XIII, Louis XIV décida de garder le domaine. Il ne s’y intéressa qu’en 1651. Puis en 1661, commencèrent les travaux d’extension du château dirigés par Louis le Vau. Le Château connut alors plusieurs rénovations et fut agrandit en 1678 par Jules Mansart. Le chantier se poursuivit de nouveau sous le règne de louis XV sous la direction de l’architecte Gabriel (illustration 2). Louis XIV fit appel à André Le Nôtre pour s’occuper de l’aménagement des jardins. Les jardins étaient particulièrement appréciés par le roi. Comme nous pouvons le remarquer sur l’illustration du jardin de Versailles (illustration 8), Le Nôtre s’appuya sur une organisation symétrique des espaces et mit en place des terrasses et de grandes allées. Le parc était d'une superficie de près de 100 hectares, il fut doté de parterres, de haies savamment taillées et de bosquets. Nous pouvons remarquer de nombreux bassins dont le grand canal, pièce d’eau en croix de 23 hectares et de 5,5 km de périphérie avec des jeux d’eau comme le bassin d’Apollon. Les jardins et les bassins étaient décorés de statuts de style antique en accord avec l’architecture du Château. I L'architecture du Château de Versailles reprend les canons du classicisme : la symétrie du plan, les façades à colonnades inspirées de l’art antique mais aussi de l’art baroque comme nous le montre l’illustration de la cour de marbre (illustration 3). La décoration de l’intérieur du Château est aussi d’inspiration baroque, il fut décoré avec beaucoup de luxe, en reprenant notamment le thème du soleil, omniprésent à Versailles. Comme le montre l’illustration 4 de la chambre du roi, les pièces étaient aménagées de meubles raffinés, d’étoffes rares et de nombreuses sculptures et tableaux. Le plan du Château (illustration 1 et 2) est étudié pour mettre en valeur le roi. La chambre royale se situait au centre du Palais sur un grand axe qui partait de la statue du roi dans la cour d'accès et qui se prolongeait par le Tapis vert et le Grand Canal. En outre, Louis XIV se fit représenter en divinité dans plusieurs compositions sculptées. Versailles se veut un chef d’œuvre du classicisme, sous l’impulsion de Louis XIV qui mit tout en œuvre pour que son Château soit un bijou architectural à son image. II. L’expression de l’art au château de Versailles : l’art au service du roi Nous retrouvons le classicisme au delà de l’architecture du Château de Versailles. Ce mouvement a particulièrement touché la France et atteint son apogée sous le règne de Louis XIV. Louis XIV aimait se faire représenter comme un personnage de l’Antiquité. Il est au centre des tableaux, d’une taille plus grande que les autres personnages, comme nous le montrent les illustrations 5 et 6. Ces deux tableaux, « Le roi gouverne par lui même « et « Guerre contre l’Espagne pour les droits de la reine « font partie des trente tableaux qui constituent la Galerie des Glaces. Cette galerie a été conçue et réalisée par Charles Le Brun entre 1678 et 1684. Au centre, nous retrouvons le tableau « Le roi gouverne par lui même « qui en est le pivot iconographique. Les thèmes dominants de la galerie sont la guerre, les affaires étrangères, les deux Réformes et au centre de ces thèmes, Louis XIV. La Galerie des Glaces, était un lieu clé du Château de Versailles et était un emblème de la « religion royale « selon Joël Cornette (historien). Les plafonds de la Galerie des Glaces (illustration 7) étaient conçus pour renvoyer encore une image glorieuse du roi, notamment dans le domaine militaire alors que les victoires militaires étaient assez limitées. Il y apparaît représenté en roi guerrier triomphant écrasant tous ses ennemis. Louis XIV utilisait l’art comme outil de propagande royale. Nous pouvons noter que même si le courant classique est dominant, Charles Le Brun s’attacha à emprunter des éléments artistiques baroques au niveau des couleurs choisies. L’art est présent sous différentes formes à Versailles. Louis XIV s’entourait à la cour de nombreux artistes, peintres, sculpteurs mais aussi de musiciens (Jean-Baptiste Lully), de poètes (Jean de la Fontaine) et d’ écrivains (Jean Racine). Il se comportait en mécène et patron des arts en finançant de grandes figures culturelles de l'époque tels que Molière, homme de théâtre. Molière était très apprécié de Louis XIV et donnait de nombreuses représentations dans le théâtre du Château (illustration 8). Le roi affectionnait qu’il se moqua de la noblesse et des bourgeois. Louis XIV plaça l’Académie française sous son contrôle en devenant son protecteur. A l’aune de ces éléments, nous pouvons analyser l’art sous Louis XIV comme la mise en œuvre d’un pouvoir royal nouveau, le mécénat étant un outil de la royauté. Ce mécénat fit de Versailles le creuset du classicisme. Louis XIV mit ainsi les plus grands artistes de son temps au service de sa propre gloire, celle du Roi Soleil. Versailles devait briller par sa beauté et sa décoration, les fêtes qu'y donnait le Roi devaient être fastueuses. Il voulait que Versailles soit un modèle architectural et esthétique pour les nobles de toute l’Europe. Le Château apparaît véritablement comme une œuvre de « propagande « comme le définit de Joël Cornette. Par certains aspects, Versailles se présente aussi comme le siège d'un « culte monarchique «. III. La vie de la Cour au Château de Versailles : l’étiquette, un instrument politique Avec l'installation de Louis XIV en 1682, Versailles devint le siège du gouvernement même si plusieurs des grandes institutions de l'État demeurèrent à Paris. Le roi y dirigeait les affaires au sein de ses conseils et dans les entretiens avec ses ministres. En conséquence, la Cour s'installa aussi au Château. En demandant à la noblesse de le rejoindre dans sa résidence, Louis XIV créa une nouvelle fonction pour le site versaillais : celle d'une prison dorée. En effet, la noblesse comprit assez vite que sa présence à la Cour était une condition indispensable pour bénéficier de la faveur royale et répondirent à l'invitation royale. Ils s'installèrent notamment dans les grandes ailes nord et sud construites par l'architecte Jules Mansart et furent ainsi nourris, logés, divertis aux frais de la Couronne. Ces dépenses alourdissent le budget de la France comme le montre le graphique du dossier: entre 1661 et 1715, 82 millions de livres sont dépensées. Mais ce n’est pas par bienveillance que Louis XIV agissait ainsi. Louis XIV a été profondément marqué par les Frondes, révolte nobiliaire qu’il a connu durant son enfance. Il désirait donc avant tout contrôler, surveiller la cour en ayant la noblesse auprès de lui. Le château de Versailles devint donc une prison dorée pour les courtisans. Louis XIV s’employa à éblouir la noblesse par l’envergure et la décoration de Versailles mais aussi par les activités et nombreux banquets et bals organisés dans les différentes pièces du Château. Comme nous le montre l’illustration de la page 9, les nobles jouaient à différents jeux, comme le billard, un des jeux favoris du roi. Des spectacles et des concerts se déroulaient dans le théâtre de Versailles. Sous une apparence festive, la vie de la noblesse à la Cour était aussi très contraignante. À la cour de Versailles, l'étiquette s'imposait. Il y avait des us et des coutumes à respecter. L’étiquette devint un instrument du pouvoir et de la domination monarchique. Louis XIV était au centre de l’emploi du temps de la noblesse. Il était l’organisateur de différents cérémoniels comme le lever et le coucher dans sa chambre (illustration 4). Assister à ces cérémonies était un honneur pour les nobles. Le roi codifia aussi les vêtements à porter selon les lieux et l’heure, mais aussi les attitudes à adopter. Selon Joël Cornette, il fallait obéir au « code rigoureux de civilité et de bienséance «. Les nobles n’avaient pour seul but qu’être dans les bonnes grâces du roi afin d’obtenir des faveurs comme d’assister à des cérémoniels, avoir une pension ou encore être mieux logé. Louis XIV choisit aussi pour emblème le soleil. Astre qui donne vie à toute chose, c'est le symbole de l'ordre et de la régularité. Louis XIV régna en se considérant comme le soleil sur la Cour, les courtisans et la France. En effet, les nobles assistaient à la journée du roi comme à la course journalière du soleil. A travers l’étiquette, Le Roi-Soleil domestiqua définitivement tous ceux qui lui contestaient le pouvoir en faisant de sa vie de monarque un théâtre perpétuel. L’étiquette devint un outil de domination et de manipulation pour Louis XIV. Nous pouvons conclure de ces éléments que le roi monarque met en scène le pouvoir royal et que la vie à la Cour doit obéir à des codes de comportement décidés par lui-même. Ainsi le Château de Versailles devint l’instrument de la domestication de la noblesse et le miroir de l’absolutisme. Demeure du Roi-Soleil, le château de Versailles est surtout le siège du pouvoir de Louis XIV qui manifeste sa puissance et sa volonté à gouverner seul. A travers les illustrations que nous avons étudiées, nous comprenons que Versailles est le reflet de son absolutisme et le siège d’un monarque de type nouveau. Que ce soit dans son architecture et sa conception, dans les arts qui s’y manifestent qu’au travers de l’étiquette codifiée par le roi pour sa propre gloire. Mais ces fastes engendrent des dépenses énormes alors que la misère perdure dans les campagnes et que les guerres saignent le royaume, obligeant le roi à emprunter aux riches bourgeois.
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roi, les pièces étaient aménagées de meubles raffinés, d'étoffes rares et de nombreuses sculptures et tableaux.Le plan du Château (illustration 1 et 2) est étudié pour mettre en valeur le roi.
La chambre royale se situait aucentre du Palais sur un grand axe qui partait de la statue du roi dans la cour d'accès et qui se prolongeait par leTapis vert et le Grand Canal.
En outre, Louis XIV se fit représenter en divinité dans plusieurs compositionssculptées.Versailles se veut un chef d'œuvre du classicisme, sous l'impulsion de Louis XIV qui mit tout en œuvre pour que sonChâteau soit un bijou architectural à son image.
II.
L'expression de l'art au château de Versailles : l'art au service du roi
Nous retrouvons le classicisme au delà de l'architecture du Château de Versailles.
Ce mouvement a particulièrementtouché la France et atteint son apogée sous le règne de Louis XIV.
Louis XIV aimait se faire représenter comme unpersonnage de l'Antiquité.
Il est au centre des tableaux, d'une taille plus grande que les autres personnages, commenous le montrent les illustrations 5 et 6.
Ces deux tableaux, « Le roi gouverne par lui même » et « Guerre contrel'Espagne pour les droits de la reine » font partie des trente tableaux qui constituent la Galerie des Glaces.
Cettegalerie a été conçue et réalisée par Charles Le Brun entre 1678 et 1684.
Au centre, nous retrouvons le tableau « Leroi gouverne par lui même » qui en est le pivot iconographique.
Les thèmes dominants de la galerie sont la guerre,les affaires étrangères, les deux Réformes et au centre de ces thèmes, Louis XIV.
La Galerie des Glaces, était unlieu clé du Château de Versailles et était un emblème de la « religion royale » selon Joël Cornette (historien).
Lesplafonds de la Galerie des Glaces (illustration 7) étaient conçus pour renvoyer encore une image glorieuse du roi,notamment dans le domaine militaire alors que les victoires militaires étaient assez limitées.
Il y apparaît représentéen roi guerrier triomphant écrasant tous ses ennemis.Louis XIV utilisait l'art comme outil de propagande royale.
Nous pouvons noter que même si le courant classique estdominant, Charles Le Brun s'attacha à emprunter des éléments artistiques baroques au niveau des couleurs choisies.L'art est présent sous différentes formes à Versailles.
Louis XIV s'entourait à la cour de nombreux artistes, peintres,sculpteurs mais aussi de musiciens (Jean-Baptiste Lully), de poètes (Jean de la Fontaine) et d' écrivains (JeanRacine).
Il se comportait en mécène et patron des arts en finançant de grandes figures culturelles de l'époque telsque Molière, homme de théâtre.
Molière était très apprécié de Louis XIV et donnait de nombreuses représentationsdans le théâtre du Château (illustration 8).
Le roi affectionnait qu'il se moqua de la noblesse et des bourgeois.
LouisXIV plaça l'Académie française sous son contrôle en devenant son protecteur.
A l'aune de ces éléments, nouspouvons analyser l'art sous Louis XIV comme la mise en œuvre d'un pouvoir royal nouveau, le mécénat étant un outilde la royauté.
Ce mécénat fit de Versailles le creuset du classicisme.Louis XIV mit ainsi les plus grands artistes de son temps au service de sa propre gloire, celle du Roi Soleil.
Versaillesdevait briller par sa beauté et sa décoration, les fêtes qu'y donnait le Roi devaient être fastueuses.
Il voulait queVersailles soit un modèle architectural et esthétique pour les nobles de toute l'Europe.Le Château apparaît véritablement comme une œuvre de « propagande » comme le définit de Joël Cornette.
Parcertains aspects, Versailles se présente aussi comme le siège d'un « culte monarchique ».
III.
La vie de la Cour au Château de Versailles : l'étiquette, un instrument politique
Avec l'installation de Louis XIV en 1682, Versailles devint le siège du gouvernement même si plusieurs des grandesinstitutions de l'État demeurèrent à Paris.
Le roi y dirigeait les affaires au sein de ses conseils et dans les entretiensavec ses ministres.
En conséquence, la Cour s'installa aussi au Château.
En demandant à la noblesse de le rejoindredans sa résidence, Louis XIV créa une nouvelle fonction pour le site versaillais : celle d'une prison dorée.
En effet, lanoblesse comprit assez vite que sa présence à la Cour était une condition indispensable pour bénéficier de la faveurroyale et répondirent à l'invitation royale.
Ils s'installèrent notamment dans les grandes ailes nord et sud construitespar l'architecte Jules Mansart et furent ainsi nourris, logés, divertis aux frais de la Couronne.
Ces dépensesalourdissent le budget de la France comme le montre le graphique du dossier: entre 1661 et 1715, 82 millions delivres sont dépensées.Mais ce n'est pas par bienveillance que Louis XIV agissait ainsi.Louis XIV a été profondément marqué par les Frondes, révolte nobiliaire qu'il a connu durant son enfance.
Il désiraitdonc avant tout contrôler, surveiller la cour en ayant la noblesse auprès de lui.
Le château de Versailles devint doncune prison dorée pour les courtisans.
Louis XIV s'employa à éblouir la noblesse par l'envergure et la décoration deVersailles mais aussi par les activités et nombreux banquets et bals organisés dans les différentes pièces duChâteau.
Comme nous le montre l'illustration de la page 9, les nobles jouaient à différents jeux, comme le billard, undes jeux favoris du roi.
Des spectacles et des concerts se déroulaient dans le théâtre de Versailles.Sous une apparence festive, la vie de la noblesse à la Cour était aussi très contraignante.
À la cour de Versailles,l'étiquette s'imposait.
Il y avait des us et des coutumes à respecter.
L'étiquette devint un instrument du pouvoir etde la domination monarchique.
Louis XIV était au centre de l'emploi du temps de la noblesse.
Il était l'organisateurde différents cérémoniels comme le lever et le coucher dans sa chambre (illustration 4).
Assister à ces cérémoniesétait un honneur pour les nobles.
Le roi codifia aussi les vêtements à porter selon les lieux et l'heure, mais aussi lesattitudes à adopter.
Selon Joël Cornette, il fallait obéir au « code rigoureux de civilité et de bienséance ».
Lesnobles n'avaient pour seul but qu'être dans les bonnes grâces du roi afin d'obtenir des faveurs comme d'assister àdes cérémoniels, avoir une pension ou encore être mieux logé.
Louis XIV choisit aussi pour emblème le soleil.Astre qui donne vie à toute chose, c'est le symbole de l'ordre et de la régularité.
Louis XIV régna en se considérantcomme le soleil sur la Cour, les courtisans et la France.
En effet, les nobles assistaient à la journée du roi comme àla course journalière du soleil.
A travers l'étiquette, Le Roi-Soleil domestiqua définitivement tous ceux qui luicontestaient le pouvoir en faisant de sa vie de monarque un théâtre perpétuel.
L'étiquette devint un outil dedomination et de manipulation pour Louis XIV..
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