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Donne, John - littérature.

Publié le 28/04/2013

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Donne, John - littérature. 1 PRÉSENTATION Donne, John (1572-1631), poète et prédicateur anglais, chef de file des poètes métaphysiques. 2 LA CONVERSION Né à Londres de parents catholiques d'origine galloise, descendant de Thomas More par sa mère, John Donne se destine à une carrière au service de l'État. Il fréquente l'université d'Oxford (dont il ne peut être diplômé puisque de confession catholique), puis entreprend des études de droit à Londres en 1591. Avant ou après 1593, date à laquelle son frère cadet meurt en prison pour avoir donné asile à un prêtre catholique, il rallie -- par conviction ou par opportunisme -- l'Église anglicane. Membre de l'expédition victorieuse contre Cadix (1596) puis de celle, désastreuse, contre les Açores (1597), toutes deux conduites par l'influent comte d'Essex, il devient le secrétaire très estimé du garde des Sceaux Thomas Egerton (1598), mais n'en est pas moins congédié par son protecteur (1601) pour avoir épousé en secret une parente de ce dernier, Anne More. 3 POÈTE ET PRÉDICATEUR Destitué, un temps emprisonné, Donne partage alors avec sa femme, qui lui donnera douze enfants, quatorze années de misère. Se succèdent en série des oeuvres de circonstance, destinées -- en vain -- à gagner la faveur de personnages influents. Sa participation à la propagande anglicane (Pseudo-Martyr, 1610) et sa satire contre les jésuites (le Conclave d'Ignace, 1611) sonnent le glas de ses ambitions profanes ; en signe de reconnaissance, Jacques Ier ne lui accorde l'accès qu'à une seule carrière : l'Église. Ordonné prêtre (1615), prédicateur à Lincoln's Inn (1616-1621), doyen de la cathédrale Saint-Paul (1621), Donne acquiert par ses Sermons (160 recueillis) une fulgurante renommée. En 1617, le décès de sa femme accroît son obsession de la mort mais aussi sa ferveur religieuse. Il meurt après avoir prononcé devant Charles Ier sa dernière prédication, « le Duel de la mort «. 4 CONCEIT ET POÉSIE MÉTAPHYSIQUE Composée pendant sa jeunesse mondaine, tumultueuse et riche en paradoxes, la majeure partie de l'oeuvre poétique de Donne (Satires, 1595-1598 ; la Litanie, 1609 ; Élégies, Chants et sonnets, 1611 ; les Anniversaires, 1611-1612 ; le Nocturne, 1612 ; les Lamentations de Jérémie, 1631) suscite aussitôt l'étonnement et l'admiration de ses lecteurs par ses innovations formelles et thématiques. Métaphysique par excellence, la poésie de Donne cultive l'un des procédés fondamentaux de la poésie baroque, le conceit, qui, en rapprochant deux ordres de réalité, matière et esprit, humain et divin, visible et invisible, projette l'esprit dans un monde de l'immédiateté, temporelle et spatiale, où la distance s'abolit dans le mouvement, et où l'éternité devient concrète. Outil épistémologique pour Donne, le conceit témoigne de sa quête, insoutenable, d'une union de la matière et de la forme, de la chair et de l'esprit, mais aussi de sa hantise de la mort -- souhaitée car elle relie enfin l'être à l'éternité, redoutée car elle le précipite dans le néant. De même, acharné à se connaître, Donne soumet sa propre personne à l'analyse : dans l'alternance de l'autodérision et de l'autosanctification se lit la vérité. 5 UNE RÉVOLUTION FORMELLE Innovant avec une absolue modernité, Donne substitue aux conventions pétrarquistes, aux règles métriques et à la scansion en vigueur, les tournures et les inflexions de la langue parlée, des sonorités rauques et une prosodie cahotante qui banalisent des thèmes graves. Prenant le contre-pied d'une tradition qui avait fini par « éthérer « l'amour, il célèbre l'amour charnel par une langue crue, mais sans jamais exclure la dimension spirituelle de l'union des amants. Admiré de Coleridge, pour qui il est celui qui a su « tresser en lacs d'amour des tisonniers de fer «, apprécié de Pope, Donne sera « redécouvert « au XXe siècle par des écrivains comme Ezra Pound, Wlliam Butler Yeats et T. S. Eliot. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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